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Le doute n'est pas au-dessous  du savoir, mais au-dessus. (Alain)
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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 20:57

Rencontre.

L’heure était belle.

J’allais retrouver mon amour aux lumières descendantes d'une douce journée.

L’odeur d’oranges chauffées par les dards du soleil m’a attiré au bas de la rue Mouffetard.

 

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Soudain au détour d’une rue…

j’ai vu.

J’ai vu sur les murs écaillés des musiciens figés : un accordéoniste et un flûtiste...

 

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... accompagnés d’une jolie banjoïste…

 

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Deux, peut-être trois ans qu’un anonyme, (il signe Jeff Aérosol), avait posé ici, dans cette petite rue passante  ses pochoirs talentueux…

 

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Mon périple en fut modifié…

Je regardais ailleurs… Les maisons pittoresques et leur style, les beaux monuments que l’on se doit d’admirer, les peintures des musées et à fortiori celles des expositions me semblaient, alors, moins signifiants que ces oeuvres clandestines offertes à tous et sans attente…

 

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Mon regard était interpellé par LéZart…

N'étais-je pas comme ce personnage, à chaque instant, dans la pose pressée du chasseur d'images ?

 

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L’ironie politique de certains tags était percutante... 

 

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La philosophie aimable de Miss.Tic  agréablement provoquante...

 

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A l'évidence ces pochoirs, ces peintures relèvent d'une conception radicalement nouvelle de la fonction graphique. L'oeuvre n'est plus dédiée à un seul et riche propriétaire... Elle n'est pas destinée non plus à dormir au creux des salles aseptisées des musées...

Mais alors qu'en est-il de cette expression citadine ?

 

 

- La philosophie du graffe.

 

La gratuité du geste semble irréductible dans les arts de la rue…

L’échange avec le quidam spectateur  est très fort et très immédiat aussi.

Sa production trouve son origine dans les temps immémoriaux de la préhistoire, des graffitis romains et du moyen-âge.

Fondamentalement, elle reste organiquement spontanée et clandestine.

 

Si le regard se pose sur le graffe c’est qu’il attiré par quelque chose qui ne se définit pas dans les critères de l’art traditionnel : la possession, la valorisation, les critères techniques même, n’entrent pas dans la relation qui lie l’objet artistique au sujet qui l'apprécie…

 

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J’aime aussi les moyens qu’utilisent ces nouveaux animateurs du regard, ils sont nombreux, rustiques, simples et peu coûteux. On recensera principalement:

les pochoirs,

 

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les stucs colorés,

 

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les gravures sur les arbres,

 

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les gravures sur les murs,

 

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les bombes aréosols,

 

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les spray de peinture et les feutres,

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les stickers,

 

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les affiches déchirées… Et bien d'autres techniques!

 

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J’apprécie les tags qu’ils soient en graffs « sauvages »

 

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ou en blazes codés qui s’exposent dans des lieux dédiés…

 

 

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J’aime les blocks réalisés par deux ou trois graffeurs de styles différents et qui s’associent en une œuvre éphémère.

 

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Car un block, en espace dédié notamment, est rapidement (une semaine environ) recouvert ou reconverti.

 

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Mais la production artistique, toujours, se doit d’être au top niveau…

D’ailleurs existe-t-il des graffitis « vandales » ?

C'est à dire n'ayant pour objet que de maculer pour détériorer...

Je ne le pense pas

Ou alors ceux-ci ne ressortent plus des arts de la rue…

Le graffiti clandestin n’est jamais destructeur : il occupe  une place laissée vacante. Que ce soit un espace publicitaire du métro,

 

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les murs immenses des voies de chemin de fer,

 

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les murs tristes bordant une promenade verte…

 

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Et toujours le graffiti se doit d’être en situation…

L’artiste joue avec le style d’un quartier, ses habitants et ses commerces…

Un graffe du marais...

 

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... n’a rien à voir avec un tag du 12 ème arrondissement!

 

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D’ailleurs, en évoluant, les graffitis s’ouvrent à toutes les tendances de l’art contemporain.

 

On en voit s’apparentant au réaliste (à l’hyper-réalisme ?)

 

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D’autres ont une approche expressionniste

 

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Ou bien versant dans le cubisme

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Jouant parfois avec les codes du surréalisme

 

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Ils s'expriment aussi dans des formes apparentées au pop art...

 

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Et font souvent référence au graphisme de la BD….

 

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J’aime l’art de la rue car tout le monde est invité …

Ce n'est pas un art réservé, élitiste.

Point ici n’existe le beau, le bien, le réussi…

Tout tag est d'abord une nécessité, une urgence…

Offerte à tous!

 

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Et partant le graffiti exprime l’expression d’un mal être, d'une souffrance lié à la société du fric qu’on impose à nos malheureux enfants…

 

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Les passants honnêtes passent devant les graffeurs en baissant la tête.

 

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Pourtant de longue date cet art a ses adeptes, ses historiens et ses analystes…

Et devant un block il n’est pas rare de voir, en commensale, un photographe…

 

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Citadin regarde dans ta rue!

Pub, panneaux, affiches, callicots…

Partout de l’écrit… 

De l’écrit pour t’enfoncer bien fort dans la tête le mot d’ordre :

CONSOMME TOUJOURS PLUS!

 

Notre jeunesse, tous ces nouveaux artistes nous donnent à voir un art dégagé de cette sommation.

 

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Un art magnifique, une calligraphie toujours renouvelée et inventive.

UN ART GRATUIT ET EPHEMERE !

Posant ses bombes aérosols sur le macadam maculé

 

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le graffeur monte sur les poubelles

 

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Son visage est tourné vers le mur, masqué…

Son blaze ne dit rien de lui… Son art est anonyme…

Il grimpe sur des échelles pour explorer les espaces inaccessibles…

 

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Une musique hip hop fuse de son casque…

Ses amis le regardent peindre assis sur un banc couvert de tags…

Les enfants jouent…

La rue est belle !

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 09:27

 

Ah! Que ces colifichets de rien te vont bien…

Cette belle montre, et ces colliers, et ces bagues, et cette écharpe que tu portes sans remord …

Ces bijoux de pacotille, tu les exibes dans les salons que tu fréquentes aujourd’hui…

Ils sont tellement chics, tellement originaux…

N’est-ce pas ???

Sans gêne…

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Mais qui les a choisi, qui te les a offert ?

Un malandrin qui n’avait même pas de quoi vivre et qui  se déplaçait au gré des transports en commun quand, pour un "caprice", tu avais "besoin" de lui.

Certes l'appel des "sens" t'en a fait dépenser de l'essence!

Mais toujours, tu me l'as reproché...

Y compris les "prunes" que tu avais ceuilli en raison d'une vitesse excessive au retour d'une journée en mon simple logis (tu trouvais que je conduisais "pépère")...

La "gente dame" qui se plaignait d'être pauvre et reprochait aux autres leur pauvreté donnait toute sa mesure!


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Ah! Que ces colifichets de rien te vont bien !

Je les ai choisi. Tu les as acceptés.

Ils étaient le gage d’un amour sincère…

Pauvre con, moi, je t’avais aussi donné mes clés...

Quand toi, de chez toi, tu me jettais à chaque fois!

 

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Te souviens-tu?

Pourtant je payais à tous coups...

Et je remplissais ton frigo!

Tu me l'as même demandé la veille du jour où tu me chassas de ta tannière (retour en train, et pas un seul bus... Attente dans un froid sibérien de moins sept... - mais toi tu es tellement frileuse - Même pas une excuse de ta part: la grande citoyenne est muette)...

