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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 10:42

Il faut regarder les faits précisément.


Mohamed Merah était bien connu des services de renseignement, de la DCRI et en tête de liste des 15 individus pointés, surveillés par ceux-ci en région PACA… D’autant qu’il avait fait parti d’un groupement dissous par le gouvernement pour sa dangerosité.

Ses nombreux voyages, entre autres en Afghanistan et au Pakistan, l’avaient signalé aux renseignements des Etats-Unis, ce d’autant plus qu’il avait été repéré pour avoir suivi un entraînement militaire. Il avait aussi participé à des réunions fondamentalistes en Espagne. A ces éléments alarmants s’ajoute le contexte psychologique et juridique du tueur : père absent, narcissisme observé lors de son séjour en prison, il avait besoin de se faire « voir » (look, vêtements de marque…etc.), amertume d’avoir été rejeté par l’armée.

Bref Merah était bien connu, était parfaitement contrôlable et l’on pouvait l’empêcher de tuer…


larmes_de_sang-copie-1.jpg 

Il est probable qu’à l’instant où Merah commence sa descente aux enfers en tuant à Toulouse le 11 mars (meurtre de Imad Ibn Ziaten) et surtout lors des deux meurtres suivants à Montauban le 15 mars (Abel Chennouf et Mohamed Legouad) il est au premier rang des suspects possibles. Ce d’autant plus que les échanges via l’internet pour acheter un scooter permettent AUSSI de le repérer en tant qu’assassin possible…

On remarquera que la signature des crimes (armes utilisées, etc.) est vérifiée et que la police sait qu’elle a affaire à un serial killer…

 

Deux questions, au moins, découlent de ce curieux laxisme.

Pourquoi Merah n’a pas été mis en observation dès le 16 mars ?

Pourquoi sachant ses inclinations idéologiques, son parcours, n’a-t-on pas mis en place sur la région toulousaine une vraie protection des lieux publics sensibles ?

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Gageons que les services de police ont mis en œuvre tous les moyens nécessaires…

 

MAIS…

 

Mais, alors, pourquoi les services de surveillance policière, après les ignobles assassinats d’enfants de Toulouse et connaissant le profil du tueur, pourquoi ceux-ci ont-ils attendus pour neutraliser cette bête immonde ?

Pourquoi le ministre Géant (car c’est à lui en premier ressort qu’appartient la décision de l’assaut final) a-t-il laissé « prendre la sauce » (pour parler vulgairement) pendant plus de trente heures ???

 

Pour moi, qui ne vois cette triste affaire que par le petit bout de la lorgnette, il me semble que cette dernière a été instrumentalisée par le pouvoir…

 

Cela survient au bon moment…

Juste lorsque la gauche intelligente et propositionnelle, au travers de l’immense et joyeux sursaut de la Bastille, devenait visible médiatiquement.

Pour la droite et ses affidiés il faut casser la montée inexorable du Front de Gauche…

Une telle progression pour un regroupement politique aussi jeune est une première en France!

Et déjà, sur les médias complaisants ,Sarkozy s’agitait en improvisant déclarations sur déclarations… Il voulait faire le buzz…

Et Sarkozy faisait un discours pour le moins lamentable devant les cercueils des militaires assassinés...

La société du spectacle. Lamentable!

Que voulez-vous une alternative construite, réfléchie et résultant des discussions et propositions d’un nombre immense de personnes engagées politiquement, syndicalement ou dans le milieu associatif faisait peur au petit Egocentré !

 

Tout s'éclaire alors.....

Il fallait, au moment ou la campagne officielle des présidentielles débute ,faire durer l’assaut de la demeure du sombre crimininel Merah.

Gagner du temps... Cynique!

Tous s’accordent, et notamment le commandant Prouteau, que l’utilisation des gaz lacrymogènes eussent pû neutraliser le tueur très rapidement… Sans le déploiement de plus de 300 flics et militaires, sans l’interruption du courant…

 

Et d’ailleurs que signifie cette mise en route du plan Vigipirate écarlate alors que celui-ci, pour les attentats de Saint Michel n’en était resté qu’à la couleur rouge ???

 

Que signifie le déplacement d’un ministre pour régler une affaire de droit commun ???

 

Il fallait servir encore, encore et encore la société du spectacle… Abrutir pour que les idées critiques ne pénêtrent pas les têtes!

Faire durer 30 heures l’assaut.... c’est déjà ça de pris sur le temps des propositions démocratiques…

Et ca pose un chef des tas, n’est ce pas ?

D'où moult déclarations de not' chef des tas!

Et ailleurs s'agite sa marionnette compensatoire : la Marine qui souffle sur le feu de la xénophobie morbide.


On le sait depuis Laborit et Debors, sous l’effet des médias, sous le jeu de la société du spectacle, les hommes ne fonctionnent plus au niveau du néocortex mais à celui du cerveau reptilien !

 CIMG0449 - Copie

Et la droite  sert encore et toujours ses plats réchauffés :

-        individualisme --- cerveau reptilien

-        absence d’empathie ---cerveau reptilien

-        tout pour ma gueule ---cerveau reptilien

-        xénophobie (marquage à l’urine du territoire) ---cerveau reptilien

-        rejet des pauvres et exclusion (abandon des plus faibles) ---cerveau reptilien

 

Seuls le mensonge, qui relève de l’usage de la parole, est malheureusement rattachable à l’influence néocorticale !

 

Déjà les écaillés du bulbe entonnent dans leurs porte voix les revendications les plus éculées :

 

-        peine de mort rétablie

-     encore plus de prison

-        la haine des musulmans….

 

Le petit chef est content : il préfère supprimer des écoles, des postes d’enseignant.

La construction de nouvelles prisons au moins cela remplit les poches de Bouygues !!!!

Et d'ailleurs...

 

"Normal qu'ils mettent le paquet sur les prisons. Parce qu'à l'école, ils savent qu'ils ne veulent ni ne peuvent y retourner. Tandis qu'en prison, faut voir..." (d’ap. Coluche)

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 10:19

 

« Tu ne tueras point. Tu ne feras pas de faux témoignage. » (Bible ET Coran)

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Au moment où l’odieux cinglé exécuteur d’enfants et de militaires n’est toujours pas neutralisé, les commentaires les plus puants ensemencent le terreau fertile des médias… Et, comme on devait s’y attendre, ils donnent la belle place aux  fachos de tous bords.

D’abord à ceux qui exaltent les haines communautaires…

Et l’on voit « l’héritière », la blondasse qui s’avance devant les micros en postillonnant des « Je vous l’avais bien dit et vous ne m’avez pas écouté », oubliant que des forêts de micros étaient ouverts au moindre de ses propos xénophobes…

La voila encore le menton en avant, portrait craché de son tortionnaire de père qui vient, à l’appel de son petit mentor officieux, poser devant les pauvres cercueils, ces "exécutés" par un con sanglant, acquis, comme elle, à l’idée que la peine de mort se justifie dans le monde tel qu’il est.

 CIMG6460

Car la peste ressurgit encore et les journaleux médiocres, incapables de séparer l’information des bruits de chiotte, s’affirment raisonnables lorsqu’ils disent « et maintenant, après ces odieux assassinats, surgit à nouveau la question du rétablissement de la peine de mort »… Ils justifient ainsi les remugles qui courent dans la multitude des esprits faibles…

Ainsi hier, dans le cadre du Secours Catholique de mon petit village, n’ai-je pas ouï : « il a tué, il faut le tuer »… Pauvre loi du talion, dérive incontrôlable...

Et qui conduisit autrefois au rejet et à l’exécution de tout un peuple coupable, selon les fous en nombre et soutenus par la propagande d'alors, d’avoir mis en croix le Christ…


Car l’esprit humain, dans l’émotion et le ressentiment, suit la pente la plus forte, celle que les faibles nomment « loi naturelle » et qui condamne d'abord, avant tout jugement et toute recherche des causes, et qui tue, qui TUE, QUI TUE !

 

Dans la soirée d’hier, me rendant chez des amis français d’origine magrébine, je trouvais l’ambiance lourde et inquiète. Comme toujours, cependant, l’accueil fut chaleureux…

Tandis que l’on me servait le thé à la menthe, j’entendis « C. », un petit garçon âgé de 11 ans, qui me disait : « Demain ce sera encore plus terrible à l’école. On me dira « c’est un arabe » qui a tué. Un algérien comme toi! Et l’on se « moquera » de moi ».

Les adultes s'offrent les boucs émissaires à l'échelle de leur médiocrité!

 CIMG2228

A-t’on oublié enfin : les grandes douleurs sont muettes !


Ah, dites moi un pays sage où les hommes enfin s’aimeraient !

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 14:15

Gabriel Sandler, 4 ans, Arieh Sandler, 5 ans, Jonathan Sandler, 30 ans, Myriam Monsonego, 7 ans (à Toulouse, le 19 mars); Abel Chennouf, 25 ans, Mohamed Legouad, 24 ans (à Montauban, le 15 mars); Imad Ibn Ziaten, 30 ans (à Toulouse, le 11 mars).

 

Pauvres victimes surgies des cris de haine !

 

La merde a envahit la société.

Les tristes sires s’en vont offrant leur mine de circonstance pour se faire voir des médias.

Ces tristes sires qui parlent du droit du sol et qui détruisent les pauvres camps des roms et les tentes des sans logis…

Ces tristes sires qui n’ont de cesse que de diviser pour régner en désignant ceux là le matin et ceux-ci le soir… Pour servir leur minable ego…

Ces tristes sires qui rôdent en société comme le requin cherche sa proie…

Ils vont toutes dents devant et sont suivis par ceux là même qui seront leur proie…

Ils vont en bande. Entre politiciens véreux et capitalistes richissimes ils voguent l’œil glacé comme celui du tueur marin pour affamer le peuple…

 CIMG6692

Et puis il y a les commensaux… Les fils et filles de… Les chefs, les petits chefs, les sous-chefs et les affidés des chefs et qui se prennent pout tels (cherchez du côté des syndicats)…

 

Médiocres ils ont la haine de tout ce qui n’est pas eux !


La haine des Le Pen incapables simplement de gérer un héritage colossal qu’ils préemptèrent à un simple d’esprit… Et qui prétendent à s’occuper de nous…

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Nous qui ne rejetons personne, nous qui sommes simplement heureux lorsque nous partageons, lorsque nous offrons l’hospitalité, lorsque des regards se croisent et des sourires s’échangent…

 

La haine des Le Pen qui se partage si bien aujourd’hui… C'est mode et les journaleux osent parler d'une droite décomplexée!

Les voyez-vous – et les entendez vous – ceux qui portent en bandoulière leur xénophobie et leur haine des pauvres, leur mépris de la culture, la vacuité de leur conscience écologique… Et pourtant quelques uns d’entre eux osent se dire de gauche !

Je les entends s’emparer des tueries de Toulouse et de Montauban pour proposer un retour à la peine de mort…

Un retour à la tuerie institutionnelle…

Et ceux là nous disent (en aparté évidemment) qu’une bonne guéguerre serait bien nécessaire...

Sans honte!

Que voulez-vous ces gens n’ont de conscience que celle de leurs intérêts proximaux : le fric et le paraître. Ils constituent la société du spectacle, sans âme, sans empathie vis-à-vis de la souffrance qui les cerne !

Le tueur horrible et xénophobe n’est que l’épiphénomène des dérèglements initiés par ceux qui servent le capital… Ceux-ci l’instrumentalisent en fait divers pour faire taire l’espoir d’un changement…

C’est cette interaction qui définit le MAL…

Oui le MAL existe !

....................................................

 

Gabriel Sandler, 4 ans, Arieh Sandler, 5 ans, Jonathan Sandler, 30 ans, Myriam Monsonego, 7 ans (à Toulouse, le 19 mars); Abel Chennouf, 25 ans, Mohamed Legouad, 24 ans (à Montauban, le 15 mars); Imad Ibn Ziaten, 30 ans (à Toulouse, le 11 mars) sont les victimes innocentes des réflexes xénophobes instrumentalisés par la droite.

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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 10:00

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai longuement hésité avant d’aller me payer une toile ces derniers temps…

Sans doute parce que le sacrifice de 5,5 euros quand on n’a que 600 euros par mois (sans APL !) pour vivre, ce n’est pas rien !

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Mais mon entourage (des « bonnes âmes » engagées dans la lutte contre la « pauvreté ») m’a dit : « Tu as une gueule de déterré ces derniers temps… Tu n’as pas le moral n’est-ce pas ? Tu devrais aller voir « Intouchables » ! C’est un film hilarant et tendre, optimiste et tolérant… De la vraie vitamine ! »

Hélas, j’ai suivi le conseil !

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Clairement, je place ce film au dessus du panier des mièvreries dangereuses qui n’ont d’autre but que de décérébrer et nuire à la réflexion…

Cet alignement de sketchs fait rire, c’est vrai ! Mais ce n’est qu’une succession de répliques estampillées, un simulacre de dialogue.

Ce pourrait être acceptable… N’est ce pas le ressort du burlesque que de faire se succéder des saynètes?

Mais la poésie (à la façon d’un P. Etaix par exemple) manque, le rêve et la folie aussi.  Et les scènes réalistes dans les barres d’immeubles de banlieue en manquant d’épaisseur gênent et laissent voir le fil blanc qui les justifient : la caution sociale dans un dispositif de sketchs filmés. Les réalisateurs « customisent » une histoire vraie comme ils peuvent pour fédérer le public autour, dosant savamment la bouffonnerie d’un côté, le drame de l’autre. Cela relève plus du spot de publicité que du film d’auteur.

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« Intouchables », pour moi, doit être mis au même niveau que la blague raciste et fasciste qu’était « Le roi lion » et qui a intoxiqué tant de générations, que les fadaises sucrées que furent « Les choristes » et « Bienvenue chez les Chtis »…

 

"Intouchables"…Le titre est parfait !

Dans notre belle société AAplus, gouvernée par des porteurs de Rolex méprisants et qui n’ont d’yeux que pour tout ce qui brille, il y a effectivement deux catégories de salopards auxquelles on pas le droit de "toucher".

- La racaille sapée et subculturée d'en haut, celle qui est blindée de tunes et impose la dictature des marchés d’une part.

- Et d’autre part la racaille d'en bas, en jog, qui « fume », qui a tout compris de celle d'en haut, de ses procédés et qui vénère d’abord l'argent roi, la loi de la jungle, le sexe racorni privé de sentiments et qui fait profit de tout.


Ces deux catégories bénéficient de traitement de faveur dans le film comme dans notre société…L’idéologie sous tendue dans ce navet sexiste fait la part belle à la finance («les nanas cherchent la sécurité mon vieux… Et la sécurité c’est la tune papa… Et toi tu es beau parce que tu l’as.. la tune ! »).

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Autrement dit, vous, nous, toi, moi, la classe pauvre, moyenne, ou à peine supérieure nous sommes implicitement les ringards, les idiots les ceusses qu’ont juste le droit d’aller « rigoler » devant de telles inepsies. Tous ces braves gens sans prétention, sans amour particulier de la gloire ou de la richesse, qui ont juste envie de vivre en paix, dignement, dans une société plus juste et plus équitable, pouah !

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"Intouchables", rejoint les autres productions de propagande actuelle. On t'invite à payer pour aller te faire laver le cerveau, tout seul, comme un grand, et assister au sacre de tes bourreaux dans un grand cénacle obscur remplis d'autres pigeons.

 

D’ailleurs n’est ce pas significatif que toutes les critiques positives du film soient le fait de journalistes navigant dans le marais droite/sociale-démocratie : Figaro, Express, Paris-Match, télé7jours, l’Obs., le Monde tandis que celles qui affirment que le roi est nu appartiennent toutes à la gauche et à l’intelligence : l’Huma, les cahiers du cinéma, les Inrock, Marianne…


Quant aux spectateurs, 88 % ont trouvé le film bon…

De quoi satisfaire Marine Le Pen !

 

C'est l'hiver, la saison des bonnes soupes...

Eh bien çà fait cher le panier de légumes ! A six euros la place, les bonbecs qui vont avec, voilà 10 euros de foutus! Et encore moi au moins suis-je "délivré" de ma famille, sinon c’aurait été la ruine !

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J'y retourne lundi.

Il y a des passages que je n'ai pas du comprendre....

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 09:29

Chaque mercredi, tôt le matin, je me paye un long voyage vers les locaux excentrés de la banlieue alimentaire, pardon je lapsusse : la banque alimentaire…

L’aller, ça va …

Si la pluie n’est pas au rendez vous, si le soleil donne, cela ressemble plutôt à une balade agréable…

Une « escursion », tant le quartier qu’on y rejoint est exotique !

Et si les cieux ne nous accordent pas leur clémence, le mieux est de s’en remettre à ce bougre de Brassens, et, comme lui, écouter le joli chant que font entendre les gouttes de pluie sur le toit de mon parapluie…

« Bien que tu ne sois plus là…

Une fille comme toi ne saurait vivre avec un gueux comme moi… »

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Je soigne mon arrivée en m’époumonant d’un bonjour aussi sonore qu’incontournable.

Lequel s’accompagne d’un répond en chœur tout aussi sonore qu’incontournable !

Les gueux, eux, savent vivre !

