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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 16:56

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Le« queuton » le plus célèbre reste probablement l’âne de Buridan, qui mourut, d'après Spinoza, de soif et de faim, faute d’avoir su choisir : l’eau ou le picotin !

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Maintenant avec nos nouveaux maîtres le choix n’est plus à faire!

Et l’eau et le picotin sont côtés en bourse ! Point besoin d’avoir à choisir : les deux rapportent « gros » aux gros et coûtent cher au manant

Mais il faut faire partie des quelques pourcents et pourceaux pour en profiter. Vivre avec ceux qui se partagent la moitié des gains mondiaux obtenus à partir des bras, des têtes fatiguées des méprisés, à partir de la sueur des bougres esclaves soumis à la servitude volontaire des capitalistes!

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Espèce de gauchiste!

Taisez donc vos rancœurs!

« El maestro » supposé de l’âne, jean Buridan (1292 - 1363), fut un laudateur du scepticisme religieux, et comme il se doit, il fut persécuté par ses contemporains "réâââlistes" (- trois "A" comme la note dont on rêve dans les salons de Bercy!)…

 

Lesquels étaient en fait d’affreux tyranneaux qui hors des « saîîîîntes révélations » (trois "i" ? Mais qu'est-ce que ça signifie ???) ne voyaient point de salut !  

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Car les puissants d’alors restaient dans la ligne du « bon » Louis IX (1214-1270) qui forçait les « déicides » juifs  à se convertir (pour leur bien, pour leur « intégration »…)

Le neuvième Louis leur fit de plus porter la rouelle jaune (cousu sur la poitrine et au milieu du dos !), les expulsa, leur vola leurs biens, ordonna le « brûlement du Talmud » (après « jugement ») par deux fois en 1240 et 1244)…

Prémonitions des néfastes actions d'un certain moustachu ???

cattelan gagosian 4 copie 1026 770 resize 90Le « juste » monarque instaura aussi l’inquisition (1233) et lança la douce mode de la « chasse aux sorcières »…

On imagine de quel bois se chauffait, en ces temps reculés, le bon paroissien !  Bon paroissien qui avait de quoi se réjouir : inquisition, croisades, sus à ceux qui n’étaient pas papistes… Du sang « impur » coulait dans les sillons ! Les « bons » chrétiens d’aujourd’hui arguent qu’alors les mœurs étaient différentes et que la tolérance était un sentiment inconnu… Allez donc dire cela au « p’tit Jésus » !

Maurizio Cattelan Eingemauerte NazisLes deux croisades furent de belles et saintes épopées : pillage de Damiette en Egypte où ils continuent leur sac jusqu’à Mansora…

Le sultan Ayyoub malade (tuberculose) proposa au « bon » roi d'échanger la ville de Damiette contre celle de Jérusalem…

Mais le preux Louis neuf refusa, car il ne voulait pas traiter avec un infidèle vaincu et qu'on disait sur le point de mourir… Belle compassion chrétienne !

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Pour financer les croisades contre les mécréants mahométans, notre futur « Saint » pressura son "bon" peuple d’impôts… Mécréants qu’il convenaient évidemment d’occire de toutes les façons possibles pourvu qu’elles fussent longues et douloureuses, car l’islam était alors considéré par les chrétiens comme une secte)...

Voyages guerriers qui s’avérèrent désastreux pour les louffiats et pour le premier de cordée lequel offrit son âme toute frémissante d'ave Maria et de Pater noster à son Dieu sourd et aveugle en l'an de grâce 1270 dans les clameurs défaitistes de la ville de Tunis!!!! Le doute en ces temps barbares n'était pas de mise... C'est à Jean Buridan, cinquante ans plus tard, que reviendra l'honneur, en amorçant une démarche scientifique des plus rigoureuses, de mettre à jour l'intérêt même de ce sentiment de ne jamais être à même de décrire complètement/absolument l'objet sur lequel on pose un regard... L'ignorance du doute, sa négation même, dès lors et grâce à Buridan, serait le trait le saillant de la bêtise! Bêtise prémisse de tous les dogmatismes, de tous les totalitarismes (religieux ou politiques), de tous les racismes...

8378304817 cb25cb5dca oDe retour dans sa capitale, Montreuil sous bois (Vincennes n’était qu’un faubourg de la susdite), le saint t’homme couronné (je reviens à Louis le neuf), rendait la justice sous un chêne…

Il savait manipuler les médias et choisir ses communiquants le Loulou!  En l’occurrence son chroniqueur attitré Jean de Joinville (le pont, pon ! pon !) un brave homme qui ne fut pas pour rien, dans la canonisation du neuvième Louis Capet! Il raconta dans ses mémoires les miracles du fleurdelisé, exalta sa supposée grande bonté, et son plaisir à voir tomber les glands... Le Stéphane Bern de l'époque

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Voltaire n’a-t-il pas écrit dans "Essai sur les moeurs" à son propos: "il n'est pas donné à l'homme de porter plus loin la vertu". Et par là même l'esprit de l’époque ! Belle épitaphe… Quoique…

Voltaire, esclavagiste, modèle de l’exploiteur, mauvais scientifique (opposition à Buffon), colporteur de balivernes (les quatre éléments), s’il se battit aussi pour des causes justes (affaire Callas), n’était pas, et de loin, l’homme « honnête » que tendent à nous décrire nos bavards nélibéraux conservateurs et tout aussi archaïques que le philosophe à la robe de chambre mais moins avides, hélas, de justice que lui et montrant surtout infiniment moins de talent dans leurs argumentations lobbiistes… 

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De fait, tout oppose Buridan à Voltaire… Septique religieux, adepte de l’étude naturaliste, Buridan définit la science comme une disposition mentale acquise par la démonstration (Biard).