Et tes repas, au contraire des miens, étaient pour le moins frugaux (tu as un oursin dans la poche n'est-ce pas?)...

Je n'ai rien dit.

J'ai constaté.

 

Donc tu jouais, tu t'amusais de moi, perverse et sadique!

 

Il faut régler son compte à une vipère de ton acabit.

Je parle aujourd'hui.


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Déja tu paradais...

Je t'avais introduit dans un monde futile qui, si bien, te convenait...

Sans travailler, avec la parole et de mesquines stratégies, tu saurais faire ton trou...

Et c'est ce que tu cherchais...

Point d'idéologie là dedans.

Tu me l'as dit souvent, la politique t'ennuie!

Mais l'oportunité était trop belle! (Oui, la fameuse parité...)


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Te souviens-tu du temps où tu affirmais "le travail? Ce n'est pas fait pour moi!" 


Et moi, pauvre con, plus âgé d'une décennie et demi, je te disais "ne t'inquiètes pas chérie c'est moi qui travaillerai!"


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En société tu voulais "percer" au dépend de quelqu’un…

(C'est moins fatigant et c'est plus rapide...)

Et ce fut évidemment moi…

Tu m’as sali au yeux des autres…

Tu as médit de moi…


Moi ici, maintenant, je ne mentionne que des faits!

La simple réalité!

Le portrait d'une vipère!


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Sur ta peau de fausse ingénue je voudrais que ces ornements, ces ferrailles, te marquent au fer rouge…


 

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Les seuls cadeaux que tu me fis, sont une douleur du cœur, une souffrance de l’âme, et un dégoût encore plus fort de l'humain et de toutes ses perversités…


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Mille fois j’ai voulu à cause de toi mourir…

La solitude, dans ces moments... elle pèse !

 

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 Pauvre "petite", hier, tu t’insurgeais parce que tu te sentais trahie par tes comparses !

"Pauvre" petite tu étais indignée!!!

"Pauvre petite" vraiment tu n'aurais pas crû que l'on puisse faire montre d'une telle dualité!

Tu appellais à ce que tous prennent la défense de ta petite personne!

Ben oui, il y avait à la clé un poste d'adjoint et tu comptais sans doute y postuler pour obtenir quelques émoluments!

 

Toi, qui me reprochais de constamment me plaindre... tu gérémiais tellement que je m'en suis amusé!


Et tout le monde t'approuvait…

Tes trahisons et tes petitesses, vis à vis de moi, étaient jetées par-dessus bord !

Oh! L'éthique des "grands penseurs" s'apparente à du toc!

Au moins ici....

 

Parce que, n’est-ce pas, tu te sens, par ton "esprit", ton "intelligence raffinée", ta "démarche élégante" (... par tes tromperies ? ....), une « belle personne » !

 

Pas un faquin, un marraud, un manant, un va-nu-pieds, un mécréant, un qui n'est pas de la "soie" (expression locale) comme moi!


Les "grands penseurs"parlent au nom du peuple, lui demandent ses suffrages, mais restent entre eux, ... De fins stratèges même s'ils ne voient rien, ne comprennent rien!

Des petits bourgeois, hantés par leur petit pouvoir, vous dis-je !

 

Tout ce je t’avais écrit, tout ce que je t’avais prédit, s’est donc réalisé !

Une bourgeoise coincée et méprisante, une pimbêche à la façade avenante, aux desseins ambitieux et machiaveliques...

Comme j’aurais préféré avoir tort !


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.............


Est-ce simplement "utile" de t'écrire ce texte?

En l'écrivant je continue, explicitement, de parier sur ton intelligence, sur ta capacité à saisir les raisons de ma colère ironique...

Mais j'ai de sérieux doutes sur ton désir d'appréhender la réalité...

C'est, parfois, utile de la voir, cette réalité, lorsqu'on veut faire de la politique...

 

Quant à moi, j'ai compris que pour mendier l'amour il vaut mieux être près d'une statue que d'un être humain!


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HEUREUSEMENT...

Les luttes continuent...

La vie continue malgré tout, et malgré vous!

Pour combien de temps?

Vivre libre, hors des sentiers battus par les hypocrites et les lâches!

On l'a dit hier: il vaut mieux avoir des ennemis déclarés que des "amis" qui médisent par derrière!

Faut-il garder espoir?

Il reste peut-être des coeurs purs!

Mais où sont-ils?????


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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 10:28

Voici.

Hier, enfin, je retrouvais la société.

En ours dégoûté du monde et ses tracas, depuis quelques mois, je m’étais retiré.


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Un « bon ami » me dit d’un ton badin et sans arrière pensée :

« Oh ! oh ! Quel est ce teint de cire ?

Qu’as-tu donc, oh mon ami, à tirer aussi péniblement ton ombre derrière toi ?

Et pour dire vrai (- était-ce une première pour lui ? -) je t’assure qu’il est impossible de distinguer l’original de la copie ! »

Comme je l’approuvais !


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Je bredouillais, en bon adepte de l’esprit d’escalier, quelques banalités si niaises qu’elles ne firent qu’entériner, dans la tête des gens, son jugement !

La réalité m’avait rattrappé : décidément je n'étais plus que l’ombre de ce que j'étais !

Bien m’en portait !

Etre ombre plutôt que d'être, voilà ce que je cherchais.

Pourquoi?


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En ces temps de retraite, je m’étais épuisé dans des abîmes de tristesse.

D’une gandine, je m’étais dégagé.

De son monde de faussaires, je m’étais éloigné…

Mais les inerties et les inepsies gouvernent notre cœur.

La dame bien qu’absente portait encore ses rets !


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Une pilosité atone, des rides souffreteuses et  (positif…) la perte de quelques bourrelets superflus étaient son dernier héritage…

 

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Dans ces moments de deuil, je décidais le stoïcisme, en espérant retrouver une quiétude m’autorisant à vivre.

La solitude, le silence (coupé d’écoute attentives de diverses et belles musiques), de longues promenades, une nourriture ascétique n’autorisaient aucune complaisance aux conventions sociales : point de télé, de boissons alcoolisées, de voiture, de téléphone portable, moins d’internet et autres drogues qui signent, qui gravent, notre appartenance au « monde moderne »…

Trop moderne!


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Or un jour déclinant, je découvris toute l’importance de « sa » présence…

 

Il me suivait pas à pas, ce spectre souple, insaisissable et fragile.

Trop de lumière mettait cette apparition en fuite et pas assez la dissimulait…

Sous les rayons rasants du soleil épuisé d’une calme soirée cet alter ego ressemblait à un géant…

 

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Au matin, lorsque mon ombre se faisait nette et franche, je présageais d’une belle journée.

Floue et insipide elle laissait augurer d'une atone période.

Elle était là, discrète, inquisitrice, espionne de tous mes pas et de tous mes gestes…

 

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On ne prête pas assez attention à son ombre !


Pourtant, voici ce que l’on peut définir comme une amie fidèle : toujours présente, témoin silencieux et jamais contrariante !


Jamais un mot plus haut que l’autre…

Point de vaines discussions sur le monde à changer…

Pas d’état d’âme sur le cours futile de nos deux existences !

Et ses tourments sont beaucoup moins puissants que ceux qui naissent en mon âme agitée…


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Lorsque qu’il me prend de jouer (seul) au scrabble ses mots sont à tous coup plus courts que les miens…

Si je regarde un film, si j’écoute une musique, elle ne m’interrompt pas…

Si je chante, elle écoute sans émettre une quelconque prévision météorologique !

 

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Point d’exigence quand à ma diététique : je mange ce que je veux, au moment où je le veux !