Ils ne détournent pas le regard pour faire semblant de ne pas vous voir…

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On parle peu… Des banalités qui s’enquièrent de votre santé, de celle des enfants, des petits soucis de la nature humaine.

Dans le local où l’on attend, trônent six chaises. Occupées par les femmes ou les persoones âgées…

Pauvres, certes, mais « civilisés ».

Ici on ne « s’engage » pas. On ne parle pas de politique…

Trop poli… Et les tiques on les laisse à nos chères, très chères « zélites » !

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La porte s’entre ouvre et offre, dans l’encadrement donnant sur une salle affairée, une dame aux cheveux violets…

« Bon. Alors donnez moi votre nom par ordre d’arrivée …»

La gêne, la honte, que sais-je encore, empourpre les visages…

On le connaît pourtant ce rituel…

Et puis il faut bien que les bénévoles aient un peu d’avance pour préparer les denrées adaptées à chacun :

mères seules (la majorité) et bonshommes au chômage, au RSA,

mamie et papy crevant doucement de faim en raison d’une retraite se rétrécissant comme peau de chagrin…

 

La pauvreté ordinaire.

Celle que vous ne remarquez même pas.

Celle pour laquelle on ne fait aucune manifestation…

 

Le retour est plus difficile !

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 12:04

 

Ils sont là les divins sauveurs, jouez hautbois… Mais surtout ne raisonnez pas p’tites têtes !

Vous les entendez ??? Ils braillent, ils posent… Ils posent leurs tubes et leurs sentences emphatiques en prenant des allures de tribuns antiques…

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De quel Jules la France accouchera-t-elle ? Vallès, Jaurès ou bien plutôt César…

Ils chevrotent à la manière de De Gaulle… Ils s’accoudent, de trois quart profil pour ressembler aux orateurs illustres… Les conseillers en « com » sont passés par là !

Votez pour moi sinon ce sera le déluge !

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Ah oui ! Ils vont relancer l’économie !

Nous sortir tout droit du capitalisme, promouvoir le partage des richesses… Tous ! Tous de l’extrême gôôôche à l’extrême droâââte ! !

Ils poussent l’antienne populiste, simpliste et dangereuse du beurre et de l’argent du beurre… Populiste ? La démagogie ne leur fait pas peur !

 danceoflife pb

Moi reclus dans mon antre… Solitaire… Je m’éloigne des hurlements qui heurtent la raison…

 

Je reviens à mes petits cailloux… Je retourne à la réflexion, pire à la méditation… Cette sorte de pensée de guingois, mal venue en notre société de collectionneurs, de mise en boîte. La réflexion est scandaleuse ! Elle ose poser la complexité comme possibilité d’erreur et d’ignorance…

 Edvard-Munch.jpg

Eux, ils vous vendent de la simplicité et cyniquement se définissent eux-mêmes comme des élites ! Vous les voyez tous les jours à la télé…

Et vous en redemandez !

 

La bouche en cul de poule, ils vous serinent des vérités premières que tout le monde admet…

Que le problème mondial c’est le capitalisme débridé, que c’est l’exploitation de l’homme par l’homme qui est la cause de tous nos maux… C’est une évidence pour tous…

Que la solution est simple : leur piquer leur pognon ! Les foutre à la porte ! Repeindre la façade aux couleurs de l’égalité et du partage !

Peut-être… Mais si c’est pour faire comme Sarko, expulser…

Peut-être… Mais si le partage c’est de donner à tous la possibilité de rouler dans les landes et les cités en 4X4… De porter des vêtements de marque fabriqués par les trop nombreux gamins d’une terre surpeuplée… De bouffer du haricot vert bio-équitable qui a poussé à 10 000 km d’ici… De faire fonctionner son IPad qui représente combien de terres spoliées, de richesses naturelles épuisées, de rejet en carbone et autres composants empestant l’atmosphère….

  danceoflife_pc.jpg

Et comme il faut glaner des voix, sans complexe ils affirment que la croissance est possible…

Et comment ne pas les suivre en leur constat quand on a faim ?

Mais gare à leur projet !

Ils tablent même sur une croissance de deux points…

Croître dans un monde fini, limité, où les richesses s’épuisent ????

Croître posent-ils comme une croyance inaliénable…

 

Ils nous disent qu’ici, encore, la croissance est possible…

Ici, ce petit mot, le fric, c’est le grand !

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Ecoutez-les ! Raisonnent-ils globalement ? Planétarisation… Ils l’utilisent ce mot pour faire beau…

POURTANT

En avez-vous entendu une, une seule de ces élites qui ose faire entrer dans leur beaux discours le problème de la surpopulation ?

 

Pensent ils que le niveau actuel de vie des pays occidentaux est compatible avec une humanité qui est passée de 3 milliards d’individus à 7 milliards en trente ans

Il faut se souvenir qu’à l’époque de la révolution, vers 1780, l’humanité touche au premier  milliard d’habitants…

Et cette croissance est exponentielle !

 munch_vampire.jpg

Je sais, c’est pas bien de dire cela…

C’est pas bien, c’est pas bien ! Disent-ils en sautillant dans leur basket Nike!

Et l’argument à la con arrive ! « A quoi bon s’en soucier puisqu’on n’y peut rien ! »

 

Mais tout ça, cette inertie de l’inconscience et du débat biaisé, ça a des conséquences !

 

Hé les mecs! Vous qui kiffez tous ces bijoux technologiques pendant qu’à chaque instant des forêts sont dévastées, des sous-sols épuisés, des espèces détruites… Vous ne sentez rien venir???

Alors continuons !

Que nos cyniques pétroliers brûlent le gaz en torchère en Afrique parce que ce n’est pas « rentable »… Que la bourse et les boursiers commandent tout et se soucient des blessures faites à la Terre comme de Colin Tampon !

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Vous que les grosses cylindrées amusent, pensez-vous à la désertification qui avance par votre faute, oui, par votre faute !

Et qui fait crever dans le sahel des millions d’enfants chaque année…

Ces enfants qui, s’ils ont de quoi remplir leur estomac, ne rêvent hélas que de vous ressembler, béats devant vos écrans plats ou allongés comme des empereurs sur vos canapés ! Qui rêvent grosse bagnole, zingues, prouesses technologiques… et toutim !

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Qui ose parmi vous, vous qui vous pensez comme des élites, qui ose dire que les ressources non seulement s’épuisent, mais sont déjà, du fait de l’augmentation des populations, épuisées !

On a de la merde devant les yeux… Ou quoi ? Oui, de la merde idéologique serinée quotidiennement par TOUS les médias !

On est passé de 4 milliards à 7 milliards d’individus en trente ansEt à ce rythme on peut pronostiquer les 12 milliards dans quinze ans.

De 4 à 7 en trente ans…

Pour arriver au premier milliard d’humains il a fallu 500 000 ans…Une paille !

De 7 à 12 en 15 ans….

Vous voyez le tableau ?

Plus de pétrole… Tout rejeté dans l’atmosphère… Et le CO2 qui va avec ! Plus de forêts… Toutes brûlées et remplacées par de la culture intensive qui poussera sur des sols épuisés.

Plus de biodiversité… Tous les insectes polinisateurs disparus…

Des légumes hors sol dont les graines ne sauront être replantées sans risquer une amende des « breveteurs » !

Du vivant simplifié aux seuls gènes rentables !

Une mal-bouffe masquée par les multiples émissions de jardinage « bobos » qui sont la poudre aux yeux de la vraie conscience écologique.

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Et puis les guerres qui deviendront inévitables, parce que les populations s’accroissant la connerie distillée par les réacs et les montreurs d’ours sera plus puissante, plus prégnante, distillée au fond des cerveaux par les dogmatismes de toutes espèces…

Parce que le nombre d’estomacs vide ne peut que croître. Parce que la frustration des pauvres vis-à-vis des riches sera l’outil de tous les démagogues…

 

L’océan sans poisson (ne conservant que les quelques espèces abâtardies que l’on saura mettre en élevage…). L’océan sans récif corallien… L’océan où une biodiversité relictuelle se sera réfugiée dans les grands fonds aux abords des fumerolles…

Une chance pour qu’après la disparition de notre espèce néfaste la vie reprenne…

 vampire-love-and-pain-munch.jpg

Alors que faire !

Commencer par ne pas se voiler la face…

Oser regarder le monde comme il va…

Oser dire que si l’on veut que nos enfants survivent il faut décroître…

Vite !

Il faut renoncer à tout ce qui, technologiquement, rejette de près ou loin du carbone dans l’atmosphère…

Faire un moratoire pour stopper au plus vite l’exploitation du pétrole… La ralentir au moins.

Nucléaire idem… ET VITE ! En sachant que nous sommes déjà définitivement condamnés à vivre avec les déchets indestructibles de cette industrie de merde!

Générer et financer la recherche fondamentale dans tous les domaines et particulièrement en biologie pour comprendre et trouver le salut au travers de la biodiversité… des énergies nouvelles non polluantes…

S’instruire. S’instruire. S’instruire !

Regarder les choses. Oui oser regarder la complexité de ce monde dont nous ne savons que si peu de choses…

Savoir que l’on n’est pas des démiurges !

Edvard-Munch-933986.jpg 

Sinon ….

Tout va bien !

On vous le dit à la télé !

Edvard_Munch_Madonna.jpg

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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 21:25

08/06/2011

Madame vos délires traduisent ce que vous êtes!

Et le niveau de vos attaques m'indiffère.

D'autant que  votre message correspond tout à fait à la description que je donne du con dans  mon texte: Compromettre, Oser dire des mensonges, Nuire !

Nauséabond !

De quoi parlez-vous ??? Et quel rapport ont vos assertions fielleuses avec la réalité ?

Je ne sais à quoi vous faites allusion...

……………………………..

Effectivement j'étais à Saint-Amand pour gueuler mon désespoir...

Effectivement j'étais en compagnie de deux personnes...

L'une de ces personnes, après une attente de plusieurs heures, eut un besoin "extrêmement" urgent...

Nous sommes allés dans un bistro... Pour que cette personne soulage cette necessité que la nature impose...

J'ai commandé trois consommations....

Mal à propos peut être... Mais déjà elles s'étaient installées....

"Sarkooo est arrivééééé... Sans s'presser   éééé

Le grand Sarko, le beau Sarko..."

Elles me plantèrent là ...

Elles se précipitèrent, ces deux personnes, vers le Sarko honnis tout comme des groupies! Et moi, bêtement, je restais là pour surveiller les affaires et les consommations..

Je les attendis... Sarko passa très vite...

Quelques minutes après l'une d'entre elle revint en me disant que la personne qui l'accompagnait avait été plaquée au sol par les sbires de la sécurité car celle-ci avait tendu sa carte de RSA au Sarko qui avait failli la prendre...

Nous nous mîmes en quête pour savoir vers quelle destination on l'avait envoyé...

Tous les deux...

……………………………………

Qu'ai-je donc fait de mal? Suis-je un(e) lâche??

Vous m'amusez Madame autant que la médisance et la folie du monde arrivent à m’amuser !


Vous en prendre de façon hystérique aussi bien à une personne publique qu'à un simple citoyen donne l'image de ce que vous êtes.

Je n'ai pas de peine à vous imaginer: vindicative parce qu'impuissante, rêvant de partager la table des puissants, aussi agitée finalement que Sarkozy lui-même... Et prête à tout pour vous faire mousser! Et tous vos fards, vos crêmes, vos teintures (rouge un coup, brune après) ne peuvent cacher vos rictus imbéciles et vos méchancetés!

 

Heureusement je ne vous connais pas….

Je perds bien trop de temps en essayant de vous répondre.

Et, pour tout dire, je préfère retourner à mes chers cailloux...

liberte-parole

 

 

 

 

 

 

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 23:34

 

Du bruit et des fâcheux aujourd'hui séparée,

Ma seule fantaisie avec moi retirée,

Je puis ouvrir mon âme à la clarté des Cieux

                               (Théophile de Viau)

 

Quoiqu’étant de la petite portion, de ces gens qui ne demandent rien mais qui sont écartés, médis, insultés … Je parlerai !

Je dirai d’eux tout ce que je sais !

Car….

Ils remplissent l’air des miasmes de leur médisance.

Et par là leur bouche pue autant que leur cul…

Ils polluent tout : les belles idées, l’intelligence, l’humanité…

Ils jouent le double jeu des convenances et des girouettes.

Ils se plient sous le vent le plus fort.

 

 

 

Les cons, on leur demande rien et ils viennent vous chercher….

Les cons s’introduisent, pénètrent, interfèrent…

Les cons jugent, osent, disent.

Vous les voyez venir : ils observent, critiquent et péremptent…

Ils scrutent et évaluent…

Les cons sont péremptoires !

Qu’importe ! On ne peut rien contre eux.

Ce sont eux, les gagnants.

Et fiers, ils rient de leur saloperies !

Mais les affres de la vie même, qu’ils ont souhaités pour moi, m’aident au moment où la faim commence de me  fondre.

Et me délivre d’eux…

Alors je parle !

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PREAMBULE.

 

Mais par là, en vous invitant à me lire, vous trouverez peut-être que je ressemble aux cons.

C'est probablement vrai… 

Mais ma vie de reclus,  rejetant les clinquants

Ma vie de moine forcé par le manque de tout… 

Montre assez  ma haine des pouvoirs ,

De la mode et des masques dérisoires

Ainsi,

Ces privations deviennent maintenant

Ma seule et vraie richesse,

Je les accepte en attendant ma fin

J e refuse la charité et ne la requiers pas.

Et en parlant des cons

Je ne te juge pas...

Je tente ici modestement l'Universel!

Car la connerie dans ses miroitements

Est vraiment étonnante, irréelle

Et elle pèse lourd hélas dans le réel!

Elle est, je le sais, la constante des temps

Je ne te juge pas...

Je parle de nous tous!

Que ce portrait succint soit un hymne

Desespéré à une tare qui nous mine

j'en conviens! Et si aux détours des mots

Tu trouves des traits qui te ressemblent

Demande toi alors comment les corriger

La connerie est un sujet dur à traiter

La connerie ne peut être abordée par la sociologie.

Elle n'est pas affaire de classe

Et pourtant ce sont toujours les plus pauvres

Qui en subissent la casse...

Suivre alors son parcours historique

Demande une trop grande pratique

La connerie relève en fait de la théologie 

On la prie, la supplie, et lui fait des offrandes

C'est une Déesse immannente, exigeante

Elle a ses rites et puis ses officiants

Ses conversions et puis ses St Barthelemy

La connerie connait maintenant son avènement

On peut le postuler avec l'humanité 

Et peut être même avant quand un grand Dieu

"Bien con?"

En son grand paradis lui refusa l'accès à l'arbre du "savoir"

Les écritures nous le disent...

La connerie concocte un avenir dément!


Flavia-carnival

LES CONS.

 

 

Surtout !

Surtout n’allez pas chez un con !

Lorsqu’on se rend chez le con, on le voit mal à l’aise.

Le con fait semblant d’être accueillant, mais vous êtes différent…

Alors le con est gêné.

En réalité le con ne supporte que les cons, dans son domaine de con…

.... 

Evidemment le con n’a aucun mal à se fondre dans notre société de cons.

Il se fond tellement dans le paysage que vous n’arrivez pas à le distinguer dans le remue ménage des autres cons…

Les cons sont si nombreux…

D'ailleurs...

Un seul d'entre-eux ne saurait cacher l’immense forêt des cons

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LES AUDACES DU CON.

 

Le con ose tout parce qu’aujourd’hui le con est roi !

Et il est assisté, guidé, encouragé par tous ceux que le pouvoir anime.

La connerie est le symptôme aigu de notre époque !

Car tout dans notre étrange société sert le con.

Elle le fait voter, lui fait payer ses impôts, l’aide à se reproduire, l’encourage à approfondir sa connerie et dispense ses conseils à la con !

Les bleuettes font l'éloge du con

Les poètes en versent quelques traits

Et les gens de pouvoir en font un sacerdoce


Le con est un être grégaire

Il se regroupe dans des aparts qui se ressemblent

Modernes lisses glacés aux lignes dures

Comme son coeur vide et froid

Dejà...

Si celui-ci rêve de cuisine intégrée

Avec son robot à tout faire

Et puis sa tourniquette

 

 

 

Sa machine à laver la vaisselle

S'il rêve de 4X4 au milieu des cités

S'il veut une femme de chambre

Et rejette l'étranger

Et puis la différence

(qu'il feint toujours d'accepter)

S'il rêve aussi d'aller polluer

Les plages avec ses boursoufflures et sa crême à bronzer...

Soyez en sûr, vous êtes face à un con dans toute sa splendeur!

 

 

POUAH FAIT LE CON!

 

Et puis, pour se distraire, le con vit ses révoltes…

De temps en temps, par procuration, en regardant le soir

L' étrange et bleu miroir si agité.

La révolte oui... mais pas trop longtemps!

La révolution quand maman bichonne

Ses pur-sangs et représente les kaaadres!

La révolution des vrais pauvres?

Pouah! Fait le con! 

 

 

Pendant ce temps, au loin, les révoltes encore grondent

Là où toujours les chaines sont si lourdes à traîner

La fraternité semble toucher du monde

La bas...