Une lumière avant l’heure…

Pas un candelabre sarcastique critiquant la science et les naturalistes sans fondement sérieux  !

Car Voltaire était tout imprégné de la scolastique aristotélicienne… Et de ses archaïsmes…

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Vivant au  14 ème siècle, Buridan est bien plus moderne que le sieur de Ferney !

Et ce contre quoi lutta jean Buridan c’est justement l’affirmation sans recherche des causes et des effets…

Car le gentil Buridan était clerc et philosophe et logicien et physicien…

Il fit ailleurs des propositions qui croisent la balistique et la sociologie…

L’impetus !

L’inertie des corps et des idées…

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L'inertie des idées... Leur impetus! Il suffit de les propulser avec assez de force... Une idée bien crade (le racisme anti-arabe par exemple) mise en branle par des cyniques (au sens trivial)... Et tout cela gagne chaque jour du terrain par inertie !

AM-6 - CopieL’inertie qui fait que la « tolérance » Ludovi-sancti-ienne redevient de mode et conduit aujourd’hui à une jolie et jouissive chasse aux sorcières…

Regardez ces caricatures qui ciblent le physique et la manière de se vêtir (nez busqué, teint mat, dos vouté, regard fourbe, djellaba, tchador, babouches, turban, foulard, pas la couleur de peau mais presque...) pour tourner en ridicule non seulement une religion mais aussi une façon de vivre…

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La répétition insistante du même thème, la rémanence de la cible affublée de traits toujours soulignés comme il se fit à propos des juifs en des temps de sinistre mémoire.... Depuis l'arrivée de Val à la direction de Charlie la critique (peut-on parler d'humour?) s'en prenait surtout aux musulmans... Pas seulement à la religion mais au peuple lui-même... Ces caricature ne sont elles pas condamnables par leur carcatère ???

D'autant que le même Val chassait Siné qui s'était moqué du fils de Sakozy... Siné qui fut relaxé et lavé devant les tribunaux de l'accusation de racisme!

ch1Mais dire cela c’est déjà être suspect !

Pourtant, le grand Wolinski avait (hélas) vu juste. Il disait à propos de caricatures de du spécial Charia-Hebdo de Charlie-Hebdo : « je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il ne fallait pas le faire »

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La provoc pour la provoc, surtout si elle s’en prend à ceux qui diffèrent légèrement des canons toléré par les dogmatismes à la mode, ça flatte les gonades des crétins, de ceux qui ne doutent de rien…

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Le doute…

Voilà bien l’idée maîtresse de Buridan !

Savoir que de multiples fils conditionnent nos jugements : le lieu de naissance, le climat, les mœurs, les modes de l’époque où l'on vit…

Nos jugements ne résultent pas d’un ensemble de propositions qui nous sont propres, mais surgissent à partir des  dispositions mentales héritées (héritage phénotypique et non génotypique)…

Et nos convictions sont donc constituées par l’assentiment que nous donnons à ces propositions.

Dès lors, comment départager la science de l’opinion… Le réel de la perception individuelle ?

Dès lors une proposition, même érigée en loi universelle, n’est que le fruit provisoire de l’espace temps !

Maurizio-Cattelan-12On comprend que le doute érigé en méthode se rit des dogmes, du dogmatisme et des dogmatiques ! La philosophie, la science, les arts, le savoir se nourrissent de dialogues et de controverses, de propositions et de discussions.

Ce que n’autorise JAMAIS le dogme !

Opera-Ron-MueckLe doute salvateur catalyse de la parole échangée ! Le regard à deux fois ! La discussion, l’échange des idées… La curiosité…

LA CURIOSITE !

Voila les conditions du progrès et de la véritable démocratie !

769Jean Buridan philosophe du XIV éme siècle!

Et ses idées restent, en tous cas à des années lumières de la décrépitude de nos inerties actuelles, où, justement, la curiosité n’est plus de mise… Il faut aimer ce que l'on nous dit d'aimer...

Idem pour la détestation.

Pas surprenant alors que l’on rejette aujourd’hui celui qui vient d’ailleurs , celui qui ne fait que passer…

Comme les idées immobiles nous exigeons, plus que de tous temps, la sédentarité !

Vous n’y croyez pas ???

Ah bon?

Alors ça ne vous gêne pas, vous, ce prêt à penser qui gagne, qui gagne !!!

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Oncques intellectuel, Buridan... Mais pas seulement ! Un peu pataphysicien itou !

Si Buridan fut homme de son siècle (il avait un charisme inhabituel pour attirer des subventions académiques), il fut homme d’abord, et bel homme, cuisse légère et queutard (si l’on en croit la légende…).