 

Et parcourant les campagnes, ou les villes, mon ombre ose ce que je n’ose pas…


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Elle caresse tour à tour les jolies simples fleuries, elle se pose sur le palier des belles maisons bourgeoises…Quand le hasard me sert, mon ombre s’aventure, parfois, sur le corps des belles inconnues.


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Si un moment attentif à quelque battement d’aile, au chant d’une grenouille, à l’éclair blanc d’un cul de garenne, je reste immobile… Du coin de l’œil je la vois s’allonger sur l’herbe tendre vibrante dans l’air vif.

 

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Mais mon ombre respecte aussi tout ce qui m’est intime… Dans mes moments d’obscur mysticisme, par exemple, elle me laisse seul à délirer au cœur des antres sombres parfumées d’encens…  

 

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Lors donc, cette énigme mouvante, cette partie de moi évanescente, immatérielle, cette image subtile et si proche de l’âme, mon ombre…  cette ombre a pris forme comme une présence…


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Elle me tient compagnie sans reproche et avec fidélité…

Sans reproche ??? En suis-je si certain ?

 

Ce matin courant après moi ne m’a t’elle pas fait remarquer que….

j’avais pris du poids !


La vache !....

 

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 10:40

On nous parle tous les jours d’une "révolution citoyenne"… C'est-à-dire d’une révolution s’exprimant au travers des urnes !

Autrement dit d'une révolution légaliste…

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Les chamboulements qui s’opèrent dans le monde : les révolutions du pourtour méditerranéen, le contexte surd américain, les décisions de quelques pays européens face à la « crise » (Islande, Portugal), la polarité remaniée de la gouvernance mondiale avec l’irruption des sub-totalitaires (Chine, Inde…), tous ces changements devraient nourrir notre réflexion sur le pouvoir, la justice et l’égalité…

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Alors je pose cette question : quelles sont les modalités d’un changement efficace dans notre petite partie du monde ?


Doit-on s’en remettre aux urnes ?

Ou doit-on attendre le « grand soir » ?

Doit-on œuvrer pour une prise de conscience des enjeux au sein de partis constitués ?

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Les urnes. Pour l’instant l’enjeu se situe autour des cantonales.

Et chaque parti fouraille (a fouraillé) pour trouver les bons candidats.

Les critères sont à pleurer ! Le sexe (habillé du beau vocable de parité), le statut social (il vaut mieux faire « peuple » c’est « mode »), la notabilité (il faut être « connu » ou savoir se faire « voir »)…

L’amateurisme est promu comme une qualité primordiale puisqu’elle est le gage d’une sincérité des candidats. Incompétents… Mais ambitieux !

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La recherche des personnalités « locales » comme « candidat » fausse évidemment le principe démocratique. Celles ou ceux qui acceptent de devenir candidat sont déjà des notables… Et donc on le constate de façon claire : l’ambition est leur affaire, le maintien de pouvoirs est en place. Et encore ne fais-je même pas allusion aux tractations internes et peu ragoûtantes des partis eux-mêmes.

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Le pire est finalement le choix paritaire. Pour nombre de cantons le manque d’un candidat d’un sexe ou de l’autre concoure à écarter les plus compétents… On voit des candidats propulsés en raison de "gonades ou pas de gonade"! C’est un critère, bien sur !

Mais la couleur des cheveux, la taille des pieds, la couleur de la peau sont aussi des éléments, des critères qui eussent été d’égale efficacité à celui du sexe !

 

Stupide et dangereux !

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Qui plus est, le choix des candidat(e)s est discuté en petit comité de responsables cooptés !

Loin des manants et des proscrits…

Bien sur on réunira une belle assemblée invitant tous les adhérents à confirmer le choix des « têtes pensantes »… L’apparence, le "semblant", le goût tiède de la démocratie…

Mais est-ce là la démocratie réelle, ferme et solide?

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Enfin que sait-on de ces nouveaux candidats ? Ils sont amis des micro potentats de leur parti (et ils se disent responsables)… ????

Fort bien !

Mais quand on les entend parler de leurs futurs administrés en privé et parfois même en public on reste ébahi !

Mépris et arrogance sont toujours de la partie. Des phrases du style : « Ce que je n'aime pas à X "L'esprit X (je remplace : noirs, bleus, alsaciens, lyonnais, berrichons, bourbonnais, parigots, martiens…  )  coincé, fermé, radin, nombriliste... »…

Et ceux-ci prétendent à nous représenter !

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On le voit clairement, et surtout pour de petites élections telles que les cantonnales, l’enjeu n’est pas de servir le peuple mais bien d’asseoir une nouvelle nomenklatura, une nouvelle « élite », de nouveaux potentats…

C’est ici que les oligarchies surgissent !


D'ailleurs les partis sont clairs: l'enjeu est d'abord,  et essentiellement, la préparation des présidentielles... Peu importent les problèmes locaux... Sauf s'ils sont efficaces électoralement parlant (on en constatera le suivi après les élections !)...

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Alors que faire ? La révolution ?

Evidemment !

Mais comment ?


Imaginons : les citoyens ont chassés tous les oligarques, les ploutocrates, les aristos…

Le « peuple » devient la « classe dominante »…

Mais sur « qui » dominera t’il ?

Sur la minorité, puisque tout passera par l’expression des urnes…

Et de nouvelles fractures se feront jour.

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Par exemple entre une majorité citadine et une minorité indispensable campagnarde. Et d’autres scissions bien plus inquiétantes pourraient naître, alimentées par  les belles âmes influencées par les anciennes oligarchies populistes (cf. la petite citation donnée plus haut)…

 

Ah Marine ! Combien de gens de "gauche" sont objectivement à tes côtés (sans s'en rendre compte) !

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Le véritable danger est dans l’esprit chauvin et nationaliste…

Et dans son résidu étatique !

« Qui dit « état » dit nécessairement domination et par conséquent esclavage » (Bakounine)

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Dans le meilleur des cas ce dilemme est tranché au moyen d’un gouvernement populaire du type vénézuélien. Un petit nombre de représentants est élu (on retombe dans la marmite !) par le peuple par le suffrage universel…

 

Et pendant un temps il peut même y avoir de réels progrès pour les plus défavorisés....

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Mais c'est dans la durée que se quantifie la démocratie...

 

Et je ne vois guère dans l'Histoire de révolution à caractère étatique ou bourgeois qui n'ait pas fini par remplir les prisons et les cimetières !

 

Revenons au problème des urnes, après une "révolution citoyenne" réussie...


Le recours au suffrage universel, en permanence, outre le fait qu'il suppose que tous soient à même de cerner des situations collectives complexes, lasserait très rapidement une grande majorité du peuple (en raison de l'inertie liée à l'empreinte des médias...)

Abstentionnisme, oligarchie, népotisme tout cela est lié!

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L’élection par l’ensemble de la nation des « représentants du peuple » est un mensonge qui cache le despotisme de la minorité dirigeante, mensonge d’autant plus dangereux qu’il est présenté comme l’expression de la « volonté » du peuple…

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N’en doutons pas, il pourra se faire qu’une partie des élus soient convaincus de servir le peuple. Ils argueront d’une compétence, d’un savoir faire, d’une expérience…


Mais en fin de compte le gouvernement sera encore issu des nouvelles oligarchies… Et tout sera décidé en comité très restreint par ces nouveaux potentats…

 

Ils parleront au nom du peuple et serviront leur pouvoir personnel…


Le peuple ignorant des rouages et des arcanes du pouvoir sera affranchi des soucis gouvernementaux (par le biais des médias, de l’intox propagandiste, par les belles paroles des « beaux messieurs »)...