Mais ici dans notre cher pays?

Ici dans nos rues bourgeoises ils sont peu d’indignés

On les boude et on ne les entend pas

Voyez vous ces grognons ne sont pas politisés…

Comme ces étrangers, on ne sait d’où ils viennent…

A vélo... en auto... quand ils peuvent venir !

Car ces mécréants, ces braillards qui rêvent

C’est la faim qui retient souvent leur glaive !

 

 

 

Le con ne le sait pas… Et le con ne veut pas le savoir…

Il regarde la télé, sa télé miroir…

On va parler de lui !

Et s’il descend un jour, c’est parce que « l’embrasement » touchera aux linteaux de sa fenêtre d’amoueueueur !!! 

Le con ne sait gueuler qu’avec les loups !

Alors vous comprendrez pourquoi le con exige que, dans ses villes proprettes  et alignées, tout comme sa chambrette, pas une seule vraie tête ne passe…

Et surtout pas la tête d’un SDF, d’un rom, d’un exotique, d'un insoumis !

De gauche, de droite, le con se caractérise toujours par le mépris,

Par le rejet de ce qui vit sur la marge et n’est pas établi…

Pour l'honnête homme, le reclus sans pouvoir et les gueules de métèques, la haine que leur porte le con est son honneur en somme!

 

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LE CON PARLE !

 

En politique souvent il tente ses ébats…

Il se sent bien au cœur des dogmes arrêtés

Ca le dispense d’avoir ses propres idées

Et puis comme ça, vers les pouvoirs il va…

Car ce n’est pas les autres qu’il sert mais son petit ego

Plus de liberté il parle, et plus les fers il pose 

Et quand il ose enfin le mot démocratie

C’est à ses fesses et à ses tristes envies

Qu’il pense...

Votez donc pour lui !

Faites lui donc confiance !

Vous verrez comme il vous récompense !

Regardez le parler des pauvres, il en baverait presque…

Il sait de quoi il parle, il le vit, il le sais…

Et puis derrière lui, sa chaîne de cons l’aide…

Son papa, sa maman, monsieur le président de ci, madame la pédégère de ça, sa copine journaliste, son pote à la radio !

Il parle des élites ! Il veut en faire partie…

Mais qu’a-t-il découvert, qu’a-t-il enfin compris ?

Il a appris un mot nouveau, le népotisme…

Il s’en gargarise et publie des listes…

Sans même s’apercevoir qu’il n’attend que celà

Faire partie de cette caste là

 

 

 

Les cons vivent entre eux, font leur business entre eux, baisent entre eux, se reproduisent, s’entretiennent, se soutiennent entre eux…

Ils bruissent des longues litanies des saloperies

Qu'ils débitent dans le dos de ceux qu'ils tentent de discréditer..

Ils chuchottent, ils murmurent...

Ils complottent ensemble ...

En fait ils ressemblent aux dessins de Daumier...

Redingote et huit reflets!

Les poches bien remplies par le fric de papa maman...

Une société parfaite, que la société des cons, n’est-ce pas ?

Seulement pour en faire partie il faut être un con comme ceux-là!

Et pendant ce bruissement ignoble

Au loin, un homme crève de faim…

Se souvient-il seulement d’un regard humain ?

 

 

 

 

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LE CON !

 

D'ailleurs...

Le con a toujours et toujours plus de malheurs que vous… 

Vous pouvez perdre votre ami, votre mère et votre femme dans la même semaine cela ne le touchera pas!

Vous pouvez être pauvre comme job, n'avoir personne sur qui compter (et d'ailleurs pour quoi?), ni papa, ni maman, ni frérot bien placé, ni rien...

Vous pouvez crever, devant lui.

Le con reste de marbre dans sa masse cellulaire, cellulitique, ventripotente !

Il n’est pas con-cerné !

Le con n’aime pas que l’on soit plus mort que lui !

Ni plus vivant d’ailleurs : il cherche à entraîner l’autre dans son marasme égoïste.

Le con vit un malheur superlatif !
Ce qu'il vit est pire.

Ce qu'il fait est mieux!

Le con est toujours au delà de vous...

Il est dans l’au-delà et les enfers qu’il s’attribue lui offrent tant de pervers plaisirs qu’ils en deviennent des paradis !

 

 

 

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PROGENITURE DE CON !

 

Regardez les ces jolis bambins ! Ca ri, ça pleure, ça se parle, ça échange… La joie de vivre est là !

Les projets sont de courte envergure et bien cernés : attendre l’heure du repas, aller faire pipi, aller faire caca, participer à telle ou telle activité…

Jeune encore ! Avec un intérêt qui ne s’émousse pas…

Comment dans cet espace de vie débutant peut on imaginer qu’au fil des jours la connerie accaparera la place ?

Déjà, à l’adolescence la connerie, se profile et gagne en efficacité…

Mais c’est encore l’âge des candeurs …

Vous commencez à réfléchir par vous-même et le monde vous sidère !

Quoi ? Pourquoi celui-ci est il con ? Et pourquoi celui-là ne l’est pas ?

Est-ce un défaut d’éducation ? Est-ce une tare? Est-ce donc somatique ou d’ordre génétique ?

Pour l’instant, vous avez de l’empathie en percevant qu’au fond, vous aussi le virus, vous a peut-être déjà atteint.

Il s’en faut de si peu pour devenir un con !

 

 

 

La vue de la connerie institutionnelle, celle à laquelle vous vous devez de participer, vous affole…

Chantez louanges ! Répétez après moi... Les flics « Sont-y pas beaux et pi si nécessaires ?»  L’armée « Ne fait t’elle pas œuvre utile en récupérant les champs pétroliers de Kadhafi ? »  La consommation « La société ne saurait augmenter son PIB sans qu’augmente  la consommation! », les belles bagnoles « C’est comme les Rolex si on n’en a pas une à vingt an… », les belles fringues… « Ah ! Non ! Tu me fais honte dans tes vieux jeans ! », la corrida « Une tradition millénaire et qui a inspirée tant d’artistes ! », la religion "Un peu de science  éloigne de Dieu, beaucoup  en rapproche", le nucléaire " Vi, y faut trouver kéke chose d'autre, mais quoi?", la chasse « C’est chez les chasseurs que l’on trouve les vrais amoureux de la nature », le mérite « Il touche trois cent smig par mois mais au moins, lui, il le mérite ! », la mode « T’as pas vu la dernière série télé ? Bouh t’es ringard ! », le flouze, le flouze, le flouze « Ca ne rend pas heureux, mais ça y contribue ! »…

On se croirait à la messe ! 

Moi je me sens comme la Mule du Pape!

Devenir comme ça, oh non!

Média-robotisé, prêtons-y attention !

 

 

 

Alors, suave, vous tentez de débusquer tout germe de connerie…

Mais il s’agit d’un combat désespéré…

Car un con révèle des talents cachés…

Pour se maintenir dans son état de con !

Vous l’avez encouragé à lire, à boire, même à tenter des substances illicites. Mieux vaut le déréglement des sens, la poésie (si peu utile car si peu perçue), voire l'ivresse ("Au moinssse ça fait marcher le petit commerce !")  que la chute en ce définitif état!

 

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JEUX A LA CON !

 

Le con aime jouer…

Il ne vous l’avouera pas tout de suite, mais le con aime les jeux.

Tous les domaines où s’insinuent les jeux.

C'est-à-dire la culture flan-flan!

Le con est habile à rabâcher des détails sans essayer d’en  com prendre le fond.

Il aime la vulgarisation réductrice parce que ça au moins, dit il, c'est clair !

Mais le monde, dans son agencement merveilleux et qui reste tant encore à découvrir, il n’en a cure.

Il ne veux pas regarder, il choisit la cécité. Et si l’on tente de faire apparaître la complexité d’une chose, le con vous méprise en disant que vous êtes compliqué !

Le con aime les médias propagateurs de la crétinerie ambiante…

Telle micro-vedette est mariée avec tel politique... Tel prince roule carrosse avec une belle dulcinée...

C’est la source de mille conversations de salon entre cons !

Et si ce n'est de quelque célébrité c'est du voisin qu'il cause à sassiété!

Et pour tous ces ragots  le con s’astreint à un entraînement de sportif…

C'est-à-dire à une routine de con !

Il faut travailler dur pour atteindre l’extase du con !

Prêt pour Kohl Lantha, l'île de la tentation, le palais de l'Elysée ou la ferme célébrité!
Le con sait toutes ces choses inutiles: le taux de diminution pondérale de telle vedette sur l'année 2002, le volume réglementaire d’une coupe de champagne...

Le con connait par coeur le bottin mondain et toutes les bluettes à la mode!

Il sait aligner des noms. Il connaît des dates de naissance.

Vous avez dans tout con un champion potentiel pour les jeux de midi ou du soir à la télé!

Fondamentalement le con rejette le mouvement des idées et des concepts, de l'histoire, des sciences, des poètes  et de la musique...

Dans leur dimension intemporelle, universelle, c'est-à-dire dans l’imbrication culturelle, sociale, humaine qui a conditionné leur réalisation.

Parce que n'est culturel que ce qui produit du fric...

Le con ne trouve bien que ce qui rapporte ou coûte cher...

Le con monétarise...

L'esprit du con quand vous lui parlez d'art

Fait sonner la clochette de la caisse à sous sous...

Alors les chanteurs à la con font florès dans les shows à la con

Et les films à la con, le théatre à la con, la littérature à la con

Polluent l'air et l'esprit de leur vacuité....

Les cons pervertissent tout ce qui de l'humain fait sa beauté: Mozart est trahi, Picasso est trahi, J. P. Sartre est trahi, les beautés de la culture traditionnelle, trahies par les cons de touristes et par ces connes d'agence de voyage et les plages dorés polluées par les culs flétris des marquises beurrées!

 

 

 

 

Vous, pendant ce temps là, vous qui n’êtes toujours pas au fait des obligations sociales imposées par les cons, vous laissez les gamineries médiatiques, nécessaires à la bonne insertion dans la connerie ambiante, à leurs tumultueuses agitations...

Elles sont si éloignées de vous.

Vous le reclus qui tendez vers la méditation.

Vous préférez regarder LE grain de sable sous votre pied.

C’est fou ce qu’on apprend sur la vie en regardant et digérant ce qui conditionne justement l’existence d’un tout petit grain de sable…

Et si la vie futile, celle du con qui voudrait forcer vos regards vers les choses par lui désignées comme sensées, vous semblait un jour plus importante que ce tout petit grain de sable…

Vous ne vaudrez alors pas plus qu’un minuscule grain érodé par le temps !


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MAGIE DU CON !

 

Le con a l'esprit de magie!

Le con s'intéresse à l'astrologie, aux cartes et aux autres façons d'être un charlatan...

Pour lui tout est donné par magie !

Très vite un con (et plus souvent encore une conne) s'enquièrera pour savoir sous quelle étoile vous êtes né...

Il fera votre profil astral en prenant des grands airs de savant...

L'ésotérisme, l'astrologie celà existe depuis des millénaires argumentera t'il...

Ce n'est pas comme votre pauvre astronomie qui n'a à tout casser que cinq siècles d'existence!

Et sur un fond sonore de mièvreries planantes il vous débinera la science et ses chercheurs!

Evidemment!

Cela dispense du savoir objectif...

Du travail obscur. Des années de recherche, de réflexions...

De l'observation, de l’étude des causes et des effets...

Le domaine occulte, l'ésotérisme, tous les boniments, les dogmes qui tuent, ressassés par les escrocs et les charlatans ont pour le con une valeur de dogme...

Souvent le con est un mastoc mystique…

Un sectaire portant cérémonieusement des arguments de clown…

Le con dit, en rigolant, que "les chercheurs cherchent et les astrologues trouvent!!!"

Il est toujours gagnant dans notre société de cons ambitieux et superficiels!

Elle lui va comme un gant !

D'ailleurs, le con soupçonne le scientifique de toutes les malfaisances…

Et puis, il confond technologie et science…

Pour lui, le technicien est bon, le scientifique est con…

Il admire celui qui rend sa « tite » auto (une "Picasso" évidemment!) un peu plus haut de gamme…

Les nouveaux téléphones portables qui gangrènent son cerveau...

Et s'en va bouffer fièrement des produits bios qui viennent de Mexico...

Pendant ce temps là il méprise celui qui se penche sur les phanérogames !

 

 

 

Pauvre chercheur vouté durant des années sur son microscope, devant son télescope, pour essayer d’entrevoir de nouvelles clartés sur l’agencement du monde!

A quoi servent tes efforts et tes doûtes dans cette société ou l'affirmation rapide et mal argumentée fonde les canons de l'inégalité?

Toute cette humble méditation, recherche, faite de longues heures de lecture, d'incertitude, de reconnaissance des champs de notre ignorance, est balayé d’un revers de main par le mépris du con. Il aime la magie et le paranormal!

 

 

 

 

Mais où se situe la science, quand une théorie n’est là que pour défendre, en sous-main, un mysticisme qui n’y a rien à voir ?

Seulement voilà, ça conforte les cons qui veulent nous faire tourner les yeux vers le ciel pour mieux fouiller nos poches…

Amen !

 

 

 

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COMPLOTEUR!

 

Le con croit au complot. Par exemple le 11 novembre l’effondrement des tours jumelles auraient été déclenchées par la CIA… Avant de confier en aparté que le protocole de Sion est vraiment une œuvre importante…

Le con aime les bruits qui courent!

Le con fait courir des bruits!

D'ailleurs c'est champ où le con fait son nid!

Les rumeurs, les bruits de couloir....

Et s'il incrimine quelqu'un c'est toujours dans son dos

Il affirme! Je l'ai dit plus haut: le con est péremptoire.

Son but, son seul but c'est d'empêcher la parole!

Car de l'humain le verbe est l'expression la plus haute.

Les mots servent l'échange et la fraternité...

Le con fait taire la vérité...

Le con met au ban celui qui ose critiquer toutes ses véléités.

Il craint qu'on lui fasse ce qu'il fait aux autres...

Il use de la parole pour tuer.

Il médit, ment, soudoie...

Il fomente, il complote...

Le con préserve son statut de con ambitieux

Par la mise à l'écart, la ségrégation, la mise au ban

De sa société de cons!

Ne laissez pas les cons comploter!

 

LE CON TRADITIONNEL!

 

 

Oui la tradition est riche d'enseignement...

L'homme qui respecte son environnement le connait et à appris ce que que nos anciens nous laissent de savoir !

Et il n'est dans l'observation pas de culture qui soit supérieure à une autre...

Souvent, ce que la tradition transmet résulte de faits mille fois vérifiés.

Mais si l'on peut être attentif aux préceptes traditionnels, on doit conserver l'esprit clair! Et rejeter tout ce qui relève de la magie!

Exemples.

Semer les graines dans son jardin pendant la pleine lune ne porte pas à conséquence…

Et c'est même bénéfique semble t'il!

Planter lors de la saint « Machin » quand la date n’est pas fixe sur le calendrier est tout de même un peu plus con…

Suivre les conseils de son horoscope pour s'occuper de son jardin, là c'est vraiment très con!

 

 

 

Idem: chercher une martingale pour gagner aux jeux de hasard, tirer les cartes pour appréhender son avenir, faire appel aux signes astrologiques pour recruter quelqu’un, désigner un responsable sur la base de sa morphologie faciale, ou sur celle du lobe de son oreille…

Vrai tout cela relève de la franche et grandiose connerie !

 

 

La « magie », la vraie "Magie" se situe, elle, ailleurs, hors du domaine des cons.

La beauté s'exprime dans la complexité de la nature, dans les interactions qui se sont mises en place sur des milliers d’années. Dans tout ce qui n’est pas donné à l’homme immédiatement et dont on connait si peu de choses. Dans ce que les cons rêvent de désorganiser… Et rageusement détruisent!

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LE CON INTERNATIONNAL

 

Le con se veut omnipuissant et bien sûr, son action s’exprime en cercles con-centriques…

Le con puissant agira sur l’ensemble le plus grand.

En notre temps dément, le con puissant déborde les états.

Le con puissant est devenu transnational…

Il joue sur des tableaux hors du champ démocratique pour enrichir ses frères, les autres cons superpuissants…

Un moment, il y eut quelques heureux manants qui se trouvant à la place utile juste au bon moment, se virent propulsés dans des grands arrangements.

Ils devinrent riches, très riches opiniâtrement... Et bien con, évidemment!

Beaucoup de ces cons "arrivés" continuent leur cheminement en se conduisant en tyrans avisés.

On voit maintenant sous nos yeux hébétés des cons qui notent les états en fonction de leur adaptation aux systèmes organisés par les cons pour les cons puissants…

La rentabilité des banques se fait sur le dos des plus pauvres des cons et c’est sur l’efficacité de cette chose là que fonctionnent ces agences de con, dites, entre autres, agences de notation…

Les cons parmi les cons veulent le pouvoir. Et les cons les plus cons ont le pouvoir. Les notables cons les plus cons manipulent tout. Les cons les plus cons des notables se plaisent à faire mourir des pauvres cons en commençant évidemment par les cons les plus pauvres des pauvres cons... Cons de tous pays, cons prenez vous la main pour faire une chaîne de cons !!!