Figure brillante et mystérieuse à Paris, de nombreuses histoires apocryphes narrent ses  multiples aventures amoureuses.lui-liu1-2-934x1024

Car notre clerc fut un amant célèbre ! Et pas qu'un peu!

C'est en la tour de Nesle (oui ! oui ! la célèbre - et sinistre - tour de Nesle qui était située non loin de l’actuelle Mairie de Paris...) il fit cocu le roi de France, Philippe V, au cours d'une partouze historique!
On s’en amuse encore : flétrir d'un coup la robe d’une reine et la couronne d’un roi! Bravo! 

C’était un vrai et fort et honnête gaillard !

Rassurez-vous, oh vous bourgeois du hollandisme et de la macronie, cela ne se peut plus en nos temps intégristes!

Les boutons de roses exaltés flétrissent, aujourd'hui, dans les arrières-cours de la bien-pensance!

1 a a323D'ailleurs, à ce qu'on dit, la reine était belle et grande (un peu hommasse à mon avis d’après les enluminures de l’époque!)...

Et le roi petit, bedonnant, redressait ses binocles quand il la regardait !

Mais, comme l’a dit le poète elle chantait à voix de sirène... A moins que ce ne fut la précédente… Les successeurs de Jean de Joinville (le pont, pon ! pon !) ne le précisent pas !

Le Buridan lutineur et butineur de Reine fut surpris, reconnu et jeté en Seine par les mastroquets partouzeurs… Rude époque!

Par chance une barque chargée de foin se trouvait au pied de la tour de Nesle… Sur laquelle il chut et réchappa ainsi à la vindicte des hallebardiers et autres gens d’arme.

Et notre brave philosophe encore turgescent échappa de justesse aux vindictes…

Du roi courroucé d’abord… Et de la reine énamourée ensuite…

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Si leçon de cette périlleuse aventure il faut chercher, ce serait celle-là : entre deux maux il faut toujours choisir le moindre. Dans ce moment débraillé l'eau de la Seine fut celui-là!

Leçon qui éloignerait l’amoureuse péripétie du maître de celle, plus triviale, de l'âne indécis rapportée par le grand Spinoza !

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Persécuté par les réalistes, Buridan se retira en Allemagne puis enseigna à Vienne. En tant que nominaliste, il ne pouvait admettre l'existence de l’absolue liberté humaine (qui justifie au sein de l’église l’idée de péché… L’homme fait libre par Dieu choisit entre le bien ou le mal…) tout en défendant celle relative. Voila pourquoi ce petit clerc picard a longuement discuté la question du libre arbitre dans ses commentaires sur l'Éthique d'Aristote.

De ce point de vue il succède à Epicure et précède John Stuart Mill…

Un humaniste libertaire épicurien !
 

Joie suprême et posthume : les Occamistes réussirent à faire placer les écrits de Buridan sur l'Index Librorum Prohibitorum (de 1474 à 1481).

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Pour terminer, comme dit cet admirable penseur, le grand J.P. Verheggen, « Entre moteur, mother ou motets pour curés du texte un peu trop emballés, faudrait pourtant voir, de temps en temps à pauser ! »

Posons donc !

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27 janvier 2015 2 27 /01 /janvier /2015 13:33

St Paul, épitre aux hébreux, 10, v. 26 à 31  

 

« .....Car si nous péchons délibérément après avoir reçu la pleine connaissance de la vérité, il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice, mais seulement une attente terrible du jugement et l'ardeur d'un feu qui doit dévorer les rebelles.

Quelqu'un viole-t-il la loi de Moïse ?

Sans pitié, sur la déposition de deux ou trois témoins, c'est pour lui la mort.

Quelle peine plus sévère encore ne méritera-t-il pas, vous le pensez, celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura profané le sang de l'alliance dans lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce. »


"L'intolérance est de tous les temps : il n'est point de religion qui n'ait eu ses fanatiques."

Citation de Anatole France ; Le jardin d'Épicure (1895)

 

Je corrigerai en affirmant : Toute religion est basée sur des dogmes... Sur des affirmations révélées qu'il est interdit de contredire... Par conséquent TOUTE RELIGION GENERE DES FANATIQUES!

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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 12:54

«kissing hebdo Ils » ont voulu tuer la liberté de rire… Car le rire est leur pire ennemi… Parce que cet attribut propre de l'homme, le rire est TOUJOURS dégagé des dogmes… Le rire ouvre la porte à l’intelligence et devrait faire vivre, dit-on, plus longtemps!

Mais ici l'équipe de Charlie Hebdo n'a pas pu vérifier l'adage

D'ignobles imbéciles ont voulu tuer la liberté de penser !!!

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Les cons avaient peur des crayons!

A moins qu'ils n'aient été manipulés par des malins dont on va vite savoir qui ils sont... La carte d'identité abandonné dans la bagnole ça me parrait très suspect...

Quoiqu'il en soit, ils ont usé de la kalachnikov parce que c'était facile et bien crétin: les crayons et les feutres ne se défendent qu'avec les mots et les dessins. ILS NE TUENT PAS !