Il aura réintégré ce qui fait depuis l’orée des temps les esclaves, le troupeau des gouvernés !

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Et même si les dirigeants sont compétents, diplômés (de l’ENA ?), affranchis des rouages complexes de l’économie moderne, ce gouvernement de « savants » sera le plus lourd, le plus vexatoire, le plus méprisant et aboutira quelles qu’en soient ses formes et son apparence « démocratique », au « meilleur des mondes » c'est-à-dire à une dictature relayée par tous les instruments manipulatoires modernes, par les médias asservis, par les réseaux d’influences…

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Et le fossé entre dirigés et dirigeants se creusera !

On le connaît l’argument dilatoire : la dictature sera instituée par et pour le peuple… Cet argument remonte à l’antique définition du mot !


Et il en est même qui affirment que c’est un passage obligé – et de courte durée -, « que son unique fin sera de donner au peuple l’instruction nécessaire qui le portera tant économiquement que politiquement à un niveau tel que tout gouvernement ne tardera pas à devenir inutile ; et l’état, après avoir perdu son caractère autoritaire, se transformera de lui-même en organisation tout à fait libre des intérêts économiques et des communes» (Bakounine citant Marx)

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Mais la contradiction est évidente… Si la société populaire, communiste (disons le mot), existe, est institué… Pourquoi vouloir la supprimer ?

 

Non, le vrai problème se situe toujours et d’abord dans la volonté de puissance inhérente à l’humain… C’est la triangulation du pouvoir, à partir du sommet, qui est à l’origine de tous les asservissements.

 

Tant qu’une élection ne sert qu’à la constitution d’une nouvelle élite, il y a toujours des asservis et des dominants, des exclus (mis au ban) et des inclus (des bourgeois), des méprisés et des méprisants…

 

Tout  pouvoir, toute dictature (usant ou non des urnes) n’a d’autre fin que de se maintenir le plus longtemps possible…

Aux consciences qui s’éclairent  ils ne savent qu’imposer l’esclavage, la prison ou la mort !

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La liberté ne peut être créée que par la liberté.

L’égalité ne peut être créée que par l’égalité.

La fraternité ne peut être créée que par la fraternité.

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Pour abolir les esclavages il n’est d’autre solution que le soulèvement du peuple entier suivi de la libre organisation des forces productives DE BAS EN HAUT.

 

C’est ce que les évènements qui secouent l’Afrique du nord nous disent…

 

Mais... Dès l’instant ou des pouvoirs constitués (religieux ou pas) s’emparent et guident une insurrection populaire l’espoir de liberté est mort-né…

Les massacres commencent…

 

Révolution???!!!!

 

Mais si elle n'est pas notre affaire alors... 


Née au sein de la bourgeoisie révolutionnaire, une nouvelle oligarchie, une nouvelle aristocratie se constitue qui viendra serrer les mains salies des vieux potentats occidentaux…

..................................................................................................................................................................................

Mon prochain texte traitera des solutions possibles pour tenter la réalisation de la démocratie...  En partant d'une  recherche étique individuelle ...


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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 10:53

Bonnes fournées de petits gâteaux apéritifs, champagnes, colifichets, vins chauds et baises!

P1090120bis.JPG

Autrement dit,  Bonne Saint Sylvestre ! 

Bons bisous sur ou sous les douze coups !

 

 

Et maintenant préparez vous !

Il y aura aussi la fête des rois et puis,

Oh! Joie! ce sera la course vers les soldes...

Et puis Pâques et puis la Trinité...

Et puis vous essayerez d'obtenir un hâle digne de celui de notre chef d'état !


Et tous les jours, puisqu'il n' a pas de mal à se faire du bien, vous jouerez au tiercé, vous gratterez vos tickets de Morpion et autres, vous écouterez avec un sourire dubitatif (parce que vous avez l'esprit rationnel n'est-ce pas...) votre horoscope sur une belle radio périphérique... 

 

D'autres, un peu seuls, se diront "tiens  si je m'envoyais eun bonne soulée d'vin" avant de parciper à la prospérité de la filière pharmaceutique ou de consommer quelques mètres de chanvre pour soutenir l'industrie des cordes et filins... A moins que, mais c'est moins citoyen, qu'ils ne se mettent en tête d'essayer de tester une dernière fois les lois de la gravitation!

 

Mais comme vous n'êtes pas des chiens, vous voterez comme il faut! Vous penserez comme il faut! Vous consommerez comme il faut!

 

Pendant ces agapes multiples et fornicatrices - repeuplez la France ! Cà ne fait pas de mal à se faire du bien ! - un petit gus armé d'un grand Fillon continue de vous préparer de grandes, belles et joyeuses fêtes pour toute l'année 2011.


Regardez cette jolie vidéo... Si vous êtes seuls ce soir vous en aurez le temps! Condoléances!

 

 

JE VOUS AIME!

BELLE ET CONFORME ANNEE 2011!

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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 12:07

Glacial !

 

La radio « vaticifère » ses inepties habituelles, celles des jours dits « de fête »…

L’an neuf est proche, n’est ce pas !

Et c’est l’occasion, de faire les plans sur les comètes de la banalité…

Dégoulinades de bons sentiments, de ceux, bien pâteux qui collent à la langue mais jamais  ne pénètrent le cœur !

 

 CIMG0957

 

Marronniers habituels toujours : les petits z'enfants, les cadavres exquis, les sportifs méritants et puis déchus, les scandales sympathiques, les turlupins et grognasses de l’année…

"People" ! Il faut des figures "people" !

Et des grognasses pour la parité de la connerie !

Moi recroquevillé, maussade, je remonte ma couette !

La radio entérine mes lugubres pensées !

 

CIMG0956


 

« Savez vous ce qui fut l’une des choses les pires durant la dernière guerre ??? »

Revue de presse… Le journaleux cite, martèle pompeusement.

« Ce ne fut pas Auschwitz… Non ! Ce fut qu’il y eut, à côté d’ Auschwitz des villages où les gens allaient et venaient en regardant d’œil distrait les fumées sinistres s’élever du camp ! »

Tilt!

 

CIMG0963

 

Nous habitons tous à côté d’ Auschwitz !

Le mec paumé qui vous jette un regard parce qu’il n’a plus la force de parler ou de tendre la main !

Celui sous ses cartons…

Celui que les flics de tous poils emmerdent parce qu’il n’a pas l’air très « catholique » !

Celui dont vous dites : vraiment il y en a trop…

Ou bien : s’il en est arrivé là c’est qu’il l’a bien voulu !

Pauvres gens qui se terrent en silence dans leur malheur pour ne pas nous faire peur !

 

 

CIMG0948 - Copie (2)

Et nous, les bien pensants, on parle des régimes pour maigrir, des produits « bio », on aligne nos règles morales, on tait nos ambitions mesquines, on continue notre train-train qui nous évite de sentir le mal être et la souffrance.

Oui ! On a TOUJOURS raison…

On est si bien dans nos baskets chichiteux à gauche de la gauche…

On l’aime cette gauche ultra qui reste ultra conformiste…

Pas besoin de voir ces urgences d’à côté, ces tâches à accomplir derrière nos hauts murs…

Nous on révolutionne...

Nous on sait ce qu'il faut faire!

On n’a pas un instant à nous !

On s’épuise en petites réunions, en petits comités, en petites confréries…

 

 

CIMG0958

 

Ah ! Oui ! Plaignez nous !

Trop de réunions vraiment à cause de vous, les pauvres !!!