 

 

 

Sous ce cercle d’action qui agit au dessus des nations, on voit grouiller les chefs qui gèrent chacun à leur façon leur pays en remplissant d’abord les poches d’leur pantalon !

Cette catégorie est haute en couleur et les tyranneaux prétentieux le disputent aux clowns lubriques et aux tortionnaires… Et dans les rituels endroits où se croisent les hauts magnats du fric, les agences de notation et les actionnaires volumineux ces chefs d'états bavent sous eux pour mieux ramper et recevoir l'oction des manipuleurs de ficelles! Le pire c’est que ces cons sont souvent des élus.

Et ils nous considèrent du haut de leurs perchoirs comme de "pauvres cons!"...

Pendant ce temps le topinambour qui nous gouverne utilise son pouvoir de topinambour pour s'en prendre à ceux qui de tous temps été chassés par les cons: les roms, les pauvres immigrés, les déclassés, les putes et leurs clients évidemment...

Pouvait-on s'attendre à autre chose?

Les cons qui vous gouvernent sont à l’image des cons qui ont porté leur bulletin dans les urnes !

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LE PIEGE A CON…

 

MAIS...

Il arrive parfois que vous le trouviez sympa ce con… (là je ne parle plus du topinambour).

Le con peut avoir un visage avenant, un sourire engageant...

Bref le con peut vous sembler sympathique...

Le particulier, pensez vous, après tout, peut échapper à la règle du nombre.

Il vous plait…

Et le con s'en rend compte...

Alors, il n'a de cesse que de vous séduire

Vous  voici séduit(e)!


ATTENTION DANGER!

 

Pour peu qu’il soit d’un sexe quelque peu différent du votre, le con est très apte à vous rendre AMOUREUX!

 

 

 

 

 

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Vous l'êtes!

Et vous voici pris dans les mailles étranges de ce sentiment aveugle!

 

L'état amoureux!

Crucial !

Vous l'avez tant attendu!

Et voici celle/celui que vous avez toujours souhaité rencontrer!

 

Evidemment la prudence est de mise....

Joue t'il/elle avec vous?

Alors le con joue avec vous!

 

Il vous dira qu’il vous aime !

Qu'il n'a jamais aimé que vous...

Qu'il vous attendait

Vous le croirez...

Comment ne pas croire ce que l'on a toujours rêvé d'entendre?

Il y croit sans doute lui-même un peu? Le con!

Et alors pourquoi ne pas le croire, aussi ?

Et puis, vous la/le cherchiez depuis si longtemps ! N'est-ce pas?

La connerie  banale s'adosse sur le désir de l'autre, sur ses rêves...

Oui! Le rêve et le romantisme sont les vestibules de l'enfer!

 

 

 

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On fait des trucs bizarres, on va découvrir de nouvelles choses !

On se câline... On se fait des poutous poutous...

Tout le monde aime les poutous poutous!

Et il vous semble beau...

Et il est vraiment beau!

Et l’espace amoureux libère le nouveau couple de la connerie !

Il se parle. Il s'écoute. Il s'entend...

Le con pour un temps, oh! sur une très très courte durée... Le con n'est plus con!

Le couple n'est plus deux... mais une seule personne!

Il erre dans le palais des glaces.

Il écoute les étranges chants des anges

Images de l'ami(e), la votre, démultipliées dans les labyrhintes de la passion!

 

 

 

.......

 
L'antidote à la connerie serait-il donc l'amour? 

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Ah! Cette période est faste!

Et vous, vous accourrez au moindre appel...

Et vous comme un(e) petit(e) chien(ne) vous tendez la papatte et vous faites le beau!

Vous l'aimez.

Servitude volontaire encore...

Servitude volontaire toujours!

.......

 

 


Maintenant vous vous souvenez....

Le con vous faisait venir chez lui en usant de phrases comme celle-ci : « viens vite mon amour, j’ai besoin de toi.. »

 

Le con vous avait semblé de bonne humeur au téléphone.

Vous accourriez…

Vous faisiez alors une quantité de km considérable…

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Arrivé, le constat n'était pas long à établir.

Sitôt franchit le seuil du coquet logis, il y avait malaise…


Précision importante : le logis du con est toujours coquet...

Mais il me semble que j'en ai déjà dit quelques mots...

Alors, procédons par l'absurde : ceux qui ne sont pas cons vivent dans des antres, des tanières... 


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Tout d'un coup le con vous faisait la gueule.

Mais vous ne le perceviez pas...

Ou vous faisiez semblant de ne pas vous rendre compte...

 On justifiait.

"Oh chéri(e) pourquoi cette tête ? Veux-tu une aspirine?"

 

 

 

Mais, c'est la règle hélas, le beau temps des amours ne dure pas !

Et s'il dure c'est la perte du regard et de l'ouie!

Très vite la connerie reprend ses droits...

Redevenant con, le con porte ses jugements

Selon lui...

Vous vous transformez à vue d'oeil...

Vous étiez beau... Vous devenez banal... Puis laid...

Vos paroles, vos poses, votre démarche tout l'indispose...

Et vous honnêtement vous vous interrogez...

Comment cette transformation s'est elle opèrée?

Par quel processus crypté vous êtes vous métamorphosé?

 

Et puis ...

Une simple situation parfois déclanche la catalyse qui mène à la lucidité.


Vous lui aviez suggéré d’aller voir ENSEMBLE une expo… Un musée,… Aller au concert…

Le con dans un premier temps avait dit oui!

Mais…

Curieusement au moment choisi  elle/il n'était JAMAIS disponible !

Désapointé vous renonciez au partage...

Et vous vous interrogez....

N'est ce pas ainsi qu'un couple se construit???

Par les regards dans la même direction, par les paroles échangées, par les idées discutées?

Las!

.....

Vous vous retrouviez seul...

.....

L'amour se désagrège en ses renoncements!

 

 

....

Maintenant c'était sûr, vous veniez de tomber dans un piège.

Tous ses mots n'étaient que le souffle des sirènes...

Vous y avez cru... Comme vous étiez naïf!

....


Très rapidement le con ne s’embarrasse plus du "faire semblant"…

Evidemment!

Le con ne s’intéresse à rien de ce qui vous intéresse, voilà tout!

PAR PRINCIPE!

Passé l'état de grâce, le con retourne dans son monde de con!

0000000000000CONS 3892Vous voici dans l'embarras...

L'ambiance délétère influe sur votre physiologie...

Il vous faut trouver des artifices!

Vous culpabilisez car vous êtes vraiment accroc!

Vous vous déplacez... Vous faites des allées et venues pour aller le voir...

Vous couvrez le con de petits cadeaux...

Il les accepte en esquissant - à peine - une espèce de sourire....

Vous oubliez tout... Vos rendez-vous...

Vous ne pouvez plus vous rendre chez ceux que vous croyez encore vos amis...

 

 

Et au fil des efforts vous voyez s'effriter votre relation.

Quand vous êtes chez vous, tout se passe bien.

Il déplace vos meubles..

Il vous ferait même vendre ce à quoi vous tenez le plus...

Le con est conseilleur et s'offusque si l'on ne suit pas ses préceptes

Car le con IMPOSE

L’imposition (non pas des mains, mais de la volonté du con), c’est un critère, une signature! Il veut, IL FAUT que vous fassiez ça et ça!

Il profite encore de l'émoustillement amoureux. c'est normal!

Le con PROFITE!
 

C’est pas votre faute : vous êtes amoureux d’un con !

 

 

 

Mais lui ?

Lui n'est pas amoureux de vous!

L'a t'il jamais été???

Oui repétez-vous désespéré, l'a t'il jamais été???

JAMAIS ! Jamais de la vie!

C'est un con!


lle118exposensora6.jpgLe con vous a trahit...

Le con "pèse" encore et s'amuse... comme je l'ai déjà dit !

Sa froideur,  des détails traduisent de plus en plus le mépris qu'a pour vous le con que vous aimez.
Déjà vous craignez qu'il vous ait remplacé...

Par un autre pauvre con, cela va de soi!

Libération ou prison???!!!

Prison évidemment.

L'amour est une prison quand il est là!

L'amour est une prison quand il s'en va!

 

 

 

Maintenant le con ne sort presque plus avec vous.

Car il ne faudrait pas que les autres cons vous voient avec lui...

Au début de ce temps, que l'on peut qualifier de "période de la honte", vous n'y prêtez pas attention...

Car votre chambre bruit encore parfois de quelques heureux ébats!

Pourtant c'est irrémédiable...

Peu à peu le con vous écarte...


4626601291_720dfd9c51.jpg

 

Voici venir les jours douloureux!

Et croyez moi, ils sont toujours bien plus longs et nombreux que les jours heureux!

Il s'est moqué de ce que vous aimiez depuis de nombreuses années...

Il savait mettre en relief sa position de con en disant que tous vos choix, vos goûts ne valent rien!

Le con n'a à ce moment plus rien à faire de vos idées et de vos sentiments!

Et si vous venez avec des des faits, des arguments solidement ancrés , il dira, péremptoirement, que vous êtes pédant ou imbu de vous-même.

Et peu à peu vous vous rendez compte qu’il n’aime que ce que tout le monde aime : les musiquettes dans le vent, les séries amerloques, les blockbusters, les jeux minables à la télé, les trucs à la mode, les bouquins qu’il faut avoir lu…

Ce pourrait être par simulation, pour faire semblant, pour se faire un jugement, par dérision, par humour noir...

Même pas!


Tristesse! 

 

...

 

Confiant encore et n’ayant pas prêté attention aux caractéristiques pourtant éloquentes qui vous eussent  permis de deviner le con, il vous est arrivé de confier quelques petits secrets de votre passé, de vos emmerdes, de vos embrouilles…

Parfois même des choses que vous n'aviez dites à personne.

Voilà ce que c'est que de n'en faire qu'à votre tête

Faire confiance à un con... C'est dire si vous étiez confiant ou amoureux!

Et vous toujours dans les affres de l'amour, vous vous sentiez comme une symbiose entre vous et lui...

Vous mutiez!

Quelques pustules et érytrèmes somatisaient cette métamorphose!
egon_schiele_zelfportret.jpg

 

Le monde des cons est un monde où s’expriment avec emphase la psychorigidité et la cécité intellectuelle!

Maintenant s’il vient chez vous encore, tout va (presque) bien!

Vous faites la cuisine… Vous recevez des amis en sa présence…

Et vous continuez les petits cadeaux!

Vous êtes gentil!

Ce que vous pouvez être con!

Le ventre plein et rien à faire, le con s’endort calmement…

Mais…Evidemment!

Evidemment, ça se passe mal dès que vous retournez chez votre con favori !

Il vous maintient hors de son champ de con...

Il vous assomme avec les mêmes chansonnettes...

Celles que vous avez déjà complaisamment écoutées la dernière fois !

Le con use de la répétition peut être  pour tenter de vous hypnotiser!

De vous faire dormir???

Et les soirées sont muettes et tristes!

 

 

 

JAMES-ENSOR-THE-GROTESQUE-SINGERS.JPG

C'est alors, dans cet espace entre deux, au moment où le doûte chez vous s'installe, que le con dévoile tout son génie stratégique.


Une règle infaillible: le con, qu'il soit amoureux ou pas, ne vit que par et dans le conflit. Il l'alimente et l'entretient.

 

 

 

Donc.

Le con vous fait rentrer chez vous à trois heures du matin…

Le con vous fait mariner...

Le con ne répond plus au téléphone...
Et voici maintenant les perversités du con… 

Voici le moment où le con montre la grandeur inaccessible de sa connerie !

Egon_Schiele_080.jpg

Il parle de vous à vos ami(e)s.

Le con dira de quelqu'un de gentil, qu'il est naïf, benêt, idiot, irréaliste ou encore qu'il est resté enfant.

Bref, il médit, transforme, ment, complote… Il joue du cul, de l’œillade, de la bouche humide pour convaincre ses interlocuteurs de votre nullité.

Il couche même…  

Bref le con emploie ses forces pour vous discréditer.  Il se servira de tous les mensonges à la  con, les plus cons et les plus bas, pour éloigner de vous les relations avec lesquelles vous entretenez encore des relations humaines (échanges, confidences et confiance mutuelle).

Oh vous n'en aviez pas beaucoup: un, au plus deux!

Adieu les rares « amis » qui vous remontaient le moral ! 

Car où le con passe plus d'amitié ne pousse!

 

 

 

1891-james-ensor-skeletons-disputing-a-smoked-herring-

La nature du con est ainsi! Tout ce qui ressemblait à un sentiment  humain aurait du être rapidement détruite ou remplacée selon des modes de jugement, des pensées, selon l'action rude et arbitraire qui complaisent au con!

 

 

....

Plus personne!

Ils sont partis !

Et vous, vous vous apercevez, hagard,  que ce que vous croyiez être vos amis n’étaient en fait que des cons parmi les cons.

Quel con vous faites !

egon-schiele-zelfportret-met-opgeheven-armen-1914

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 09:59

SPHERULES... SPHERULES!

Dans cette deuxième livraison concernant les accidents des assises crétacées et tertiaires du gisement du Bois des Roches près de Vigny (Val d’Oise) je me pencherai sur l’organisation « intime » de la structure des silex boudinés au travers de l’examen de quelques sections et lames minces…

….

 

A - SECTIONS.

 

L’observation de sections naturelles est habituelle sur le terrain. Elle permet d’affiner l’analyse en abordant une troisième dimension, de confirmer ou abattre des hypothèses.

 

Echantillon h-20 86-2

 

Aspect du cortex. Cet exemplaire, trouvé dans la craie à bryozoaires, montre (fig. 22) une figure d’expulsion liée au choc d’un corps volumineux. La pâte a été rejetée vers l’extérieur de la cavité d’impact.

Figure 22 

Figure 22. Ech. h20 86-2. Les figures du cortex.

 

Une série de traces de rebond est visible. Deux petits creux indiquent un cortex encore mou. La dernière trace, en rebroussement, montre que celui-ci était presque durci.

 

Ailleurs, un « poinçonnement » témoigne à la fois de la souplesse de la partie superficielle, de son élasticité et, conséquemment, de la fluidité du cœur du silex.

Un examen plus attentif de cette zone corticale permet de préciser les états du nodule. Les bourrelets témoignent d’une matière molle de consistance pâteuse. Ceux-ci ont ensuite partiellement été effacés par abrasion : la matière était devenue plus résistante. Enfin la succession des rebonds, de moins en moins marqués sur le cortex, enregistre la phase finale de son durcissement.  La première encoche, la plus profonde, suggère un retour à un matériau fluide, plus fluide que celui entamé par l’abrasion…

 

Description de la section. Grise, on y observe des lignes foncées, les « liserés », qui se joignent ou qui peuvent être subparallèles entre eux (fig. 24). Ces liserés viennent aussi buter sur des taches, les « intraclastes » (fig. 19), qui correspondent aux lithoclastes et aux bioclastes visibles sur la surface corticale. Ces derniers sont souvent irréguliers, corrodés, ou même nuageux. Ils montrent des indices d’étirement.

 

La section A (fig. 23) de h20 86-2 figure trois intraclastes arrondis faisant saillie sur la surface et leurs relations avec les liserés internes. Deux liserés foncés viennent buter en étirement sur un intraclaste. Cette disposition rappelle la forme des ménisques observés sur la surface de l’échantillon type…

 Figure 23 g

Figure 23. Echantillon h20 86-2 Section.

Photo A – 1 : Intraclaste en boule, corrodé dans sa partie externe. 2 : Liserés foncés en structure de ménisque. 3 : Cortex épaissit en raison d’une compression latérale. 4 : Cortex amincit par étirement et abrasion, 5 : Lithoclaste enfoncé dans la masse nodulaire, 6 : Silice granulaire de comblement de la cavité liée à l’enfoncement de l’intraclaste (5) ; 7 : Fragment organique (alguaire ?) ; 9 : Incurvation des liserés sous l’effet de la pénétration de l’intraclaste. 10 : Liserés en arborescence… 11 : Intraclaste (bioclaste) : il s’agit d’une petite éponge lithistide. 12 : Tâches nuageuses ou les liserés disparaissent…

 

Un deuxième intraclaste a pénétré le cœur du silex. Ici les liserés s’infléchissent, se déforment, sont comprimés à son contact… La cavité externe liée à l’enfoncement montre un remplissage blanc et dense. C’est une silice granulaire (bien visible sous faible grossissement) ressemblant un peu à du cacholong (altération superficielle blanche des silex sous l’effet des agents atmosphériques).

Sur cette coupe le cortex est très épais, notamment entre les deux lithoclastes arrondis (6 mm d’épaisseur).

Les liserés sont disposés en arborescences qui joignent un intra(litho)claste en circonscrivant et limitant le cœur du silex. Ces liserés foncés sont les équivalents des bourrelets superposés visibles sur la surface corticale des silex boudinés… Partant de cette observation, on reconnait des structures observées sur l’échantillon type (première partie de l’étude). Ici ils s’infléchissent sous l’effet d’un claste s’enfonçant dans la masse nodulaire… Ailleurs, deux liserés  joignent un  intraclaste arrondi en dessinant un ménisque (fig. 23 M).