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N’oublions jamais ce pourquoi les collaborateurs de Charlie Hebdo et de Siné Hebdo (frères ennemis unis comme les cinq doigts de la main) se sont levés avec la grâce de l’humour et de l’intelligence : la lutte contre tous les dogmatismes qui sclérosent notre époque !

 

Contre les intégrismes de tous bords

religieux et politiques en n’en épargnant aucun !

 


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Contre le nationalisme étroit qui gagne chaque jour du terrain au sein des « zélites » politiques…


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Contre les racismes méprisants de toutes sortes. Vis-à-vis des roms, des magrebins, des juifs, des musulmans, des catholiques et des athés. Vis-à-vis des pauvres, des jeunes, des vieux, des handicapés et des chômeurs…

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Contre la souffrance animale : les animaux élevés en batterie et tués de façon dégueulasse,

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la chasse qui frémit de plaisir en regardant l’aile battre en vain contre la mort,

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la tauromachie qui est une tradition de tarés ne remontant pas plus loin qu’au second empire (en France) ou se pâment les bourgeois ignards et friqués…

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Contre la destruction de la nature par les précédents assoiffés de fric…

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Contre les interdictions d’aimer à sa façon.

Quand je pense qu’ici dans mon patelin sept cars furent affrétés pour le grand branle bas intégriste contre le mariage pour tous et qu’aujourd’hui pour  la manif laïque et citoyenne Charlie Hebdo à Paris PAS UN SEUL CAR N’A ETE PREVU !

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Contre la peine de mort, contre la peine de mort, contre la peine de mort… Alors qu’on entend des irresponsables proclamer qu’il conviendrait de la rétablir… C'est-à-dire de rendre la justice aussi barbare que le sont les criminels…  

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Ce matin j’ai cherché en vain une personne disposant d’un véhicule pour aller manifester à Paris… Silence complet…

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Je n’en ferai pas une maladie… L’important c’est le cœur, c’est de savoir choisir son camp !

Combien de ceux qui manifesteront demain ont-ils soutenus Charlie Hebdo dans ses combats… Combien l’ont-ils simplement lu ???

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Moi j’ai eu la chance de tomber dedans quand il s’appelait Hara Kiri hebdo… J’ai cotoyé Cavanna quand nous nous battions contre l’expérimentation animale, j’étais avec eux à Taverny quant les CRS nous encerclaient… Cela fait radotage de vieux combattant… Oui !

Les larmes ne servent à rien !

CHARLIE HEBDO

Restons vigilants.

Prenons garde aux LIBERTES….

On connaît ceux qui prendront prétexte de ces crimes odieux pour restreindre encore ce qui nous en reste (de Libertés). S’ils arrivaient à leurs fins, alors ce serait le terrorisme qui aurait gagné !

Crions le fort : NON AUX RIGIDITES IMPOSEES PAR LES DOGMATIQUES !

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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 15:11

Triste et colère !

Ils sont tombés pour la liberté de penser…

De panser par le rire les maux de notre société…

Ils grossissaient le trait et tapaient juste en se servant de la plume et du feutre… Contre tous les dogmes, religieux, moraux et politiques !

Des grands hommes libres, oui !

Pauvres victimes, aussi, de circonstance, qu’il ne faut pas oublier : Elsa Cayat, Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Frank Brinsolaro, Michel Renaud, Frédéric Boisseau…

 

Ils sont tombés sous les balles d’ignobles bourreaux, de sombres cons, incultes à coup sûr !

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Triste et colère !

Colère car on confond résistance pour la liberté d’expression et compassion…

Qu’on me comprenne bien. En soi la compassion est un sentiment qui élève l’esprit…

Mais ici ce sentiment devrait à mon sens s’accompagner d’une analyse politique…

Pourquoi cette tuerie ??? En quoi celle-ci fut indirectement générée par les scléroses même de notre société… On est si prompt à revêtir le costume confortable des conformismes… Et qu’est-ce qu’un conformisme sinon une rigidité de la pensée ! Les tueurs ont commis leur forfait sous l’influence des mêmes rigidités qui gagnent, qui occupent de plus en plus le terrain de la pensée collective…

 

Comme Michel Onfray, tout à l’heure sur France Inter je m’inquiète de ce mouvement compassionnel qui oblitère les questions à se poser ! Quid des dogmes qui comme la bébête montent, montent en puissance ? Quid des idées reçues, des chiffres faussés étalés comme vérités premières qui poussent rejeter l’autre ? Quid des intégrismes idéologiques et religieux ???

Aujourd’hui « tout le monde il est gentil » pourvu qu’il porte une pancarte « Je suis Charlie »… On allume des petites bougies… Fort bien ! Et l’on se dispense de l’analyse politique indispensable. Et là j’ai le bourdon !

 

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Une consolation tout de même…

Devant ce bal des faux culs flamboyants j’espère qu’Honoré, Wolinsky, Cabu, Tignous, Oncle Bernard, Charb ayant rejoint leurs grands aînés Cavanna et Fred, se marrent, se marrent, se marrent en les voyant tenir leurs petites pancartes !