Et on se retrouve toujours avec les mêmes à table… Plaignez-nous !

Ah!  Vous voudriez participer ???

Mais pour venir à nos tables, il faut ce qu’il faut !


Une petite voiture par exemple…


Pour aller vers le centre de décision: c'est cela le centralisme démocratique!

Vers Paris ou vers les préfectures...

Comment vous n’avez pas assez d’argent pour vous payer le symbole de notre laborieuse société !

Feignant va !


Si vous n'en avez pas c'est que vous n'en voulez pas...

 

Faites au moins ce qu'il faut! Soyez donc comme nous.

A la page en affichant péremptoirement de belles idées anticonsommation!

Et sur le pied de guerre quant à la technologie moderne!

 

Ah! Vous ne voulez pas!


Alors patientez ! Parce que dans nos programmes, eh bien, les transports en commun ce n’est que secondaire !

Vous attendrez pour vous déplacer. Nous ne pouvons tout faire d'un seul coup allons! On commence par les autauroutes... On verra à la Saint Glinglin pour l'extension du réseau départemental de transports en commun !

 

CIMG0961

 

Oui! Monsieur cela nous arrange bien que vous n’y soyez pas dans nos tardives réunions ! 

Car ensuite il faudrait que nous vous raccompagnons!

Et puis vous avez un vilain caractère !

Et puis nous on n’aime pas que l’on nous contredise !

Déléguer, Partager ?

Oh! Quoi que vous en pensiez nous le voudrions bien!

Mais comment faire ?  

Quelle sont vos compétences???

Ah je vois! Contestataire... Et pauvre!

Enfin soyez sérieux!

Vous êtes pauvre et, pis qu'un état, la pauvreté est un défaut!

  ....

CIMG0965

 

 

OUI! MAIS VOILA, DANS LA VERTITE VRAIE, MAINTENANT, LES PAUVRES, EUX ILS CREVENT, DE FROID, DE FAIM ET D'ISOLEMENT!!!


Les « voisins vigilants » nos adroits de gauche, ne voient rien, n’entendent rien…

La ghettoïsation des pauvres est en voie d’achèvement… Ils parlent paperasses quand c’est des choses urgentes qu’il faudrait parler : aider à la survie, dans l’instant, soutenir maintenant ceux qui n’ont rien.


Mais ils s’accomodent d’une société fractionnée où les égoismes comptent plus que la chose publique.

Ces zones délaissées habitées par les pauvres, ces campements de fortune, ces zones de non-droit les « voisins vigilants » n’y mettent pas un pied…

Sauf évidemment au moment où il faut que les pauvres aillent voter!


Les « camps » se forment ainsi aux vu et su de tous… On y crêve doucement dans la solitude et dans l’effacement…


Pendant ce temps là "ils" accrochent les guirlandes au sapin de Noël en achetant, bon cœur évidemment, le sac dont l’argent sera reversé aux pauvres intégralement…


Ils ont l’âme tranquille. Ils lèveront le nez à la vue d’un carton sur le trottoir !

 

CIMG0971

 

Dans le même temps les cynismes de la politique libérale rendent la vie des plus fragiles impossible…


Et nos gouvernants à Rollex et bling bling décomplexés par le silence de bon aloi d’une gauche consentante, comptent sur les ONG pour faire leur boulot à leur place…

Et ils donnent l’argent des contribuables aux plus riches…

 

Ca leur semble normal !


Ces pauvres n’ont qu’à être comme nous, au moins des méritants et avoir une bonne famille !

 

CIMG0953 - Copie

 

 

Hé les "voisins" !

Rappelez vous de vos promesses non tenues…

De celles que vous nous fîtes quand on ne vous demandait rien…

 

Mais vous n’avez pas le temps pour vous rappeler de nous… 

 

Nous les délaissés…

Nous qui sommes dans le « camp » : vous ne nous voyez pas !

On bouge de moins en moins…

Nos cris s’étouffent doucement…

Et  quand même vous les percevriez,  cela vous gênerait…

 

 

CIMG0954 - Copie

 

Et vous coupez vos lignes !

 

Les cris de désespoir évitent les mots châtiés, ils se servent des « gros mots », ceux qui vous font horreur et que vous n'employez qu'au fond de vos alcoves!


Oui ! je l’affirme ! C’est l’honneur de la plèbe que de les dire, ces gros mots, au moment où il faut !

Et si le mot « salop » est employé, ne percevez vous donc pas dans la réalité ces relents de saloperie qui flottent dans l’air?

Et quand l’usage du mot « con » s’impose et que nous l’employons c’est parce que vous rendez l’air irrespirable, vous asphyxiez « l’inutile de service », le pauvre, celui là même auquel vous appliquiez en cachette ce petit mot…

Si nous, les mal traités, nous vous le vociférons en face, c’est que vos actions souterraines, vos médisances ont sur nous des effets qui ressemblent à  celles de l’Aconit, belle plante mortifère d’où certains disent que sont issues ces trois lettres du mot qui désigne la plus grande part de l'Humanité !  

 

CIMG0984

 

Mais vous coupez vos lignes… Vous ne voulez plus nous entendre...

 

Alors...

 

Vous prenez  votre voiture pour rejoindre vos amis, votre riche famille…

Et puis vous rigolez en médisant des solitaires, de ceux qui dorment sous des cartons, dans des tunnels, sous des routes et, moindre mal, dans des maisons sans chauffage, qui n’ont plus d’eau, de voiture, de pain …

 

Vous êtes dans la tranquillité des acquiescements…


Vous êtes fort : les cris de la solitude dans le silence vous n’y répondez pas !

 

 

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Pourtant à travers les mots que votre mutisme sadisme génère, ces mots qui pour vous sont grossiers et inconvenants, mais qui n’eussent été dits si, enfin raisonnables, vous eussiez pris le temps de parler et aussi d’écouter...  Alors nous pourrions avoir quelque chance de devenir humains, vous et nous !

 

Mais vous vous sentez fort... Les mêmes comportements justifient les mêmes attitudes... Et vous n'êtes pas seul!

On connaissait l'internationale capitaliste... Mais l'universelle connerie est encore plus forte!

 

La loi par tous admise devrait nécessairement passer par la parole, par le regard et par l’attention… On est loin de cette "loi" symbolique... Trop d'égoïsme!

 

Pourtant c'est le mutisme qui permet les ghettos et les camps de concentration... Voilà pourquoi dans le village voisin du camp d'Auschwitz personne n'a réagi!

 

Les lignes étaient coupées!


Mais vous avez coupés vos lignes… Et vous vous sentez bien! Le cerveau vide!


 

 

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Vous êtes de « gauche » dans la tranquillité !

Vous êtes de "gauche" pour vous tranquilliser!

 

Et nous, loin des étiquettes, nous les "mis au ban", les "relégués", les isolés nous crions notre désespérance sans espoir d'être seulement un peu entendu !


Vous, vous vous êtes enfermés pour écrire vos tracts !

Vous vous sentez bien avec vos "il faut"....

Mais peut être commencez vous à percevoir l’odeur acre qui s’élève des camps !

Bulldozer fais ton oeuvre!

Robots obéissez!

 

 

 

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Glacial !

La radio « vaticifère » ses inepties habituelles des jours dits « de fête »…

L’an neuf est proche, n’est ce pas ! Et c’est l’occasion, de faire les plans sur les comètes de la banalité…

Dégoulinades de bons sentiments, de ceux, bien pâteux qui collent à la langue mais jamais  ne pénètrent le cœur !

 

 

 

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 15:36

Hier dans la nuit humide de ce mois de novembre était diffusé sur Arte l « Empire des sens » de Nagisa Oshima  (version originale sous titrée).