Comment expliquer cette disposition alors que toutes nos observations précédentes nous montrent que le durcissement en surface des nodules s’est réalisé instantanément???  Si ce ménisque était « durci » avant d’être inclus dans le cœur du nodule et si les liserés foncés correspondent à des surfaces de durcissement successives, comment expliquer qu’ils se soient infléchis sous la pression d’un gravier pénétrant le nodule ?

Laissons ces questions en suspens…

Remarquons : ces liserés foncés ne s’organisent pas au cœur du nodule comme une pâte malaxée. On n’y observe pas de replis, de méandres, de recouvrements, d’ondulations…

 Figure 24 g (2)

Figure 24 : autre section du même échantillon h20 86-2.

1, 2 et 3 : Intraclastes aux bordures floues. 4 : Les liserés viennent buter sur les intraclastes. 5 : Sous l’intraclaste (1) deux liserés montrent une inflexion (sur 5mm). 6 : Certains liserés sont colorés par l’oxyde de fer. 7 : Tache nuageuse. 9 : Cortex aminci sous l’effet de l’étirement lié à la pénétration d’un intraclaste. 10 : Cortex épais.

 

Seule certitude pour l’instant : les liserés ne correspondent pas à des auréoles de croissance disposées autour d’un nucleus, car l’accroissement très lent, par accrétion du nodule siliceux sous l’effet d’apports extérieurs, n’aurait pas permis la réalisation et la conservation des structures de fluidité (cf. première partie).

Le cortex dans ses variations d’épaisseur, témoigne d’étirements/compressions ou (sur d’autres échantillons) de zones d’usure/zones protégées…

Signalons encore la présence de taches « nuageuses » floues qui semblent s’organiser autour des intraclastes inserrés dans la masse du silex…

 

La seconde section (fig. 24) du même échantillon montre des liserés subconcentriques qui viennent buter sur les intraclastes…

 

Echantillon h-22 97-1

 

L’examen de cette autre section est plus complexe que la précédente (Fig. 25 et 26).

Le silex s’est organisé autour d’un gros fragment de silex clair au contour très irrégulier (fig. 25 1) ; dishamonie de ses liserés par rapport à ceux du matériau l’ayant inclus. Cela suppose que ce bloc corrodé était déjà durci lorsque la pâte molle du module l’a « avalé» dans sa masse.

En outre, il est accollé, comme solidaire, à une grande tache foncée. Le contact se fait par l’intermédiaire d’une surface de corrosion bien dessinée. Le contour des deux fragments est en prolongation. Solidaires au moment de leur inclusion dans le nodule ils ne formaient donc qu’un seul intraclaste. Pourtant leurs limites externes, au niveau du contact avec le cœur nodulaire à liserés, sont totalement différentes. Au contour net de la partie claire correspond, pour la partie foncée, une limite nuageuse, floue qui indique que des échanges se sont réalisés entre le matériau englobant et l’intraclaste foncé (migration de la MO, de la silice).  Celui-ci semble même s’être, en partie, dissout dans sa masse!

Par contre rien de tel pour la partie claire aux contours nets, corrodés. Le nodule était déjà dur et sans doute dans une phase diagénétique avancée (perte totale de MO – début du passage de l’opale CT à la cristallisation en calcédoine – j’y reviendrai plus loin).

Tout cela pour souligner que les intraclastes foncés montrent fréquemment des indices de fluidification, de dissolution… Tandis que ceux de teinte claire n’ont pas ou peu été modifiés après leur inclusion…

Figure 25 g

Figure 25.  Ech. h22 97-1 

L : Intraclastes. G : Cavités géodiques. 1 à 4 : Les différentes phases d’inclusion de matériel exogène (lithoclastes)…  1, 2, 3 constituent au sein du silex définitif un seul lithoclaste. 

 

Autre phénomène : on observe des cavités tapissées de petits cristaux de quartz au sein des lithoclastes foncés (à contour flou) (fig. 25 et 26). Cela implique qu’au cours de la transformation tardive du nodule en silex, autrement dit en calcédoine, il y ait eu mobilisation et libération d’espace sous l’effet de la dégradation, du déplacement et de la disparition d’une partie de ses composants (carbonates ou matière organique ?).

 Figure 26 g

Figure 26.  Ech. h22 97-1 Les cavités géodiques

A : Terrier d’annélide. L : Intraclastes. G : Cavités géodiques. 1, 2 : Phases de formation des intraclastes. 1 et 2 sont solidaires et forment un seul intraclaste.

 

Par ailleurs, les figures d’étirement observées sur certains intraclastes montrent qu’ils ont retrouvé une grande malléabilité, qu’ils ont été déformés et lors de leur inclusion dans la masse nodulaire

 

Les liserés et certains intraclastes sont de teinte plus foncée que le reste du cœur du silex. Ils correspondent aux zones de porosité inter-cristalline plus faible que les parties claires du silex. Phénomène qui apparaîtra de façon encore plus évidente lors de l’examen des lames minces et qui implique une recristallisation tardive.

Autrement dit, les zones foncées correspondent aux endroits où la porosité, durant la  phase de comblement des espaces inter-granulaires par la calcédoine, était restée la plus importante. La circulation des fluides y a donc été facilité. Le cortex blanc qui semble être  la partie la plus poreuse du silex, représente la zone où, contrairement aux zones foncées, la silicification précoce (sous forme d’opale CT) a été la plus intense ! (Mais on pouvait s’en douter puisque les lithoclastes qui hérissent les silex boudinés correspondent pour la plupart à des fragments de croûte nodulaire !)

Illustration : le terrier d’annélide en section visible sur l’échantillon. La paroi épaisse de ce dernier, sans doute très riche en composant organiques, a tout de suite été silicifiée (phase sphérulitique/opale CT) et durcie. Mais elle montre aujourd’hui une porosité importante (aspect blanc). Par contre l’intérieur du terrier, de teinte sombre, à été soumis à une recristallisation tardive plus intense !

 

 

B - LAMES MINCES

 

 

Lame mince (éch. m-14 96-3).

 

La lame mince m-14 96-3 a été réalisée à partir d’un échantillon provenant du front nord de la grande carrière. Ce silex boudiné, recueilli en place dans la craie à bryozoaires, avait une allure cylindrique, il était long d’une vingtaine de centimètres. Le fragment à partir duquel a été réalisée la lame mince, correspond à l’une de ses extrémités hérissée de quelques lithoclastes (fig. 27).

Figure 27 g

Figure 27 – Aspect extérieur du silex.

 

Description de la lame mince.

 

De l’extérieur vers  l’intérieur de l’échantillon on observe :

 

- Cortex superficiel (fig. 29 et 30). Epaisseur variant entre 0,2 mm et 4 mm (moyenne : 1 mm). Il n’est pas présent sur toute la périphérie de la section. On y observe de très gros sphérules non soudés entre eux et qui atteignent et dépassent 0,05 mm de diamètre. Elles sont associées à des  sphérules plus petites, soudées entre elles par un liant calcédonieux microcristallin.

Figure 28 g

Figure 28. Lame mince m-14 96-3  vue générale.

 Dimensions de la lame mince : 45 X 60 mm. 1 : Cortex externe. 2 : Cortex dense. 3 : Zone foncée du cortex dense. 4 : Liserés interne. 5 : Surface de « progradation » du liseré interne. 6 : Zone nuageuse sombre. 7 : Liseré flou. 8 : Taches en spirale.

 

Dans cette partie superficielle, la porosité est très importante. Les espaces vacuolaires atteignent 1,5 mm (moyenne de 0,5 mm). On observe des taches et mouchetures foncées qui correspondent généralement à des bulles d’air (fig. 29 D), quelquefois à des opaques (oxydes de fer). Les carbonates sous forme micritique y sont presqu’absents. Ils disparaissent totalement et immédiatement en profondeur, lorsque le cortex devient plus dense.

Figure 29 g 

Figure 29 : Les gros sphérules du cortex superficiel.

1 : Cortex superficiel ; 2 : Sphérules géants ; 3 : Sphérules de taille moyenne ; 4 : Cortex dense. On entrevoit la structure fibro-radiaire des sphérules. 5 : Bulle d’air. 6 : Sparite. 7 : Bioclaste micritisé ; 8 :

 

La zone corticale externe, vacuolaire, emballe des fragments organiques silicifiés sous forme de « fantômes » recristallisés ou micritisés - donc opaques - (fig. 30) : foraminifères, filaments (écailles de poisson ?), spicules d’éponges recristallisés par la calcédoine et ayant un aspect carié…

Figure 30 (2)

Figure 30 – Bioclastes (foraminifères) 

1 : Gros foraminifère recristallisé en silice calcédonieuse. On y aperçoit même une grosse sphérule (4). 2 : Calcédoine grossièrement cristallisée. 4 : Bulles d’air. 5 : Foraminifère montrant une cristallisation siliceuse conforme à la structure originelle du bioclaste. 6 : Pore bioclastique (les « vides » sont opaques).

 

- Cortex dense (fig. 31). Il reste poreux (absorption rapide de l’eau). Quelques bioclastes: foraminifères et spicules monaxones dispersés. Epaisseur variable : 2 mm en moyenne; 3,5 mm sur la partie supérieure de l’échantillon.

En observation directe toute la surface du cortex dense présente un aspect blanc corné. Elle est juste un peu plus rugueuse au niveau de son contact avec le cœur (zone sombre en LM).

Le cortex montre une disposition en relation avec sa polarité. Sur la partie supérieure de l’échantillon constituant la LM (fig. 32 B) le cortex s’organise en bourrelets de fluidité et il montre une limite imprécise avec le cœur du silex. Dans sa partie inférieure (fig. 32 D) le cortex superficiel est distinct du cortex dense. L’un et l’autre montrent une surface ravinée, cariée et leur limite interne est soulignée par les opaques.

Figure 32 g 

Figure 31 : Structure et éléments figurés du cortex dense.

A : Limite cortex externe-cortex dense. B : Cortex dense. C : Zone sombre du cortex dense. D : Cortex dense. 1 : Sphérules. 2 : filament et bioclastes microperforés. 3 : Gros spicule recristallisé grossièrement. 4 : Opaques en réseau dans la partie interne du cortex dense. 5 : Foraminifère complètement recristallisé en calcédoine. 6 : La structure radiale des sphérules est perceptible dans les zones de moiré - interférences des grains qui tendent à former un réseau. 7 : Deux bioclastes (radiolaires ?) microperforés et recristallisés assez finement en calcédoine.

 

Sur l’arrière du silex (fig. 32 A) les deux parties du cortex sont régulières, épaisses et elles montrent des limites distinctes chargées en opaques. Sur la partie avant (fig. 32 C) les cortex sont indistincts et sans « opaques »…

 

Les bioclastes, essentiellement des spicules, sont dispersés et fortement recristallisés en calcédoine. Les vacuoles sont rares.

  Image1-copie-1

Figure 32 :  Géométrie de l’organisation corticale.

A : Partie arrière du silex. B : Partie supérieure. C : Partie avant. D : Partie inférieure. 1 : Cortex externe. 2 : Opaques et limite du cortex externe. 3 : Cortex dense. 4 : Opaques et limite du cortex dense. 5 : Cœur du silex.


- Cœur du silex (fig. 33 à ).  Microfossiles dispersés et rarement brisés : spicules monaxones, gros foraminifères (fig  33 B et D), écailles de poissons (fig. 33 C), radiolaires fragmentés… Rarement déterminables, ces fossiles sont soit recristallisés soit micro-perforés. Leurs loges montrent souvent de grosses sphérules bien formées.

Figure 33 g 

Figure 33. Quelques éléments figurés du cœur du silex. 

A – Un intraclaste est circonscrit par des opaques. Un spicule monaxone est visible. B – Gavelinopsis très micritisé. C – Ecaille de poisson. D – Foraminifère indéterminé. A noter que la structure radiaire des sphérules est perceptible ici.

 

Le cœur du silex montre aussi de très nombreuses mouchetures « opaques ». Celles-ci coïncident avec les espaces qui séparant les sphérules à structure radiaire (fig. 33 D). Or les liserés, qui semblent foncés à l’œil nu, correspondent aux parties les plus claires en LM, c’est à dire aux zones les moins poreuses, où la calcédoine microcristalline dense a comblé les espaces inter-grains (comme semblent sombres ou opaques les bulles d’air emprisonnées lors de la confection de la lame mince). Les mouchetures sombres correspondent en fait les micro-vides séparant les sphérules… Cela est souligné par l’effet moiré (fig. 34) qui apparait dans les zones où les « opaques » sont les plus nombreux (sur la platine du microscope…). Moiré qui est dû d’une part à la grande transparence des sphérules elles-mêmes et évidemment à la superposition des vides inter-granulaires…

En somme les mouchetures rendent compte de la densité, de la porosité du silex mais aussi de l’organisation sphérulitique du silex… C’est cette structure poreuse, liée aux espaces inter-grains, qui donne son aspect gris et mat au cœur des silex boudinés. Ces mouchetures « opaques » varient entre 20 et 40 % en occupation de la surface.

Figure 32 g (2)

Figure 34. Effet moiré au niveau des zones vacuolaires (sombres) du cœur du silex.

Le jeu des interférences fait apparaître agrandi la structure intime du silex. La relation parties claires/parties sombres est donc préservée : environ 50 % de vide ici, ce qui est énorme. Le même phénomène rend compte de la structure radiaire des sphérules.

 

Dans les zones qui apparaissent claires au microscope, où les mouchetures « opaques » amiboïdales sont les moins nombreuses, la silice est dense et uniforme. Les vides inter-grains ont été comblés par la calcédoine microcristalline et les structures radiaires des sphérules ne sont plus perceptibles (sauf, en de rares endroits, par « moiré »). L’organisation sphérulitique de cette partie du silex a donc été presqu’effacée sous l’effet de la recristallisation.

 

Les oxydes de fer sont présents au niveau du cortex et de certains liserés internes. On les retrouve en LM sous forme de micro-grains opaques parfois agglomérés autour de petits bioclastes. Quoique significatifs en ce qui concerne les conditions environnementales et dans le rapport avec les composants de la MO, ils ne jouent, dans l’organisation du silex, qu’un rôle secondaire.  

 

Les liserés foncés décrits plus haut (fig. 23 à 26) lors de l’examen des coupes apparaissent en lame mince comme des bandes claires intensément recristallisées. Leur forme (convexe vers l’extérieur) correspond aux bourrelets arrondis qui sont visibles en surface.

En leur sein,  les bioclastes micritisés, les petits lithoclastes étirés s’organisent selon des directions préférentielles et soulignent une disposition en micro-biseaux (fig. 34)…

Mais surtout ces biseaux ne sont bien dessinés que dans la partie supérieure du silex (je rappelle que la polarité de ce dernier a été relevée lors de son prélèvement). Dans sa partie inférieure les liserés, comme la zone corticale, s’organisent en surfaces de ravinement…

A l’avant cortex et liserés sont déstructurés et flous.

A l’arrière du silex (partie gauche de la lame mince  - fig. 36) pas de liseré. Une grande tache nuageuse sombre (fig. 35-4 et fig. 36) vient buter sur un cortex très épais et bien dessiné. Elle semble correspondre au noyau nodulaire. Cette tache montre une assez grande proportion de spicules (sous forme de « fantômes plus ou moins distincts). Elle pourrait donc correspondre à un (ou des) spongiaire(s) totalement désorganisé(s). Son contour montre des indices de rupture, fluidification, déformation et même dissolution au sein du nodule encaissant dont les limites sont soulignées par le liseré le plus central…  On observe d’autres indices de fluidité, par exemple de petits amas opaques qui prennent une allure de nébuleuse (fig 35 - 6)... Ces données indiquent à nouveau l’influence des contraintes et des courants…

Nous trouvons, au travers des rides et déformations internes du silex une preuve  supplémentaire de la nature plastique, molle, du matériau qui est à  l’origine des silex boudinés. Remarquons que les contraintes qui sont à l’origine de l’organisation en « liserés » au cœur du silex n’ont pas jouées selon une direction constante (flèches jaunes de la figure 35).

Figure 35 

Figure 35. Relations et organisation des bourrelets et liserés.

Les flèches (jaunes et oranges) indiquent le sens des contraintes qui sont à l’origine des bourrelets et des liserés. 1 : Cortex externe. 2 : Cortex dense. 3 : Cœur du silex et liserés. 4 : Tache « nuageuse ». 5 : zone de « dissolution de la tache nuageuse. 6 : Petites tache « nébulosiques ». 7 : Gros foraminifère entièrement micritisé.

 

Le nodule à l’origine du silex a connu une croissance de son volume par ajouts de matériaux superposés. Les liserés correspondent aux limites corticales successives. On peut donc  distinguer plusieurs phases d’accumulation (figure 36). La géométrie des clastes, leur alignement, la forme des liserés en rides permettent de déduire la direction des contraintes, des courants.