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9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 20:09

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Owen Wilson est un acteur sympa… Seulement il est capable du meilleur et du pire… Le meilleur : « Zoolander » (un film moyen, mais marrant), le pire ce film-ci « Les stagiaires ». Idem pour Vince Vaughn. Les deux acteurs font, d’ailleurs, partie du « Frat Pack » (équipe fraternelle) qui lie entre eux les acteurs comiques américains de la génération 70 (garantie de travailler…)

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Le réalisateur Shawn Levy appartient à la même génération… C’est une « petite main » hollywoodienne connu pour faire des films « malins » qui rapportent beaucoup (la série des « Nuits au musée » par exemple, lorgnant vers les productions « Disney » d’antan)…

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Naif, on aurait pu penser qu’avec un titre pareil on allait nous parler des petits boulots sous-payés ou des stages non rétribués (travail chiant, méprisé par les petits chefs et obligation de sourire… Merci patron !)… Mais avec une pareille équipe c’était mal barré !

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« Les stagiaires » correspond tout à fait à ce que l’on est en droit d’attendre d’un cinéma sponsorisé par un gros « machin commercial » et dirigé par un réalisateur qui se fout du cinéma comme de sa première chemise…

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C’est donc une BOUSE commerciale à l’humour lourdingue,  branchouille ado (vous savez les d’jeuns qui ont le pouce plus développé que la bite) qui va encore faire de l’ombre au vrai cinéma… Un truc grossièrement publicitaire qui sent fort son humour de bistro (quand les « piliers » s’effondrent avinés sur le zinc !)

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58 millions de dollars pour 119 minutes de séquences consternantes, balourdes, ridicules pour faire l’apologie de « l’esprit » Google, de la « jeunesse » Google, de « l’équipe » Google, du « self-made-man » Google, de la compétition toutes dents dehors Google… Bref, de toute la panoplie du crétinisme Google !

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Canal + a t’il été payé pour passer un tel naveton ?

LA HONTE ! Mais les d’jeuns cons de programmateurs à la touffe d’artichaut gominée, oreilles dégagées, cerveau étroit, comme il se doit pour être « in », ne savent pas ce que c’est !

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6 septembre 2014 6 06 /09 /septembre /2014 17:47

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Clichés !

Clichés mais correspondant grosso modo à ce qu’est le film de Carax : chef-d’œuvre; un film qui a coûté très cher ; un débordement de passions ; une histoire se rapportant à la vie même du réalisateur; une histoire de clodos exubérante, inutile ? (mais qu’est ce qui est « utile » en art ?) ; une déclaration d’amour à Paris; le film d’un mal aimé du cinéma qui a dû surmonter de multiples difficultés pour terminer son film ; un scénario qui tient sur un ticket de métro (si, si, je l’ai lu !) et qui part dans toutes les directions (je l’ai lu aussi); un film intello bobo (mais alors j’en suis un aussi…) et puis la scène du feu d’artifice, Alex et Michèle dansant…

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Or, voilà, « Les amants du Pont Neuf », oui, c’est un chef-d’œuvre ! Peut-être un poil en dessous du précédent film de Leos Carax, l’immense « Mauvais sang »… Mais « chef-d’œuvre » tout de même !


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                                                           Le Pont Neuf reconstitué à Lansargues, non loin de Nîmes... Un gigantesque décor.

 

Et d’abord pourquoi un poil au-dessous ? En raison, selon moi,  d’une manière plus conventionnelle… La façon assagie de filmer, dont use Carax pour ce film, tient sans doute aux conditions difficiles du tournage… Les très gros plans sur les visages sont moins nombreux. La recherche des lumières, des couleurs, des contrastes, des architectures photographiques est moins radicale…

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La magie de Carax rayonne pourtant tout au long de son film. Et elle s’exprime comme dans « Mauvais sang » au travers de la danse, de la pantomime, du recours aux arts et jeux de la rue, du burlesque romantique…

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Constante aussi chez Carax : la brûlure des sentiments… On la retrouve ici magnifiée par ces amoureux exubérants et fous… Sublimée par la condition même des personnages… Alex le SDF et Michèle dessinatrice devenant aveugle… Une dérive sociétale associée à une dérive due à la maladie…

0.56.38-r2Ces deux-là se retrouvent sur le Pont Neuf… … Pont qui lie des personnages (« rives » semblables et différentes) qui sortent d’on ne sait où, qui vivent on ne sait comment et qui vont on ne sait où… Un non-scénario en quelque sorte… L’équivalent cinématographique du carré blanc sur fond blanc de Malevitch !

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Et puis le pont lui-même… Fait-il partie de l’intérieur ou de l’extérieur de la ville?

Paris présent mais qui fait souffrance à nos deux exilés quand ils s’y aventurent…

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Le pont Neuf… Avec son philosophe, Hans, le pourvoyeur de sommeil, et gardien des clés de la ville…

Le Pont Neuf est un havre, un refuge, un espace libre…

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Et ces « sans-dents », comme dirait un incertain président, ces pauvres, sont soumis au bicentenaire de la révolution !!!