Ce film date de 1976.

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Le sujet est simple, universel car il nous implique tous…

 

Une servante tombe amoureuse de son maître.

Le couple s’offre une sexualité passionnée, adictive et qui dérive vers la folie…

 

Ce pourrait être un film de genre, exotique… L’action se déroule au début du XX ème siècle dans un japon encore soumis aux traditions…

Ce ne l’est pas ! Il s’agit ici d’un chef-d’œuvre…

 

Il me revient le souvenir du choc lorsque je vis ce film pour la première fois.

Je me souviens des sentiments partagés, de la gêne, lorsque dans les années 80 je suis allé voir « L’empire des sens » dans une petite salle du quartier latin.  Et ce malaise confus a encore augmenté, il faut bien le dire, quand mon amie et moi avons constaté que la salle était aux trois quart remplie d’hommes seuls !   


Qu’espéraient-ils ? Qu’espérions-nous ? Voir un film pornographique ?

Voir une œuvre provocante qui avait tant fait couler d’encre ?

Ou tout simplement voir un film esthétisant sur les relations charnelles ?


Mais « L’empire des sens » me révéla un tout autre cinéma !

Quel choc ! 

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Ainsi Oshima dépassant complètement le cadre du cinéma habituel,  nous offrait une réflexion existentielle sur les pulsions humaines les plus essentielles et leur anéantissement paroxystique lorsque le fantasme dépasse la réalité !

 

Une réflexion philosophique soutenue par la vision de corps enlacés soumis aux pulsions les plus violentes ! Plutôt dérangeant !

 

Une sexualité exposée mais qui n’avait rien à voir avec de la pornographie !

Le propos d’Oshima est autre… Philosophique…

 

La passion est-elle raisonnable ?

Le plaisir charnel laisse t’il place à la liberté ?

Et surtout la fusion des corps incessante n’est-elle pas confusion du plaisir, du désir et de la possession?  

N’y a-t-il pas, dans les actes les plus nécessaires, ceux qui justifient la vie elle-même, en filigrane, une quête morbide ?

Et où, plutôt à quel moment, cela tourne t’il au morbide ?

L’homme ici est réifié : c’est un jouet…

Il n’est question que de texture lorsque Sada parle à son amant : dur, mou, doux… fort… faible…

Et l’image, en ses gros plans conforte ce propos.

Le sexe de Kichizo est pris entre les mains de Sada et dans son sexe même comme dans un étau.

Exposé il est brillant, lisse, turgescent… Texture !

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Et tout au long du film les allusions texturales courent : du sex-toy qui déflore une jeune fille à l’œuf englouti par Sada en passant par la scène où l’on voit crier un enfant saisi par le sexe (la moins supportable du film !)

La force du propos soutient ces images qui, ailleurs, seraient pornographiques.

Aucun plaisir à montrer, aucune ambiguïté, aucune excitation !

 

L’homme soudain se déshumanise…

Il est pris dans le mælström dément des chaînes entrecroisées de la perversité et de la sensualité…

Leur amour d’abord clandestin les mêne à la dérive…

Ils fuient d’espaces clos en espaces clos…

Et l’on passe progressivement du sombre, du noir au rouge sursaturé…

Le sang envahit l’image !

 

Ils ne mangent plus !

Ils se dématérialisent en tant qu’humains pour n’être qu’objets sexuels…

 

« L’empire des sens » est un film sur la possession, la possession de l’autre, de son intimité, de son sexe, de son âme !

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Alors, l’amour est il toujours de ce tonneau ? Sommes nous donc tous, toujours, pris au piège, dans les rêts de l’illusion…

La nature n’offre elle du bonheur que sous l’effet de l’instinct ? Pour le servir ?

Et les femmes tenaillent elles les hommes ? Les hommes ne sont ils, socialement, que des objets symboliques : phallus, fric, étendard, flingue, bagnole, rolex, fouchet’s ?

 

Mais cette image du bonheur et de la nature même de l’homme est exécrable, ignoble, insupportable !

 

Sada et Kichizo s’exposent, se donnent en public, s’aventurent dans le voyeurisme, le sadime (Sada, le prénom de la jeune servante ne le suggère t’il pas ?)…

 

La souffrance est aux portes des jouissances…

Plaisir ? Souffrance ? Tout se mêle !

La nature ne répond pas…

Sa « texture » est infidèle !

Il faut forcer la nature ! Lui rendre son volume et sa force !

L’objet est le médiateur !

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Cette triangulation s’achève dans la mort !

 

La mort !

 

La mort est lumineuse, spacieuse, apaisée…

 

Sada git moitié nue… Folle !

La folie est compagne de la mort !

 

Le rituel doit être accompli !

L’objet du désir est coupé, saisi, emporté….

Ces deux là, jamais, ne se sépareront !

 

Ces deux là ne se parlaient pas : ils baisaient !

 

Peu ou prou nous nous trouvons tous là, face à ce dilemme, parole ou/et physique !

Possession d’un être ou d’une texture… Capitalisme des âmes et des corps !

Offrande des joies, des peines… Générosité… Patience… Amour !

 

Oui…

L’amour ne se conjugue pas matériellement !

Il exige la séparation, la parole échangée avec d’autres et parfois même le silence des corps !

C’est ce que, moi, je retiens de ce film !

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Oshima fait littéralement imploser la syntaxe cinématographique au moyen de cadrages sophistiqués et classiques. Sa mise en scène est parfaite ! Le jeu très naturaliste, presque rohmerien des acteurs talentueux servent une trame narrative qui semble bien connue : le maître devenant (au fil des jeux érotiques) l’esclave.  

 

C’est dans l’immensité du propos qu’Oshima se révèle un réalisateur incontournable.

Les images sont magnifiques.

 

Oshima situe l’Homme d’abord (au début du film) proche de la Nature. Il en fait d’abord un élément participant soumis à des besoins qu’il ne domine pas… Mais cet espace se resserre de plus en plus à l’image de ces alcôves qui ressemblent à des cachots !

 

Un très grand film…

 

Mais qui au yeux du public l’est, ce me semble, pour de forts mauvaises raisons ! Les jeux sexuels masquent, pour qui n’a pas vu les autres films d’Oshima, la violence et la révolte existentielle de leur auteur !

 

Observer le public qui vient voir « L’empire des sens »…

Comprendre pourquoi, moi, je le regarde, ces réflexions font partie du film lui-même…

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 02:33

Un jour, un type que j'admire, pris à parti par un quelconque journaleux rétorqua « Toute vérité est bonne à dire »… Son interlocuteur resta cois submergé probablement par un flot d’idées contradictoires… A moins qu’il ne fut pris par un brutal accès de mutisme furiopathique !

Car notre imprécateur gauchiste faisait peur et il irritait. Et la petite nomenclature rolex « dans le vent » s’agacait, s’énervait toute engoncée dans de coûteux costumes carton-pâte étranglée par ses cravates. Mais, lui au moins, s’en tenait à ses préceptes !

 

Quelque temps auparavant un gus portant fraise, culotte et jabot, un certain Montaigne, avait dit : « Le premier trait de la corruption des mœurs c’est le bannissement de la vérité » avant de s’enfiler un verre de Bordeaux millésimé… C’était un philosophe à ce qu’on m’a dit….

 

Moi comme ça me tracasse, que ça ne mange pas de pain et que mon blog, de toutes façon n’est lu, au dessus de mon épaule, que par mon chien et mes passagères maîtresses, j’m’en va vous faire part - quidam inconnu égaré ici - de ce que j’en pense moi de la nécessité de toucher au plus près et à chaque instant à cette fameuse vérité… En gus simple… sans médaille et sans tralala !