La figure 36 tente de donner la chronologie des phases de croissance du nodule. Il faut souligner, dès maintenant, que l’examen des autres échantillons montrent tous une croissance par phases successives. Cette succession  qui marque la croissance en taille des nodules et se clos par leur brusque durcissement définitif, s’est réalisée sur un laps de temps relativement court (quelques années au plus).  En témoignent les déformations des liserés les plus profonds lors de l’inclusion des « derniers » lithoclastes…

Cela confirme les données acquises dans la première partie de cette étude : le nodule pouvait connaître un durcissement superficiel tout en conservant une certaine plasticité interne (sans doute plus importante sous la croûte superficielle qu’au cœur du nodule). Cette matière pâteuse (spongine dégradée et opale A, plus ou moins solubilisée et déjà partiellement transformée en opale CT dans la partie centrale du nodule et au niveau de sa surface) a donc été amollie et partiellement remobilisée dans sa partie externe (sous l’effet des remous, soubresauts, vibrations) à plusieurs reprises avant son durcissement soudain et  final…

Figure 36

 

Figure 36. Phases d’accumulation du nodule avant son durcissement définitif.

A : Première phase. 1 : Le nodule originel a été emprisonné par une masse plus importante (limites jaunes). Celui-ci, sans doute partiellement durci, a subit des déformations et dissolutions (2) lors de cette inclusion. Sa visco-plasticité est soulignée par les petites figures en spirale qui témoignent de la circulation des fluides au sein du nodule mou. Pendant cette période celui-ci  roule sur le fond marin sur le fond marin (pas de polarité).

B : Deuxième phase (limite orange). Le nodule emballe du matériau sur toute sa périphérie en roulant sur le fond couvert de matière visco-pâteuse (spongine dégradée et silice (opale A) solubilisée). Il augmente de taille. Lors d’une phase de dynamique plus faible il est partiellement enfouis dans les sédiments. Il se stabilise sur le fond et acquière une polarité comme en témoignent les bioclastes et lithoclastes alignés et déformés (5) ainsi que la zone sombre floue qui représente une zone d’accumulation /dissolution (6). Les contraintes sont orientées de gauche à droite. Au niveau de sa partie inférieure, prise dans le sédiment, la circulation des eaux très corrosives (chargées en carbonates dissous) génère une surface corrodée (9).

C : Troisième phase (limite beige). Identique à la deuxième phase mais les contraintes sont inversées (de droite à gauche) ce dont témoignent l’allure des bourrelets (5) et l’organisation des bioclastes (8). 

D : Quatrième phase (limite verte). Elle se termine par le durcissement définitif du nodule. La polarité est à nouveau inversée. Sous l’effet des courants, le nodule montre des secteurs d’accumulation à l’arrière du nodule (11), de mise place de rides /bourrelets  (10), d’abrasion à l’avant du nodule (12), et de corrosion (9). Sur la photo du haut les flèches rouges indiquent la direction des courants lors de la dernière phase.

 

Observations  de la lame mince  CAR1 96-1.

 

L’échantillon a été recueilli en place dans la craie à bryozoaires de la partie nord de la grande carrière.

Dimensions de la lame mince : 45 X 60 mm

Silex allongé de petite taille : 40 x 100 mm

Le silex brisé montre une grosse tache blanche interne circonscrite par un cœur foncé où les liserés sont peu apparents. Son cortex  ressemble à celui des silex cornus : épais et régulier marqué de vacuoles. Mais quelques discrètes rides de fluidité et trois lithoclastes traduisent son appartenance à la catégorie des silex boudinés…

Figure 37 

Figure 37. Lame mince « car1 96-1 ».

1 – Eponge formant le « noyau » du silex.  2 : Cortex vacuolaire épais visible sur la presque totalité de la périphérie du silex. 2b : Bourrelet. 3 : Gros foraminifère. 4 : Liseré sombre du cortex externe. 5 : Cortex dense très corrodé sur toute la périphérie de la section. 6 – Liserés périphériques en auréoles serrées. 7 –Déformation des liserés au niveau d’un gros foraminifère. 8 –Désorganisation de celui-ci sous l’effet d’un impact. 9 – Taches allongées sombres n’apparaissant que dans la partie inférieure du silex. 10 – Petites taches circulaires s’organisant autour de bioclastes. 11 ; Auréole détritique. 12 : L’auréole détritique se fond avec les liserés. 13 : Gros lithoclaste. La flèche en rouge indique le sens des contraintes déduit du repli cortical.

 

Description de la lame mince (fig. 37). Le cortex externe est ici bien dessiné, constant sur la périphérie de la coupe, mais variant en épaisseur (1 à 6 mm). Il est très vacuolaire et il emballe un gros foraminifère (Osangularia) dont le test est complètement micritisé et qui laisse voir dans ses loges des sphérules bien formées (0,005 mm). Quelques radiolaires montrent leurs structures élégantes (fig. 40 H et I). Des fragments d’échinodermes très corrodés, micro-perforés, ont été complètement silicifiés (fig. 40 G et I)… Les bioclastes les plus significatifs sont des fragments algaires (fig. 40 E et F). Ils indiquent des eaux peu profondes et que les nodules gisaient sur le fond. Ils ne se sont pas constitués après enfouissement et tardivement comme l’affirme la doxa concernant la formation des silex.

La surface externe du liseré vacuolaire ne montre qu’un seul bourrelet de fluidité (fig. 37 – 2b). Son contact avec le cortex dense se fait, sur toute la périphérie de la section, par l’intermédiaire d’une surface cariée. En profondeur le cortex vacuolaire externe montre une large bande foncée chargée de nombreux bioclastes…

Figure 38 

Figure 38 – Cortex et liserés.

1 : Cortex externe. 2 : Cortex dense. 3 : Liserés internes. 4 : Cœur du silex. 5 : Gros foraminifère (Osangularia) pris dans le cortex externe. 6 : Foraminifère perturbant le liseré interne. 7 : Liseré désorganisé sous l’effet d’un impact. 10 : Lithoclastes.

 

La texture sphérulitique du cortex externe est ici spectaculaire (fig. 39). Les sphérules sont bien distinctes et l’on peut appréhender leur structure fine. Sous fort grossissement, la cristallisation fibroradiée que nous avions postulé, lors de l’examen de la lame mince précédente, disparaît (fig. 39 D et E). Les sphérules montrent une organisation granulaire. Ils sont constitués de petits cristaux de calcédoine qui miment par leur alignement, une structure rayonnante. La partie centrale des sphérules est évidée et sur la partie la plus externe du cortex ils ont une fausse allure discoïdale… Ce n’est peut-être qu’une impression, puisqu’aucun d’entre eux n’apparait sur la tranche. Cependant l’organisation de ces corpuscules est vraiment semblable à celle de Kamptnerius magnificus (Defl.) qui est un coccolithophoridé des craies marquant le passage Campanien-Maastrichtien… Pourquoi ne point imaginer que la silice ait pû  remplacer un à un les atomes qui constituent la thèque calcaire de cette micro-algue, l’épigéniser ? Mais le sédiment encaissant ne montre aucune diffusion de la silice en son sein (pas de reliquat après attaque à l’acide)… La silicification des micro-algues ne s’est réalisée qu’au niveau de la zone corticale externe du nodule (du silex déjà constitué ?).

Figure 39

Figure 39 – Le cortex externe.

A : Vue du cortex externe (1) dans sa section. La porosité importante de ce dernier est perceptible (taches amiboidales foncées. 2 : Cortex dense. B : Les sphérules sont peu cimentés par la calcédoine. C : Idem. D et E : Les sphérules ressemblent à des coccolithes ! Au genre Kamptnerius par exemple ! Mais ils sont bel et bien constitués de silice… Ils ont une allure discoïdale creuse…

 

Le cortex externe passe au cortex dense par l’intermédiaire d’une surface cariée qui circonscrit entièrement le cœur du silex. Le fait que cette surface affecte tout le pourtour de la section visible en lame mince, indique que cette partie du silex était complètement (ou presque) recouverte d’une couche peu épaisse de sédiment. Et surtout qu’il est, dans son état nodulaire, resté immobile. La corrosion observée résulte de la circulation des eaux chargées en carbonates qui affecte la partie superficielle du sédiment… On notera aussi que ce cortex dense, dont la limite interne est imprécise, est riche en oxydes de fer (sous forme de granules plus ou opaques). Corrosion et oxydes de fer : les deux pourraient être liés …

Figure 40

Figure 40 – Quelques structures et éléments figurés du cortex externe

A : Structure de détail de l’Osangularia . Les sphérules bien dessinées remplissent partiellement les loges du foraminifère. Ses parois sont micro-perforées (sombre) et leur contour est flou. Gros cristal de sparite (1). Grains d’oxyde de fer en grappe (2). Ces derniers sont assez fréquents mais toujours très dispersés. B : Les sphérules remplissant les loges du foraminifère. C : Sphérules ayant l’allure de coccolithes et structure silicifiée (flèche) faisant penser à un dinoflagellé (Palaeoglenodinium par exemple). D : Foraminifères silicifiés difficilement déterminables. E : Fragment d’algue rodophycée. F : Autre fragment algaire. G : Ossule d’échinoderme micro perforé (contours flous) et silicifié. H : Radiolaire cf. Lychnocanium. I : Autres radiolaires (Cornutella) et fragment échinodermique. Les barres correspondent à 0,03 mm.

 

D’ailleurs ici, le cortex dense ne mérite pas son appellation. Il reste très poreux. Mais les vacuoles s’organisent ici de façon particulière : elles s’alignent un peu à la façon des fenestrae. Cette disposition semble conditionnée par la taille des sphérules. Ici elles apparaissent beaucoup plus petites de celles du cortex périphérique… Et surtout le lien calcédonieux grossier est dispersé.

Figure 41

Figure 41 – les micro-fenestrae du cortex dense.

Les sphérules sont dix fois plus petites que celles du cortex vacuolaire ! (Le carré de droite a un côté de         0,03 mm).

 

Mais le plus spectaculaire est la présence, dans cette partie corticale, d’un grand nombre de fragments de radiolaires (souvent indéterminables) et autres organismes siliceux… Je ne résiste pas à en figurer ici quelques uns (fig. 43)… On constate que ces organismes forment souvent des taches sombres dans la matrice siliceuse…

Figure 43

Figure 43 : Quelques microorganismes du cortex dense.

Je n’en donne pas la détermination : ce n’est pas l’objet de cette étude. On remarquera l’abondance des fragments de radiolaires sous forme de taches sombres et les nombreux foraminifères dont le test est toujours silicifié.

 

Le cortex dense passe imperceptiblement au cœur du silex… Sa limite est indéfinissable … On note simplement que les sphérules disparaissent presque complètement. Ils sont recristallisés en calcédoine grossière…

Ormis une grosse tache spongiforme qui forme un noyau sombre au milieu de la lame mince, le cœur du silex est constitué d’une grande plage claire circonscrite par les liserés formant ici trois bandes sombres, serrées et onduleuses. Aucun bourrelet ou ride comme sur la lame mince précédente… Pas d’indice de mouvement violent… Cette disposition concentrique confirme un environnement calme… On remarque pourtant :

-        une petite perturbation qui affecte conjointement les trois liserés : des fragments granulaires lithoclastiques (fig. 38 A) ont pénétrés le nodule sous l’effet d’un impact ;

-        un infléchissement des liserés sous un gros foraminifère ;

-        des replis ondulants qui témoignent de la pression exercée par un lithoclaste lorsque celui-ci a été inclus dans la masse nodulaire (fig. 37 – 13)

Cela pour faire ressortir  que ce nodule, bien qu’immobile et recouvert par le sédiment, formait toujours une masse déformable donc souple, sinon molle.

Le noyau spongiforme. Cette tache est  circonscrite par un liseré obscur (fig. 44 A) puis par une auréole brune aux contours onduleux. Il ne s’agit évidemment pas de l’éponge elle-même : aucun réseau n’est visible au sein dette tache. Sa bordure sombre montre un amas de spicules plus ou moins fragmentés et qui sont tous déformés, rendus flous ou obscurs, par les micro-perforations. Deux gros spicules monaxones s’évanouissent en la pénétrant, se « dissolvent » dans sa masse (fig. 44 I & K)… Il est à noter qu’à l’exception d’un gros spicule triactine (fig. 44 B), les organites de spongiaire font défaut au sein de cette zone sombre… Ce qui, d’ailleurs, contraste avec la partie claire qui l’entoure. Les spicules (généralement sous forme de fantômes) y pullulent… Il semble donc que ce soit la composition chimique originelle de ce noyau qui ait permis la solubilisation de la silice et autorisé sa mobilisation… Ce qu’indiquent aussi les petites taches sombres isolées qui englobent toutes un fossile (foraminifère). Il est donc probable que cette coloration brune soit due à la concentration de matière organique au sein du nodule mou. Cette tache sombre résulterait de la décomposition d’une (ou plusieurs) espèce(s), dont le réseau spiculaire libre était surtout constitué d’oxes. Des éléments issus de celle-ci auraient sur sa périphérie et auraient constitués l’auréole brune, où l’on observe de nombreux spicules et autres bioclastes… Bien entendu toute cette MO serait disparue lors de la formation des sphérules d’opale CT et la transformation de ceux-ci en calcédoine…

L’examen de cette lame mince nous permet  au moins de postuler que les spongiaires sont à l’origine de la matière organo-siliceuse qui constituera les nodules mous… Ce ne peut être des microorganismes tels que les radiolaires ou les foraminifères qui, bien qu’assez fréquents, ne représentent qu’une part accessoire, minime, du volume des silex (les diatomées sont absentes). On peut même essayer de déduire, sur la base des organites observés,  quels sont parmi les spongiaires les taxons les plus susceptibles d’avoir été à l’origine des silex boudinés… La présence de deux spicules desmaux appartenant incontestablement aux lithistides (fig. 44 J et B) n’est pas une indication suffisante pour essayer d’assigner à ceux-ci la tache sombre. Si l’on connait des biohermes à lithistides (dans le turonien de Baudres par exemple) ici, à Vigny, les éponges lithistides n’ont que très rarement été reprises dans le corps des silex boudinés…

Portons notre regard sur les spicules : prédominance des diactines (parfois géantes) associées à des triaenes , des triactynes très spéciales, quelques rhizoclones. Les microsclères semblent absentes. Les Choristida sont caractérisés par un réseau spiculaire libre et la présence de triaenes et de tétraxones… Mais la densité de leur réseau et de spicules très particuliers que l’on n’observe pas ici, semble écarter cette hypothèse…

En dernier recouirs je pense qu’il faut se tourner vers notre bonne vielle éponge de toilette ou plutôt à ses faux-frères indignes de figurer en bonne place dans nos salles de bain…

Ce qu’il nous faut pour constituer la matière molle qui permettra la formation des nodules gluants c’est de la spongine (protéine collagène iodée riche en liaisons disulfures)… Il faut donc se tourner vers des taxons à réseau spiculaires siliceux libre et riches en spongine. Je pense  notamment aux représentants des  Keratodisa dont de nombreuses espèces actuelles ont la particularité d’inclure dans leur fibre de spongine des corps étrangers et notamment des spicules d’autres spongiaires, des corps siliceux étrangers… Ce qui expliquerait assez bien notre inventaire spiculaire hétérogène! Si on les associe à d’autres groupes, au squelette fait principalement d’oxes (de spicules monaxones) tels que les axinellides, on trouve et la matière organique (la spongine) et la silice (les spicules) qui vont constituer des lentilles de MO/silice…

Et cela n’est pas complètement spéculatif : de telles colonies existent actuellement ! Il suffit d’imaginer, à une échelle évidemment bien plus importante, la présence, sur les fonds boueux du crétacé, de colonies d’éponges telles qu’on les connait actuellement en Méditerranée (par exemple).

Figure 44b

Figure 44 : La tache sombre spongiforme et les éléments figurés du cœur du silex.

A – Vue générale de la tache sombre. 1 : Elle est uniformement grise avec des ponctuations sombres vacuolaires. Très peu de spicules. 2 : La bordure noire « poussiéreuse ». 3 : Deux gros spicules monaxones. 4 : L’auréole dont les contours externes sont onduleux. 5 : Petites taches rondes s’étant constituées autour d’un microrganisme (foraminifère). 6 : Liseré sombre discontinu. 7 : L’auréole efface, perturbe, les trois liserés.

B – Gros spicule triactine observable dans la masse sombre (1). C – Oxea fusiforme (monaxone). D – Protriaene (tetraxone). E : Limite de la tache spongiforme au contour sombre « velouté ». F : Nombreux spicules monaxones très recristallisés. Flèche : rhizoclone desmal. G : La tache sombre et ses ponctuations obscures. H : Spherules perceptibles au sein d’un foraminifère complètement gommé par la recristallisation. On notera leur taille bien inférieure à celles du cortex. I : Spicule se « fondant » dans la tache spongiforme. J : Dendroclone desmal. K : Spicule géant dissout au niveau du contact avec la tache spongiforme.

 

C- SYNTHESE

 

Il ressort de l’examen des sections et lames minces :

 

- La matière molle à l’origine des silex résulte de l’accumulation de restes d’éponges. Pour ce qui concerne les données relevées en examinant les lames minces je postulerai une prédominance des éponges à spongine abondante et particulièrement aux Keratodisa. On remarquera l’absence très significative des lithistides…

- Les colonies de spongiaires en s’accumulant sont à l’origine d’un matériau visco-pâteux recouvrant le fond marin par place. Ces lentilles mélangeaient l’opale-A (spicules), la spongine, les collagènes. (Mais bien d’autres composants ont pu intervenir – rappelons que les spongiaires génèrent des composés organo-chimiques très complexes et très variés – ces animaux « primitifs » étant en quelque sorte des laboratoires d’expérimentation chimique naturels).