La Révolution Française ? Qu’en est-il dans le vrai ? Qu’en reste-t’ il ? Quel est son héritage quand ceux qui la fêtent (symboliquement on ne les montre pas dans le film), ne sont plus capables de voir la misère ? La rugosité déguenillée de notre inégalitaire société !

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Magnifique séquence initiale aux allures de documentaire… Conditions de survie des SDF ! Sans fard et sans laïus !

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Et puis, ne loupez pas un plan, incroyable, magique… J’en parle parce qu’il est si court qu’il peut passer inaperçu… On est au milieu de la séquence culte du feu d’artifice. Ça pète de toutes parts… Eux, bourrés, sont allongés sur le pont… Non loin, un pavé, descellé, disproportionné… Ils sont petits… Le cube du pavé est énorme… Plus loin une bouche d’égout énorme elle-aussi. Cette disproportion est voulue, magnifiée par un zoom arrière.  « Quand donc les gueux s’empareront des pavés ? », semble signifier ce très court plan…

Le génie de Carax…

Montrer sans rien dire.

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Voilà !

Cet autre, et moderne, « Lumières de la ville » romantique, sentimental à souhait, tragique, cruel, violent, visuellement magnifique, est simplement INCONTOURNABLE si vous aimez le septième art !

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« Les amants du Pont Neuf » : c’est de la grande poésie mêlée à de la révolte !


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5 septembre 2014 5 05 /09 /septembre /2014 15:31

D’abord c’est un film jeune dans la forme et dans l’esprit… Une œuvre qui lorgne ouvertement vers Godard (A bout de souffle) dans l’écriture des dialogues, dans cette scansion qui oblige les comédiens à les transformer en poème… Sans procéder aux digressions philo-politiques…

Mais comment pouvait-on être Godard en 1986 ?

 

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Carax nous soumet à un tsunami de visages, de formes, de couleurs, de mots… ça claque, ça bouge… ça emporte tout ! C’est d’un modernisme éternel ! Car « Mauvais Sang » tente l’impossible,  l’art complet. Carax tourne autour, ose… L’audace, encore de l’audace ! C’est un long poème rageur, un fantastique ballet, une ode à l’amour moderne, une course à l’abîme dans ce monde ruiné où l’on s’aime …

Où l’on s’aime ????

 

L’intime, l’humain, le rouge, les odeurs mêlées du sang et de la cigarette ; la musique des lèvres, des narines palpitantes, du grain de peau; l’amour jaillissant sur la musique profonde de Britten qui revient en leitmotiv, tout comme celle de Prokofiev, Pierre et le Loup, susurrée du bout des lèvres par les protagonistes de cette épopée tragique!!!

 

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Et là-dessus, comme un vaste oiseau gris, plane l’ombre du Sida…

Carax a-t-il alors compris les enjeux du fléau s’abattant sur la jeunesse de la fin des années quatre-vingt ??? Comment peut-il associer le méta-virus et ses dégâts à « ceux qui font l’amour sans s’aimer » ?

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C’est peut-être, là, la limite du génie qui se confond alors avec la parole du tout-venant réac… Mais cette association à ce qui n’est pas « l’amour véritable » (l’amour entre deux qui s’aiment) montre bien les craintes et les dégâts « collatéraux » dus à l’apparition de la nouvelle maladie, aux interrogations qui surgissaient alors, aux réponses déraisonnables… On se tourne vers la morale, on cherche le fléau divin, on l’évoque, on l’invoque !!!  Et l’on voue aux enfers les pauvres victimes du Sida…

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Alors cette histoire mêle de vieux gangsters (Marc et Hans) et cet être venu de nulle part, Alex… Alex qui quitte sa jolie Lise et devant qui surgit Anna…

Et alors se matérialise le souffle, la naissance de l’amour… Platonique cet amour… Anna reste fidèle à Marc son vieil amant… L’amour AVEC amour sans le corps exalté est-il possible? Peut-il "être" sans les affres et les fièvres de la chair ???

 

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Qu’importe d’ailleurs si « le propos » du film est discutable ! Le film est là !

 

Il est génial !

 

Dans la neige générée par le passage de la comète de Halley, cet antique bloc de glace poussiéreux qui surgit à chaque moment crucial, se noue le drame…

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Ce qui compte, c’est l’intensité de la chose…


Pourtant « Mauvais sang » ne parle que d’une génération…

Presque rien!


C’est cette manière archaïque et ultramoderne de filmer les émotions au plus près qui me touche…

De sentir la peau, de la voir tressaillir, se rider, s’humidifier… Un œil… Une narine…

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Correspondances : Eisenstein, Poudovkine, Lang, Dreyer….

Ce sont ces plans construits comme un tableau de Mondrian, cette méticulosité, et puis ces papillons épinglés en arrière-plan qui génèrent ce maelström de sensations et sentiments mêlés…

 

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Et là ce sont des acteurs qui déclament leur texte sans recherche du naturel car Carax a conscience de l’artificialité de l’acte cinématographique. Cela donne lieu à des scènes dialoguées complètement farfelues qui pourraient, de loin, rappeler un certain Tarantino (dialogues entre gangsters par exemple)

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Ça ne s’adresse qu’aux yeux ouverts, aux oreilles attentives, aux narines palpitantes, à la peau exaltée : peu sont touchés par la grâce de sentir le beau dans ce qui paraît laid!!!