 Moi - Copie

Rien ne vaut une petite anecdote pour introduire le sujet !

 

Il y quelques temps une tempête s’était levée entre mon amie et moi… Le vent qui soufflait dur, portait des mots difficiles à entendre car teintés de cette douloureuse couleur : la vérité. La sienne. La mienne.


Un appel fortuit d’un copain me permit de relater mes déboires amoureux… Nous discutâmes une bonne partie de la nuit faisant chauffer à blanc mon forfait téléphonique… Il me disait « Tu as tort de lui avoir parlé franchement (…) il faut savoir cacher certaines choses aux femmes (…) laisse la mariner un peu. Tu verras elle te reviendra encore plus amoureuse » .

 

Me campant dans mon quant à moi je ne dérogeais pas à ma ligne de conduite : « je continuerai de dire la vérité toute la vérité, Maet et Apollon étant mes deux Dieux préférés ». Je sentais que lui aussi finissait par s’irriter… Les gens sont susceptibles aujourd’hui !

A cinq heure du matin ma décision fut prise en bel âne psychorigide : point ne changerait de stratégie…


Aux amertumes de la dispute succéda, comme il se doit, le miel de la réconciliation…


Lors, en parlant de la longue discussion que j’avais eu avec C. mon copain,  ma tendre me tint à peu près ce langage : « Ah! Monsieur mon chéri que vous êtes gentil ! Mais écoutez au moins ce qu’on vous dit. La Vérité n’étalez point à l’envie ! ». Etant assis mon séant ne se blessa par chance! Moi qui pensais qu’amour imposât que rien l’on ne se cachasse !


Nous tînment encore une petite semaine en d’affolantes étreintes…

Et mon pote me téléphona… de moins en moins souvent !

 

...

 

Mais le ver était dans la pomme, un insidieux questionnement me tourmentait! La vérité ainsi devrait aux êtres que l’on aime être cachée...

 

Peut on mentir tout en conservant une éthique irréprochable ?


Ayant beaucoup de temps libre à consacrer à la reflexion oiseuse et oisive j'écoutais poindre la pillosité du philosophe  à la vitesse grand « V » !

...


Je ne m’attarderai pas sur les évidences !


Doit-on péremptoirement asséner une mort proche à un parent ou à une personne que l’on aime ?

Doit-on dire à une dame tout de go qu’elle a un air chafouin et que ses muscles fessiers s’effondrent en avalanche ? Doit on faire allusion, face à tel potentat local, aux émanations insistantes s’échappant de ses Cerruti ?


Que non point ! Ici le silence est de rigueur !


Et si le questionnement devient trop insistant il faut alors user de ce que je désignerai ici sous le vocable de « mensonge de courtoisie ». Car il peut être utile, pour ne pas blesser inutilement, de parer d’atours gracieux une abrupte vérité…

 

...


Le dire « vrai » prend plus de sens lorsqu’il est dégagé de la contingence courtoise précédemment décrite…


Autrement dit lorsqu’il ne s’agit que de mettre en rapport des forces équilibrées qui ne permettent pas d’inférer de quel côté tombera le couperet de l’acquiescement moral…


Trois éléments sont encore mis en relation :

-       Le connaissant.

-       L’ignorant.

-       La chose (que l’un connaît et que l’autre ignore)

 

Que l’ignorant pose ou non des questions, le connaissant se trouve face à lui dans la simple alternative : être scrupuleusement honnête ou mentir.


L’ordre moral dirait « être honnête ou malhonnête »…

 

...


Evidemment la vérité n’a d’importance qu’en proportion de l’implication des protagonistes et des conséquences de dire « la chose ».


Si je mens en disant qu’il a fait beau ce matin dans mon patelin à une personne se trouvant dans une région où il a réellement fait mauvais, ce peut être dans l’intention de le rendre jaloux ou bien de l’inciter à venir profiter du beau climat d’ici…

Mais cela n’a, à priori, pas une très grande importance pour les protagonistes (sauf si l’un d’eux est fabriquant de parapluie !)

...

 

Il en est tout autrement si la parole porte sur une tromperie, un méfait ou tout autre acte pouvant relever d’un jugement social.

 

Le problème éthique de la révélation ne se situe évidemment pas dans les trois éléments-objets indiqués plus haut mais bien dans l’implication sociale, les conséquences qui résultent de la révélation d’une vérité.

 

Mais là je sens mon discours fléchir dans le conventionnel d’une petite dissertation…...................................................

...........................................................................................


Aussi m’empresserai-je de ne pas développer les situations exemples que l’on trouve plus où moins dans les corrigés sur le net développés.


Je les listerai néanmoins car elles illustrent la réflexion kitch, donc bourgeoise concernant le binôme vérité-mensonge.

 

-       un enfant face à ses parents

-       un élève face au professeur

-       deux amis l'un en face de l'autre

-       un médecin face à son patient

-       une femme face à son mari

 

J’en ajouterai quelques autres qui sont plus riches d’enseignement …

 

-       un chef d’état face à ses électeurs

-       un accusé face à son juge

-       Eric Woerth face à Médiapart

-       Eric Besson face à la gauche

-     Le gouvernement Fillon face aux jeunes générations

-       Les gros industriels face à la planète…

-       Etc…etc…

 

Ces derniers sujets impliquent, obligent, des faits vérifiés.

Et la révélation des manigances doit être faite sans masque, sans dissimulation car il en va du respect des citoyens…

 

Le mensonge avéré dans des situations impliquant les rouages de l’état, dans le but de servir des puissances d’argent ou des coteries de notables, est d’une dégueulasserie insondable car il met en cause la plus grande idée que l’humanité ait produite : l’idée de Démocratie !

 

Et les puissants se livrant à ce genre de coup bas, sciemment et idéologique devraient immédiatement être destitués après que leurs méfaits aient été prouvés !


Mais la notion de démocratie est une idée bien évanescente dans les têtes formatées par les jeux abrutissants, le foot et ses relents nauséabonds, les séries débiles ou gnangnans, les informations tronquées, la musique stéréotypée des médias autorisés !

 

La vérité se dissimule derrière les enjeux archaïques et reptiliens…


Les rouages du libéralisme sont-ils aussi modernes que nous le promettent nos responsables sautillants et verbeux ? « Donnez leur du pain et des jeux » disait il y plus de deux mille ans le grand Jules !

...

 

Nous désirons tous connaître la vérité. Tout au moins si nous sommes lucide. Mais la vérité relève du formel (cohérence du discours) et du matériel (la conformité avec le réel). Et les deux sont intimement liés, quand on est sincère, honnête, et que le mensonge nous fait horreur.

 

Face  à face, lorsque l’on se parle, le respect pour la vérité est inséparable du respect pour autrui.

 

Mais dire toujours la vérité, ou dire toute la vérité, est-ce la même chose ?

 

Et quelle va être la priorité de mon devoir : la vérité absolue et sans condition, le bien et l’intérêt d’autrui, ou les deux réunis ?

 

Disons le tout net : la vérité n’est pas absolue !

Personne n’est au fait complètement d’un sujet. Le savoir comporte des lacunes.


Qui plus est la vérité ne peut être envisagée sans un savoir faillible. Car ce sont les erreurs, les lacunes comblées qui le (la) font progresser et l’alimentent…


En conséquence dire la vérité (sincérité) et être dans le vrai restent deux choses différentes. L’honnêteté consiste précisément à reconnaître que la vérité, on ne la connaît jamais toute !