- La présence de certains organismes (algues rouges, dasycladales et Ahrdorffia stellulata) permettent d’affirmer que les silex qui nous occupent se sont formés sous une tranche d’eau peu profonde (entre 15 et 40 m) soumise aux effets de la houle et des tempêtes.

- Des copeaux durcis (fragments de terriers, petits clastes formés autour des organismes) en roulant sur le fond ont accumulé du matériau visqueux en formant des nodules.

- Les liserés internes correspondent aux cortex successifs accompagnant l’augmentation de la taille des nodules.  Leur accroissement en  volume s’est donc réalisé  par phases lors des périodes de haute énergie (tempêtes).

- La matière qui constitue le silex est hétérogène : sphérules, calcédoine granulaire, petits fragments de test. Les clastes durcis qui sont pris dans la masse nodulaire (de même nature que le nodule mais formant des copeaux durcis) ont parfois subit des phénomènes de ramollissement/dissolution partielle. 

- Les sphérules de calcédoine sont l’élément constitutif principal et primordial du silex.

- L’opale A des spicule métastable a rapidement été mobilisée dans les accumulations de spongine dégradée. L’hétérogéneité du milieu a par ailleurs favorisé simultanément la formation précoce des sphérules d’opale CT.

- La mobilisation de la MO s’est réalisée de l’intérieur vers l’extérieur du nodule. En entrainant la modification du rapport silice/MO sur sa périphérie, ce phénomène a probablement été un des facteurs du durcissement brutal du nodule dans sa forme définitive (proto-silex). Nous y reviendrons en détail dans la dernière partie.

- L’hétérométrie des sphérules doit être soulignée : celles-ci sont dix fois plus petites au cœur du silex que sur sa périphérie.

Figure 45

Figure 45 – Lépidosphères d’opale A (A) et sphérules d’opale CT (craie de Baudre)

 

- Les sphérules telles qu’elles apparaissent aujourd’hui sont toutes constituées de calcédoine à cristallisation radiale. Bien que leur forme soit héritée des microsphères d’opale CT ce dernier composant semble absent du corps des silex de Vigny.

- La transformation en calcédoine s’est réalisée du cœur du silex vers la périphérie. Sans qu’il y ait un quelconque apport de silice extérieure… Ce dont témoignent la porosité partiellement conservée des espaces inter-sphérulitiques, les structures molles externes préservées, les coccolites finement silicifiés au niveau du cortex périphérique du silex.

- Ce passage à la calcédoine s’est réalisé précocement sans contaminer le sédiment environnant… La craie à bryozoaires est, autour des silex, à 100% composée de carbonate de calcium. Ce qui est d’ailleurs souligné par la limite nette des silex dans le sédiment (ils s’en détachent facilement). Le facteur interdisant la diffusion de la silice est probablement quantitatif : toute la silice disponible a servi aux transformations internes atome par atome, d’opale A et opale CT, de l’opale CT à la calcédoine.. Rien ne se crée, tout se transforme !

- Corrélativement aucun indice ne permet de postuler des arrivées tardives et externes de silice. La calcédoine n’a pas "remplacé point par point la calcite de la craie". Le silex n’a pas grossi par "dilatations successives" liées à des arrivées extérieures de silice (cf. Hoyez, 2009)

- Les mouchetures opaques correspondent aux espaces laissés libres par ces sphérules… Pareillement les micro-perforations des bioclastes non recristallisés apparaissent sous forme de taches sombres.

- L’organisation sphérulitique explique l’importante porosité qui affecte toutes les parties du silex.

- Les zones qui apparaissent aujourd’hui  comme étant les plus intensément recristallisées en calcédoine (foncées en observation directes, claires, transparentes et denses) correspondent aux liserés et au cortex dense (= dernier « liseré » ).

- La recristallisation a parfois entrainé, surtout au niveau des liserés et du cœur du silex, soit une déformation des sphérules, soit l’ennoyage (toujours incomplet) du réseau sphérulitique.

- Enfin, les micro-géodes avec des cristaux de quartz alpha bien formés se sont formés très tardivement dans les cavités laissées libres par le déplacement des carbonates ou peut-être de la MO relictuelle…

 

Résumé.

Pendant la formation des silex boudinés correlative au dépôt de la craie à bryozoaires, des périodes calmes et agitées (tempêtes) alternaient. Sur quelle fréquence ? Il est difficile pour l’instant de le préciser. Mais, de toutes façons, sur un laps de temps en tous cas bien inférieur à celui correspondant à celui du dépôt d’un banc de craie.

Durant les périodes de haute agitation (tempêtes), les sédiments étaient déplacés, perturbés (biseaux sédimentaires visibles dans la craie à bryozoaires). Les galets, pourvus d’une croûte résistante acquise pendant la stase, étaient partiellement re-fluidifiés (un peu à la façon d’un matériau rhéofluide ou thixotrope).

Allant et venant sur le fond couvert d’une pâte gluante, épaisse et parsemée de fragments déjà durcis, les galets se sont « engraissés ». Le cortex « ancien » a été  recouvert par du matériau nouveau, donnant au nodule un volume plus important. Des écoulements, des étirements ont eut lieu, des bourrelets se sont formés au niveau de la zone superficielle du nodule, devenue plus fluide sous l’effet des chocs, des vibrations, des remous. Des figures de fluidité nouvelles se sont formés sur sa croûte et celle-ci, pâteuse et collante, a piégé, emballé de nouveaux clastes, des fragments de terriers déjà silicifiés et des copeaux plus ou moins durcis jonchant le fond de la mer.

Dans ce moment, les fragments conservant une part importante de MO ont été ramollis et partiellement, voire totalement, dissous dans la masse du nodule « hôte » !

Enfin, si le cortex définitif (celui que l’on observe) s’est figé d’un seul coup en gardant les moindres figures de fluidité, de chocs et d’abrasion, le nodule mou, avant cet extraordinaire et définitif évènement, aurait évolué entre périodes (longues ?) de stase (période séparant deux tempêtes puissantes…) et périodes dynamiques (courtes ?), entre durcissement partiel et ramollissements/dissolution…

 

Dans la prochaine partie je tenterai de faire le lien entre silex boudinés et silex cornus… Tout un programme !

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 13:53

Quelques beaux silex trouvés à Vigny (Val d’Oise) au gisement du Bois des Roches (stratotype du Danien avec Faxe et Laversine) montrent de curieuses structures qui ne peuvent être interprétées qu’en les supposant issues de nodules mous reposant sur le fond de la mer crétacée. Ces nodules ont été soumis à de forts mouvements (houle et tempêtes). Et surtout, fait remarquable, les rides et écoulements visibles sur leur surface ont été figés et conservés sans qu’il ait eu, par la suite (soit sur plus de 66 millions d’années), aucun enrichissement en silice (le silex n’a pas augmenté de taille par exemple). Ce durcissement a été quasi instantané! Ces observations contredisent toutes les théories en vigueur sur la genèse des silex…

Cet article est le premier d’une série de trois…

                                                                        ....

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1 - QUELQUES TYPES D'ACCIDENTS SILICEUX.

 

Voici d’abord quelques définitions se rapportant aux formes de la silice observées à Vigny (craies campaniennes, maastrichtiennes et calcaires récifaux daniens).


Accident siliceux (fig. 1): cette locution désigne ici les zones silicifiées biochimiquement ou chimiquement qui sont contenues dans le sédiment carbonaté (craie crétacée ou calcaire danien) et qui apparaissent en leur sein sous forme de rognons ou d’amas (ENRS, 1961, p 21).

Figure 1 Accident siliceux danien

Figure 1. - Accident siliceux dans les assises daniennes de Vigny.

 

 

Silex (fig. 2) : concrétions siliceuses des roches boueuses fines à coccolitophoridés (ordinairement la craie crétacée mais des silex sont aussi connus dans des calcaires du Jurassique supérieur).

Je préfère utiliser le terme « cortex » (Jung, 1963) à celui de « patine » (Cayeux, 1929) pour désigner la « croûte » silicifiée blanche qui circonscrit le cœur du silex. Son épaisseur est variable. Le cortex a un aspect porcelané ou terreux ; sa texture est fine ou grenue et il est nettement limité extérieurement : il se détache facilement du sédiment encaissant. Le terme proposé par Cayeux prête, à mon avis, à confusion car il suggère une usure, ou une évolution superficielle réalisée sur une longue période. Quoiqu’il en soit, le cortex est constitué de calcédonite granulaire poreuse. Les micrites carbonatées sont très peu abondantes au niveau du cortex et elles disparaissent totalement à l’intérieur du silex. A noter que la teinte blanche de la croûte corticale est liée d’abord à une porosité importante, non à une teneur en micrites crayeuses.

La partie interne compacte constitue le « cœur » du silex. De teinte variable : noir (silice pure), brun, rouille (présence d’oxyde de fer), jaune. Le cœur du silex, dense, est constitué de silice presque pure, de calcédonite (Millot, 1964). Il se fragmente en cassures lisses, conchoïdales à bords translucides. Son éclat est vitreux.

Figure 2 Silex (cornu) campanien de Vigny

Figure 2. - Silex (cornu) campanien de Vigny.

 

Silex « cornu » (fig. 2): rognons de silex d’aspect irrégulier dont le cortex est lisse. Ils s’organisent en « bancs », c’est-à-dire en alignements discontinus plus ou moins compatibles avec la stratification du sédiment encaissant. Le cortex est blanc grenu à terreux. Il est rarement teinté par les oxydes de fer… Le cœur est noir à brun plus ou moins taché… Ces silex sont peu fragiles.

Remarque : l’expression « craie à silex cornus » ne devrait être employée que pour la craie du Turonien supérieur (Synth. géol. bass. Paris ; mém. 103 ; p 234).

 

Silex « boudinés » : ils constituent une nouvelle catégorie de silex. Leur forme rappelle celle des silex mélinites de Cayeux. Les silex de Vigny, denses et lourds, se sont formés en milieu marin, les silex mélinites, très légers, sont caractéristiques des milieux lagunaires. Le cortex présente des rides arrondies (qui caractérisent cette nouvelle catégorie). Sa surface onduleuse, d’aspect « fluide », lisse, est marquée par des arrachements, des stries, des craquelures, des fentes… Ces silex emballent des clastes qui font saillies et qui leur donnent souvent un aspect hérissé. Le cœur de ces silex est gris à caramel, taché et zonaire. Ces silex sont fragiles.

Figure 3 Silex 'boudiné' maastrichtien de Vigny

Figure 3. - Silex « boudiné » maastrichtien de Vigny.

 

 

Silex « inachevés » (Cayeux, 1929) (fig 4): ils sont, à Vigny, un peu particuliers. Leur aspect nodulaire rognoneux ou cylindrique épouse la forme des bioturbations. Ils ne montrent pas de cortex différencié. Leur cœur dense, blanc à noir, est incomplètement silicifié. Parfois les silex inachevés ont un cœur poudreux (d’aspect crayeux).

Figure 4 Silex 'inachevé' campanien de Vigny

Figure 4. - Silex « inachevé » campanien de Vigny.

 

Silex « cariés » (Cayeux, 1929) (fig 5): l’ensemble du silex est rongé, creusé de galeries esquilleuses très irrégulières. Souvent seule la zone corticale du silex d’origine est préservée (silex « évidés »).

Figure 5 Silex 'carié' maastrichtien de Vigny

Figure 5. - Silex « carié » du maastrichtien de Vigny.

 

Amas diffus de silice (fig 6): on les observe dans les conglomérats à galets de silex et dans les calcaires bioclastiques inférieurs du danien. La limite de silicification est imprécise et elle « imprègne » le sédiment encaissant. Les bioclastes sont plus ou moins silicifiés et le phénomène peut même faire entièrement disparaître leur structure par métasomatose (sensu Goldschmith, 1922). Ce type d’accident siliceux s’apparente aux chailles.

Figure 6 Amas diffus de silice dans le danien de Vigny

Figure 6. - Amas diffus de silice dans le danien de Vigny.

 

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2 - LES SILEX « BOUDINES »

 

J’ai qualifié cette nouvelle catégorie de « boudinée » en raison de la forme arrondie allongée que prennent parfois les nodules siliceux. Le premier exemplaire de l’espèce nouvelle de silex, trouvé lors d’anciennes récoltes, avait d’ailleurs cette forme (fig. 7).

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Figure 7. – Aspect « boudiné » de la nouvelle catégorie de silex…

 

Les silex boudinés pourraient ressembler, par l’allure des bourrelets contournés qu’ils montrent, aux silex ménilites (fig. 8) connus depuis fort longtemps dans la littérature scientifique (Cuvier, Cayeux). Mais les ménilites, très légers, sont caractéristiques des milieux lagunaires (on les trouve dans des formations ludiennes).

Cependant cette ressemblance n’est pas le fait du hasard… On verra que la genèse des uns possède quelque accointance avec les autres !

(La morphologie, dans la nature, n’est jamais livrée aux caprices des jeux aléatoires… Même si l’on est, nous, incapable de les appréhender… Le hasard est seulement humain : il peut décider de la place d’un individu dans la société par la roulette de la naissance… Le hasard n’est pas un paramètre naturel !)

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Figure 8. – Silex ménilite (Parc des Beaumonts – Montreuil)


L’allure générale de ces nodules pourrait rappeler l’aspect des silex boudinés… Ils en diffèrent par l’absence totale des lithoclastes et par un apport ultérieur, tardif, de silice… La ressemblance morphologique est à rechercher dans la réalisation d’une structure fluide précédant un durcissement rapide… Mais pour ce qui concerne les ménilites celui-ci s’est réalisé « passivement » sous la tranche superficielle des sédiments sans que les nodules ne soient déplacés sur le substratum…

Quoiqu’il en soit, nos silex boudinés se caractérisent au premier abord par une allure que je qualifierai « d’échevelée»

Figure 8

Figure 9 : L’esthétique bien particulière des silex boudinés...

 

Ces aspect est dû aux nombreux graviers, copeaux, fragments, que nous nommeront ici « lithoclastes » et qui hérissent parfois la surface de ces silex (l’échantillon référence présente ce caractère). Le cortex est, lui, pourvu de rides arrondies, de bourrelets. Cette surface onduleuse, d’aspect « fluide », lisse, est aussi marquée par des arrachements, des stries, des craquelures, des fentes…

Le cœur de ces silex est gris à caramel, taché et zonaire.

A noter qu’il existe aussi une catégorie de silex dits « zonaires » (décrits par Cayeux en 1929)… Mais leur surface corticale, leur taille et bien d’autres caractères sont tellement dissemblables qu’il est difficile d’apparier les deux catégories de silex… 

Figure 10

Figure 10 : Un silex zonaire du Coniacien des environs d’Etretat.

 

Le matériel étudié, pour la description des silex boudinés ,consiste en 60 exemplaires, fragments et sections polies de la nouvelle variété de silex (soit plus d’un quintal dûment transporté à dos d’homme!). Auxquels s’ajoutent 5 lames minces.

Tous les silex boudinés ont été trouvés dans la craie à bryozoaires de Vigny datée du campanien terminal/maastrichtien inférieur.

(Je donnerai ultérieurement une description des craies et calcaires du gisement stratotypique de Vigny).

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3 - DESCRIPTION DE L'ECHANTILLON REFERENCE h-20 89-1.


Il a été trouvé dans les déblais de la craie à bryozoaires maastrichtienne.

Sa polarité n’est donc pas déductible. Taille de l’échantillon : 19 cm dans sa plus grande dimension. Ce silex boudiné massif se creuse d’une large et profonde cavité. Il donne l’impression d’un nodule qui aurait été déformé, replié, tordu (fig. 11).

  Figure 7 d

Figure 11 - Aspect général de l’échantillon.

1 – Grand lithoclaste plat. 2 – Lithoclaste brisé et ménisque tordu. 3 – Ejection en auréole. 4 – Abrasion et cachetage d’une « déchirure ». 5 – Fracture et « déchirure ». 6 – Fractures. 7 – Petite éponge (Porosphaera). 8 – Ménisque. 9 – Cannelure rectiligne. 10 – Rides et enfoncement.


Le coeur du silex est gris. On y observe des auréoles discrètes un peu plus foncées, quelques taches circulaires et ponctuations claires (fig. 12). Sous un grossissement X 100 on constate que les spicules et les foraminifères sont rares, dispersés. A l’approche du cortex, dans la partie la plus externe du coeur du silex, les bioclastes sont nombreux et identifiables (fragments de bryozoaires et spicules monaxones).

Figure 12 b

Figure 12 – Section. Cortex mince, cœur gris clair et auréoles…

 

Le cortex est variable en épaisseur (0,5 à 6,5 mm). D’aspect blanc mat taché de rouille, il est, sur cet échantillon, lisse. En coupe, sa limite est nette et elle est soulignée au contact avec le cœur du silex par un liseré foncé (fig. 12).