 

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Carax charrie les images de la mélancolie de notre époque déchirée dans une prosodie lancinante, perverse et poétique…

 

Comme une belle fleur vénéneuse, il nous illumine et il nous tue !

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Et la fureur déglinguée d’Alex, feu-follet en fuite dans cette société ventriloque, danse court et saute sur le « Modern love » de Bowie…

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Et la tendresse désarmée de la mère de l’enfant est sublimée par la belle musique de Chaplin pour « Limelight »…

Oh le beau choix des musiques !

Enfin, est-il besoin de redire, après tant d’autres, que les acteurs sont tous sublimes ?

 

Alors…

LAISSEZ-VOUS EMPOISONNER ET CHARMER PAR CE CHEF-D’ŒUVRE QU’EST « MAUVAIS SANG » !

Leos Carax

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4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 13:14

Remake réussi du « Pour elle » de Fred Cayavé, où Lindon était génial, « Les trois prochains jours » nous offre deux heures pour un crescendo logique, une montée en puissance imparable et qui fait de ce film un suspense digne d’Hitchcock…

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Haggis, ex-scientologue, réalisateur/scénariste de séries musclées et fliquesques, producteur et scénariste des meilleurs films du dernier Eastwood n’a, paradoxalement réalisé que quatre films… Dont ce très bon thriller…

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Voici un film qui fait la part belle à l’expérience du tâcheron… Un film qui, s’il reste fidèle structurellement à son modèle, n’en est pas moins remarquablement construit…

 

Deux parties. La première décrit la pesanteur juridico-carcérale et joue essentiellement sur le ressort psychologique…

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La seconde nous plonge dans le rythme et l’action… Mais tout cela s’enchaîne parfaitement, logiquement, et le compte à rebours est tendu comme un fil prêt à rompre : torride !

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Pas de gras, pas de longueur, peu de violence et cette dernière n’est jamais gratuite… Tout ce qui est montré devait l’être !

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La puissance du film est aussi soutenue par le jeu sobre et humain des acteurs. Russel Crowe est au même niveau que Vincent Lindon pour jouer ce prof tourmenté et méthodique, entraîné par la fatalité… Elizabeth Banks sert son personnage dans l’ambiguïté et le doute, superbement… Et tous les seconds rôles sont campés sans aucun manichéisme. Les flics par exemple sont perspicaces, intelligents, rapides et humains…

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La manière de filmer, la photographie splendide par exemple, fait la part belle à l’expérience du réalisateur. C’est classique et fonctionnel ! Cerise sur le gâteau la musique de Moby est simplement très belle tout en sachant rester discrète…

Et cela n’a coûté QUE 35 millions de dollars !

SUSPENSE TORRIDE à déguster sans limite… Magistral !

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30 août 2014 6 30 /08 /août /2014 10:55

ATTENTION... CHEF-D’ŒUVRE!

Avec « The best offer », Giuseppe Tornatore, réalisateur du magnifique « Cinema paradiso » nous offre un chef d’œuvre absolu, un suspense gothique, un conte philosophique étrange!

Un des plus beaux films de ces dix dernières années ! Rien que ça !

Ce n’est qu’un avis personnel, bien sûr ! Alors argumentons !

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Un des plus beaux films de ces dix dernières années ! Rien que ça !

Ce n’est qu’un avis personnel, bien sûr !

Alors argumentons !

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D'abord...

L'interprétation est parfaite... Le casting itou!

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Le personnage principal, Virgil Oldman, un commissaire-priseur maniaque et misanthrope est servi par l’interprétation toute en finesse, en retenue et pourtant… en expressivité et en désespérance révoltée par Geoffroy Rush. Quel acteur !

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Tous les autres rôles, également plongés dans le mensonge, l’ambivance, l’équivoque, l’interrogation, sont parfaitement tenus par des acteurs de grand talent…

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Tornatore nous parle d’abord de l’art (qu’est-ce qu’une œuvre ?) et de l’avidité des collectionneurs… Cette avidité peut-elle laisser place à la beauté ? Le regard du passionné est-il la seule toise fiable pour estimer la valeur d’une œuvre d’art ?

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La beauté ? Où se situe-t-elle ? On la connait multiple et toujours inassouvie… Comme la collection de portraits de femmes du vieil homme (Oldman) recluse en un coffre-fort secret ? Mais quand et à quel moment devient-elle satisfaisante ?

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La beauté est-elle secrète, unique, dissimulée, comme Claire cachée en un logis secret au sein d’un ténébreux château et fuyant les espaces et la lumière ?

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En quoi l’apparence fait-elle nécessité ? Se teindre les cheveux par exemple… Tornatore décrit son fonctionnement pervers, cette adéquation entre la nécessité de se fondre dans la « masse », d’accomplir les mêmes gestes, de souscrire aux conventions, au convenu, pour pouvoir vivre au milieu des autres…

Pour faire la meilleure offre, comme dans une salle de vente !

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Et dans ce mouvement, qui tous nous atteint, ne ressemblons nous pas aux automates mythiques de Vaucanson ?

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Ne sommes-nous pas des objets vivants, but ultime de l’utilitarisme capitaliste et servant un système ? Comme cette femme que l’on voit dans le film alignant automatiquement propos et chiffres soudée à son siège dans le café qui fait face à l’étrange demeure de Claire ?

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« The best offer » c’est encore un chant magnifique et désespéré sur l’amour… C’est d’abord, devrais-je dire…

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Chant et cris sur l’amour, l’impossible mariage entre l’âme et le réel, entre la jeunesse folle et la vieillesse lucide…

L’âge qui n’éteint rien, qui est toujours avide de vie encore et encore.

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Suspense ?

La tension  nait de ce questionnement intense… De ce fil tendu entre image et réalité, entre vrai et faux, entre dissimulé et exposé.

Le scénario est dense, sans temps mort…

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Suspense, sans doute, mais tellement loin d’Hitchcock si souvent cité à propos de ce film… Car ici la réflexion philosophique élargit considérablement la trame dramatique…

Les deux heures que dure le film s’évanouissent dans l’intensité de l’exposé, dans la problématique existentielle prenante qui saisit le spectateur plus par les méninges que par la tripaille !

Intelligent !

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Cette parabole magnifique, par son thème et par l’ambiance touchant au fantastique fait plutôt résonnance, dans mon souvenir, avec « La belle et la bête» de Jean Cocteau…

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D’ailleurs le film de Tornatore, comme celui de Cocteau, est servi par une photographie magnifique soulignant le contraste entre l’extérieur et l’intérieur, entre la chambre secrète, parallélépipède rigoureux aux mille portraits, rangée, claire, jeune et froide et le palais gothique mystérieux, tordu, aux mille pièces, recoins, couloirs reclus dans l’ombre coupée de quelques raies de lumières révélant l’âge la poussière et d’étranges trésors…

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Et enfin ce mystère, cette étrangeté, s’accroche dans notre cœur par le biais de la très belle musique d’Ennio Morricone toute en lamentations, en chœur, en suspensions lyriques qui soulignent le désespoir des fausses amitiés et de l’amour trahit !

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Voilà pourquoi « The best offer » de Giuseppe Tornatore fait, d’ores et déjà partie de mon panthéon cinématographique!

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UN FILM MAGNIFIQUE …

P.S. :N’ÉCOUTEZ PAS LES GOUGEATS DE L’EXPRESS, DE CHARLIE HEBDO, DES INROCK, DE L’OBS… ILS SONT TOUS VENDUS A LA SAUCE AMERLOQUE CRÉTINISANTE !

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29 août 2014 5 29 /08 /août /2014 12:28

472066-c 640 360 x-f jpg-q x-xxyxxIl y a comme ça des moments où lire et écouter les cons descendre ou encenser un truc qu’ils n’ont pas regardé relève de la jouissance la plus extatique !

 

Le très bon film de Guillaume Nicloux suscita nombre de commentaires à l'emporte pièces… Car Houellebecq n’est pas n’importe qui… Son talent, ses propos à rebrousse poils et sa dégaine fragile et obstinée provoquent des réactions contrastées…

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D’ailleurs dans le film de Niclou les propos que Michel H. tient sur Mozart, la comparaison qu’il fait avec Beethoven (propos revendiqués par le romancier dans ses interviews et qui ne relèvent donc pas du fictionnel) sont pour le moins contestables, légèrement stupides et  pouvent susciter une certaine irritation!

 

On n’y peut rien ! Houellebecq il est comme ça… Romans, poésie, interview sont toujours fortement pimentés ! A prendre ou à laisser ! Et moi je prends !

Car voici un sacré remue méninges !

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Et surtout, ici, dans le film, on découvre un superbe acteur…

Houellebecq joue dans le registre mou, emmerdant, tête de pioche… Un mixte entre Popeye, Fatty Arbuckle et Harry Langdon…

Un burlesque en tous cas !

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On le voit pratiquer le Freefight strangulaire, essayer de siffler la marseillaise désespérément, fumer, boire… Fumer, boire… Se mettre en quête d’un briquet, postillonner sur un gâteau d’anniversaire, rouler à trois cent à l’heure… Les dialogues s’enrichissent des saillies d’un Houellebecq déchaîné (mais néanmoins menotté !)….

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Et puis, les ravisseurs sont tout incertains et ravissants que le héros lui-même. Des frères de Houellebecq! Dans le genre populo bistro, on fait pas mieux : un gitan bedonnant irascible et colérique ;  un monsieur muscle aux pectoraux ultramobiles ; un lutteur placide et pédagogue !

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Qu’elle est confortable la geôle ! Un pavillon « samsuffit », des hôtes gentils comme tout…. Cette "famille" imposée Michel ne la quittera qu’à regret !

 

On ne comprend pas bien le but de l’enlèvement… Et puis le suspense « Hollande va-t-il payer la rançon ? » est mort-né puisque l’un des ravisseurs affirme tout de go « Ce n’est pas son style ! »… 

Qu’importe !

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Le résultat est jouissif… vraiment !

 

Nicloux filme cette longue improvisation avec un talent consommé….

Et l'on tient là un de nos très grands réalisateurs !

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