La texture du cortex des silex boudinés est homogène et dense. Les fossiles qu’on y observe sont assez nombreux et de petite taille. Quelques bioclastes sont plus ou moins ennoyés dans la surface corticale: deux petits spongiaires (Porosphaera), quelques articles de crinoïdes… Sous un grossissement moyen (X 15), on aperçoit des fragments de bryozoaires, de brachiopodes ainsi que des foraminifères et des spicules d’éponge. A noter que seuls les organismes sphériques ou arrondis n'ont pas été brisés. Des bourrelets arrondis, repliés, contournés, sont visibles sur toute la surface corticale. Ils constituent l’élément diagnostique principal de cette nouvelle catégorie de silex (fig. 14).

Figure 13 f

Figure 13. – Lithoclastes (L) et figures « molles »

Bourrelets (B), rides (R), étirements (E), torsions (T), frottements (F) et impacts (i). On notera la densité de ces figures… sur un silex de taille moyenne !

 

De nombreux lithoclastes (fig. 13) font saillie sur la surface du cortex. Ils caractérisent aussi les silex boudinés. Leur surface rugueuse diffère de l’aspect lisse des bourrelets corticaux lisses.

 Figure 14 a

Figure 14. – Toute la surface du silex est marquée de bourrelets arrondis.

 

On y observe aussi des rainures profondes et sinueuses, de petites cavités, de cupules. Les fossiles sont peu nombreux (prismes d’inocérames, rares spicules monaxones, quelques foraminifères). En s’enfoncant dans la masse du silex les lithoclastes (intraclastes) prennent l’aspect de taches foncés (fig. 12). Outre les nombreux lithoclastes des indices, visibles sur la surface corticale de l’échantillon, prouvent le comportement en « pâte épaisse et gluante » du matériau à l’origine du silex.

 

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4 - PRINCIPALES FIGURES DE FLUIDITE SUR L'ECHANTILLON 20 89-1.


- Cortex étiré en ménisque tordu sous un lithoclaste brisé dont les deux fragments sont restés côte à côte (fig. 15). 

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Figure 15. – Ménisque tordu sous un lithoclaste brisé.

Un petit caillou (A) a été pris par une de ses extrémités dans la masse pâteuse de ce qui deviendra, par la suite, un… silex! L’ensemble était alors soumis à de fortes contraintes… Le petit caillou s’est brisé (C). Il y a eu étirement, torsion et durcissement de la pâte générant le ménisque torsadé (B). Et enfin déchirure à la base de ce dernier. (D).

 

Ordre des évènements qui ont concouru à sa mise en place :

1 - Encollage du lithoclaste (en fait une partie déjà durcie de la surface nodulaire)

2 - Étirement, rupture et torsion : formation du ménisque avec ses plis de torsion et soulèvement simultané d’un copeau de la croûte nodulaire déformé (comportement souple, fig. 16 C). Simultanément le lithoclaste se brise…

3 - Durcissement quasi-immédiat de la structure ainsi formée comme en témoignent la surface lisse du ménisque sous sa partie torsadée (limite basale irrégulière indiquant un arrachement : première zone de rupture de la figure 16).

4 - Déchirure restée ouverte à la base de l’ensemble.

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Figure 16 : Le ménisque torsadé (précisions).

A – Le petit fragment crustal qui forme le lithoclaste montre une surface de rupture souple (comme celle du réglisse par exemple). B – Ménisque avec plis de torsion. C – Copeau crustal peu épais et déformé lors de l’étirement. On note son rebord arrondi sur le ménisque (il est encore souple…) et anguleux au niveau de la première zone de rupture. D – Première zone de rupture impliquant un durcissement très rapide… E – L’étirement se poursuit mais pas la torsion : surface lisse. F – Déchirure finalisant cette structure.

 

Cette torsion en étirement du ménisque a été figée, pétrifiée sensu stricto ! Le dessin des plis de torsion est conservé et la base de cette structure brisée est accompagnée d’une nouvelle « montée » de matériau souple (surface lisse basale du ménisque)…

Cela prouve que le matériau était relativement mou au moment de la formation de cette petite structure… Et qu'il constituait un nodule! Et l'on peut même postuler que son cœur était plus fluide que sa surface! Mais que cette zone superficielle restait souple! Et supputer que la viscosité de surface devait être assez proche de celle observée sur une pâte de réglisse (surface de rupture du lithoclaste, comportement du copeau crustal latéral)! Et, enfin - là il s'agit non pas d'une hypothèse mais encore d'une affirmation - le durcissement de la pâte visqueuse et collante a été extrêmement rapide (entre quelques fractions de seconde et quelques secondes) figeant toutes ces structures de fluidité comme par « un coup de baguette magique » en les gardant intactes durant les quelque 66 millions d'années qui précèdent nos regards d’Hommes! Un durcissement instantané ! Chose impensable quand il s’agit de silex ! Mais rien ne peut être « magique » lorsqu’il s’agit de science et de nature !

Nous touchons là à un point clé : quels sont les facteurs qui ont autorisé ce phénomène ?

Le milieu agité ? La chlorinité ? La composition chimique du nodule lui-même ? Le pH ? La combinaison de ces critères physico-chimiques? Probablement !!!

Ce sera l’objet de la dernière partie de cette étude.

Remarquons enfin que le nodule durci n’a subit et à l’échelle géologique (donc sur les millions d’années ultérieures !) aucune modification dans sa forme : pas d’augmentation de son volume par un apport tardif de silice… Rien ! Dans sa forme certes… Mais dans sa structure ?

 

- Petit lithoclaste ayant glissé sur la surface du nodule encore mou (fig 17- 1). On observe à l’arrière de celui-ci une sorte de cupule allongée aux bords relevés: est-ce une figure de rebond ? Qu’importe d’ailleurs ! Cette dernière prouve le comportement visqueux, assez épais de la zone nodulaire superficielle. La pâte a été déformée mais n’a pu se refermer.

- Auréole résiduelle liée à l’éjection d’un petit gravier (un copeau durci de la croûte nodulaire encore souple) (fig. 17-2). Il y a formation d’un ménisque à base très large circonscrit par des bourrelets arrondis superposés qui constituent l’auréole. Cette structure implique, à nouveau, une relative fluidité du matériau à l’intérieur du nodule et un durcissement très rapide lorsqu’il est expulsé vers l’extérieur.

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Figure 17. Auréole, rebroussements et cupule...

1 – Un petit lithoclaste a été déplacé sur quelques mm… En arrière de celui-ci une belle figure de rebond est visible : une cupule aux bords relevés dont la polarité est aisément déductible… 2 – Belle auréole de bourrelets superposés. 3 – Déchirure de la surface nodulaire durcie par étirement comme en témoigne son allure très irrégulière. 4 – Articles de crinoïdes.

A : Croûte corticale ancienne… plus granuleuse, sans doute assez épaisse et peu malléable… C’est ce matériau qui constitue les lithoclastes qui hérissent la surface du silex

B : Croûte corticale plus récente. Elle recouvre la précédente et s’étend en belles figures de fluidité qui sont l’indice du comportement liquide du matériau au cœur du nodule mou… Elle a été expulsée lors de la déformation du nodule et s’est figée quasi-instantanément…

 

- Rides concentriques liées à un frottement associées à une petite surface striée (fig 18 R) qui traduisent aussi une surface nodulaire souple et un coeur plus fluide…

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Figure 18. Abrasions et rides.

A – Surfaces d’abrasion. Les bourrelets ont été entamés comme au papier de verre… Point important, on observe ces abrasions s’observent sur toutes les faces du silex. Elles ne sont pas en concordance avec le postulat d’un corps immobile ! B – Petite structure rappelant une figure en croissant (cresent mark) également visible sur les photos de la figure 12… C – On constate ici que le bourrelet recouvre, « cachète » la déchirure qui affecte la base du ménisque torsadé… Ce bourrelet est donc postérieur à la formation du ménisque ! R – Petites rides concentriques qui impliquent un comportement précis du matériau à l’origine du silex : une relative souplesse de surface et un « voile » recouvrant un cœur plus fluide (à l’image de la crème sur le lait qui bout !). T – Petit lambeau de la croûte souple nodulaire soulevé et tordu lors de la formation du ménisque torsadé…


- Traces d’abrasions (fig. 18 et 19) qui sont réparties sur toute la surface du silex et donc impliquent que le nodule d’origine a été déplacé en tous sens. Une deuxième déduction est à faire : cette agitation n’est pas le fait d’un déplacement des sédiments en masse (aucune perturbation n’affecte les assises de la craie dans laquelle on les trouve) et surtout les abrasions ne sont pas unidirectionnelles. C’est donc bien sur le fond marin que reposent les galettes molles (vendons la mêche : elles résultent d'accumulation de spongine/silice liées à l'existence sur le fond boueux de "récifs" d'éponges monactinellides!). Galettes molles qui vont être transformées en nodules pâteux, puis brusquement se figer dans leur forme définitive.! Les les abrasions indiquent toujours et encore un milieu agité…

On peut donc postuler que ces galets mous reposants sur le fond, sous une profondeur peu importante (ce qui est confirmé par les nombreux grains microperforés, les lithothamniées et le scléractiniaire Ahrdorffia repérés en L.M dans la craie à bryozaires!), ont été soumis aux effets du ressac ou des tempêtes.

 

- Deux cannelures rectilignes (fig. 19), de vraies groove marks, affectent un matériau assez résistant ayant une viscosité proche du plastique ou de la résine.

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Figure 19. Cannelures.

A – On retrouve ici deux belles surfaces d’abrasion (diachrones : A 1 est antérieure à A 2). B – Ces belles et grandes cannelures témoignent à la fois du comportement du matériau à l’origine du silex au moment de son durcissement et de la vigueur des contraintes qui l’accompagnent. Notons aussi que ces deux cannelures ne sont pas simultanées : C2 est plus tardive que C1. Ce sont de vrais groove marks qui affectent un matériau visco-plastique proche d’une résine de résineux durcie. D – Le matériau qui sera affecté par la seconde cannelure a recouvert très partiellement la première. Ce qui suggère d’abord que ces évènements se sont succédés dans un laps de temps très court et ensuite que c’est le même objet qui est à l’origine de ces figures.

 

- Déchirures zigzagantes (fig. 20), aux bords irréguliers s’atténuant en leur extrémité. On les observe sur toute la surface du silex mais surtout autour des aspérités du cortex (à la base du ménisque torsadé de la fig. 16)… Elles s’atténuent et disparaissent à chacune de leurs extrémités et ne pénètrent pas l’intérieur du silex. Parfois, elles ont été comme lissées, presque effacées, sous l’effet du frottement. L’une d’entre-elles a été recouverte, cachetée, par un bourrelet fluide… Ces déchirures sont donc syn-sédimentaires et affectent le nodule mou au début de sa courte période de durcissement. Elles témoignent du moment où cette partie durcie ne formait qu’une mince pellicule corticale (ou crustale, ne chipotons pas sur les termes!) assez résistante, le cœur du nodule restant plus fluide. Cependant, comme ces déchirures sont ici (sur cet échantillon) rarement masquées par des apports fluides plus tardifs, on en déduit à nouveau que cette phase qui fige la forme du silex a été de très courte durée (quelques fractions de seconde). Ces ruptures et déchirures impliquent aussi et encore, des contraintes importantes, un milieu agité.

Image6Figure 20. Fractures et déchirures.

1 – Déchirures très irrégulières. Elles surviennent quand la croûte nodulaire pâteuse est peu épaisse et encore souple. 2 – Les déchirures s’atténuent à chacune de leurs extrémités… 3 – Les fractures surviennent au moment où le durcissement de surface est presque complet… Elles « jouent » en micro-failles… 4 – Les fractures s’atténuent que sur une extrémité… et profondeur dans le cœur du silex…

 

- Fentes (ou fractures) rectilignes (Fig. 20), ouvertes ou ayant jouées en rejet. Elles sont moins nombreuses que les déchirures. Plus ou moins larges, elles s’atténuent en surface sur une seule de leurs extrémités. Elles pénètrent le cœur du silex sur 1 ou 2 cm… Elles impliquent que le nodule, bien que n’étant pas entièrement durci, donc déformable, possédaient une croûte épaisse et rigidifiée.

La photo de la fig. 20 (bas, à gauche) montre une fracture ayant jouée en rejet s’atténuant en 4. A noter que celle-ci est cachetée par de gros bourrelets fluides qui résultent de l’éjection du matériel lors du choc à l’origine de l’importante cavité visible sur ce silex… Mais c’est la seule fracture dans ce cas… Nombre d’entre-elles montrent un plan de rupture sub-tangents à la surface corticale. Des esquilles se sont, ainsi, « presque » formées, mais elles ont été retenues en place par la matière gluante durcie dans la seconde qui suit !


- Lithoclastes brisés (fig. 21 et 18 a et b). Ils montrent des cassures syn-formationnelles nettes, anguleuses mais dont la surface de la fracture est lisse arrondie. Aspect de la cassure comparable à celle d’un matériau visco-pâteux (tel que réglisse, résine ou gomme) (fig. 20).

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Figure 21. – Aspects des lithoclastes (barres blanches = 10 mm).

A – Grand lithoclate plat rugueux (brisé lors de l’étude de l’échantillon), légèrement déformé qui montre une large rainure latérale et une surface de rupture lisse. B – Deux petits lithoclastes. L’un montre un petit ménisque, l’autre une belle figure d’enfoncement dans la pâte molle (à l’origine) du nodule. C – Surface de upture lisse traduisant le comportement visco-pâteux d’un petit lithoclaste. D – Idem à C. E – Surface de rupture du lithoclaste à ménisque torsadé (comportement d’une pâte compârable à de la résine ou du réglisse). F – Surface de fracture d’un petit lithoclaste. G – Fragment lithoclastique. H – Petit lithoclaste enfoncé dans la masse noduleuse. Sa surface est granuleuse. Son aspect courbe et creux laisse penser qu’il s’agit d’un petit fragment de terrier d’annélide...

.........

 

 

5 - DEDUCTIONS ET IMPLICATIONS.

 

Les multiples indices de fluidité montrent que le silex boudiné h-20 89-1 ne résulte pas d’une concentration progressive de la silice s’étant réalisée au sein du sédiment et sur une longue durée comme il est  admis aujourd’hui pour expliquer la formation des silex (F. Fröhlich, 1981, K. Anderskouv, T. Damholt, F. Surlyk. 2007, B. Hoyez, 2009)

 

Quatre éléments déduits de l’examen de ce silex contredisent cette hypothèse :

 

1 –Le silex prend son origine dans la présence d'un nodule mou contemporain au dépôt des boues à coccolites qui constitueront la craie.

2 – Ce nodule n’était pas constitué d’un matériau homogène du point de vue physique. Nos observations suggèrent une grande fluidité au cœur du nodule mou circonscrit par une partie superficielle très visqueuse et collante.

3 – La préservation des structures molles, des éraflures, griffures et autres figures d’éjection du matériau mou implique sans conteste possible que le nodule s’est figé quasiment instantanément. Aucun accroissement du volume du silex ne s’est réalisé ultérieurement à cet évènement soudain…

4 - Aucune polarité n’est déductible à partir des figures d’abrasion, des étirements et autres griffures…Tous les déplacements de grain, les figures de frottement se sont faites sans ordre, dans des directions différentes. Ces figures indiquent donc des mouvements chaotiques. Le nodule mou a été soumis à une dynamique puissante qui l’a déplacé sur le substrat. La masse pâteuse a emballée des bioclastes et des fragments plus ou moins durcis. Ces conditions de dynamique forte sont à lier au phénomène de pétrification instantanée du nodule mou.

Quelle a été la cause de ces mouvements désordonnés ? Il ne peut s’agir d’un glissement en masse : les figures n’indiquent pas une contrainte unidirectionnelle. La cause tectonique semble donc à écarter (un soubresaut tectonique se traduit aussi par des figures globalement unidirectionnelles, y compris au niveau du vortex distal). Ce désordre ne peut être dû à l’action des courants (toujours pour les mêmes raisons : les courants étant contrôlés par l’orientation des reliefs sous-marins). Une dernière explication me paraît, in fine, la plus vraisemblable : figures en croissant, flûtes, cannelures (groove cast), en chevron, de choc, de rebond, de saut et de roulement sans organisation directionnelle me semblent liées aux remous causés par les tempêtes. Cette hypothèse est soutenue par les données de la paléontologie. Les bryozoaires nombreux, la présence de scléractiniaires et peut-être même de mélobésiées trouvés dans la craie à bryozoaires (j’en donnerai peut-être une description sédimentologique et paléontologique détaillée) indiquent une mer peu profonde (en tous cas bien moins profonde que celle de la craie campanienne à silex cornus...). La tranche d’eau susceptible d’être affectée par les remous liés à l’action des ouragans, tornades, typhons ou hurricanes ne peut guère excéder 25 m.

 

......

 

 

Ces résultats ne reposent, pour l’instant, que sur l’étude d’un seul échantillon… Alors peut-on, doit-on, faire d'un cas isolé une généralité?

Evidemment non....

Dans mes prochains articles je ferai la description en lame mince d'un silex boudiné... Puis je reviendrai sur les silex boudinés en les comparant aux silex cornus de Vigny... Je terminerai sur une partie plus théorique faisant appel à la chimie et aux nouvelles données de la physique.

 

 

A SUIVRE !

 

Ceratisepia@hotmail.fr

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