...

 

C’est ici qu’il ne faut pas tomber dans un piège…

On entend souvent : « A chacun sa vérité » ou l’on cite aussi Montaigne : "Quelle vérité que ces montagnes bornent, qui est mensonge au monde qui se tient au-delà?  repris par   Pascal: "Vérité en deçà des Pyrénées, mensonge au delà".


Ainsi la vérité serait relative car essentiellement subjective, propre à chacun. L’important ne serait pas la conformité des paroles avec la réalité, mais le sens de ce que l’on affirme.

Et c’est là que le traitement idéologique du savoir et souligné d’une lumière crue.


Pour moi, l’idée de vérité est intangible et les mots se doivent de s’y attacher au plus près. Qu’importe les motivations d’un voleur. Si le vol a eut lieu, il est avéré. Le dire doit coller au plus près avec le fait ! Celui qui cherche le sens plus l’exactitude ne ment pas ! Et si son approche est personnelle elle reste intimement liée à la vérité.


Alors Montaigne et Pascal ? Le contexte est très simple. Ces deux magnifiques auteurs utilisent le mot « vérité » dans les sens de « mode » ou « coutume »…

 

Rien à voir avec la notion moderne de vérité intimement liée à celui de réel… Réel qui reste néanmoins, comme il a été dit plus haut, un concept incomplet car lié à l’évolution des sciences, du savoir, des connaissances.

 

...

 

Pire encore ! Les avez-vous entendu affirmer : « On ne peut pas séparer le devoir de l’intérêt, sauf à sombrer dans une morale stérile et punitive ». Devoir. Intérêt. Tout est dit !


Nietzsche a soutenu que on ne dit jamais la vérité par respect pour la vérité, mais par intérêt et par commodité car mentir serait plus compliqué que de dire la vérité.

Outre le fait que cette affirmation n’est pas vérifiée – le mensonge est tellement « naturel » lorsqu’il s’y mêle de l’intérêt, on ne niera pas qu’il s’agisse d’un discours cynique, provocant et méprisant…

Du Nietzsche, quoi !

...

 

Pour en revenir à la sphère privée et à l’anecdote du début de mon texte, le « Tu as tort de lui avoir parlé franchement (…) il faut savoir cacher certaines choses aux femmes » de mon copain C m’invite pousser plus avant sur les motivations qui sous-tendent une telle affirmation…

 

Je pense qu’il faut tout dire, être le plus honnête possible, avec les personnes que l’on aime. A l’exception évidemment des utiles mensonges de courtoisie décrits plus hauts.

 

Mentir à une compagne, à un ami c’est trahir sa confiance et la notion même d’amour et d’amitié…


En fait je crois que la raison qui justifie ces mensonges réside dans le simple fait qu’on craigne, que l’on découvre nos propres mensonges, nos propres turpitudes…


Dire que l’on peut mentir à ses proches, c’est se permettre d’agir en cachette aux dépens de la personne qui nous aime et à qui l’on ment !

... 


Nous faisons tous des erreurs. Nous sommes tous imparfaits. Mais le mensonge, qui demande une approche consciente de la vérité, est la faute la plus impardonnable dans une relation domestique…


Il justifie la tromperie, la médisance, la trahison !

Tout comme l’omission, le fait de taire une vérité dans la sphère privée…


Toute vérité est bonne à dire dans le privé. Mais il faut le faire de façon sensible, réfléchie et discrète… Ne pas heurter et blesser. Choisir le bon moment, présenter une vérité par paliers est une conduite éthique et respectueuse d’autrui. L’honnêteté n’est pas synonyme d’intransigeance, mais un mélange de sincérité (vis-à-vis de soi-même), de générosité (vis-à-vis d’autrui) et d’exactitude (vis-à-vis des faits).

 

 

Evidemment dans la société il arrive que l’on soit obligé d’occulter ou d’omettre une vérité lorsque celle-ci peut se transformer en trahison… Ainsi des confidences faites à un proche et divulguées en public… Ou encore lorsque que l’on a à protéger des résistants luttant contre la tyrannie…

...

 

Il faut donc s’efforcer d’être à tout moment dans ses propos le plus proche possible de la vérité et il est contradictoire de renier ce principe !

Car c’est sur le vrai que se bâtit la loi…

Et mentir revient à nier la loi!

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 11:09

 

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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 11:29

“Nous étions entourés d’hommes en noir, capuche et écharpe leur servant à se couvrir le visage”…

Alors lisons…

(…)

Comme des millions de français, je suis allé manifester le samedi 16 octobre en compagnies de trois amis. Après avoir rejoint le cortège à Bastille, nous nous somme dirigés en compagnie de la foule compacte vers Nation. Dans la rue, l’ambiance était bon enfant, familiale et la présence policière se faisait à peine remarquer.
Arrivés Place de la Nation, les appels à la dispersion se sont multipliés et  nous avons décidés de rester là un moment, à chanter, en mangeant un “frites-merguez” avec les chars immobilisé. Nous n’étions pas pressés.

Une trentaine de minutes plus tard, nous avons vu une banderole qui faisait deux fois le tour de la Place, entrainant dans son sillage au moins trois cents personnes. Nous avons décidé de la suivre. Nous savions que cette manifestation était illégale, mais nous savions tout autant que des actions ciblées comme celles qui avaient eu lieu à la Gare d’Austerlitz, la semaine précédente, pouvaient avoir un très grand impact médiatique.

Ce jour là, j’étais particulièrement remonté. La veille, un jeune d’un lycée voisin s’était fait abimer l’œil par un tir de flash-ball.
Je ne pense pas que beaucoup de personnes étaient dans un esprit de “casse” sur le chemin qui nous menait de Nation à Bastille. Peut-être deux ou trois personnes, au plus. Sur trois cents personnes, ce n’est vraiment pas beaucoup. Par contre, on voulait faire du bruit, ça c’est sûr. Nous avons donc remonté la rue en criant  “Paris, debout, soulève-toi !” et  “Montreuil, œil pour œil !”.
Je connais ce genre de manifestation où les manifestants jouent “au chat et à la souris” avec la police. Souvent deux ou trois poubelles sont renversées et les CRS nous bloquent immédiatement et nous dispersent par la suite.

Ce samedi, j’ai tout de suite senti que c’était différent. Tout d’abord,  aucun CRS en vue. Certes, nous avions remonté le trajet initial de la manif mais ce n’était pas une grande surprise. La semaine précédente, la même stratégie avait été adoptée avec la même banderole ouvrant le chemin : “Face au gouvernement, bloquons l’économie !”.
Nous étions entourés d’hommes en noir, capuche et écharpe leur servant à se couvrir le visage. Je me suis dit un moment que cette manif était très bien organisée, les personnes qui semblaient les plus “énervées”, se situant aux endroits qui sont les plus dangereux dans ce type d’action, à l’arrière et sur les côtés.

C’est à ce moment là que ça a commencé à dégénérer. La vitrine d’une banque a été défoncée par un “casseur ” en toute impunité jusqu’à ce qu’une personne  âgée intervienne. Sur le moment, je me suis dit que ce “casseur” avait eu beaucoup de chances de trouver un plot juste devant la banque et qu’il était bien inconscient de s’attaquer à une banque seule de cette manière. Mais bon, la présence policière étant invisible, pourquoi pas après tout…
Je ne pense pas qu’on faisait vraiment peur et personne ne l’a relevé. Si on était vraiment les 300 casseurs saccageant le centre de Paris tel qu’on nous a présentés plus tard dans les médias, je ne crois vraiment pas que la personne âgée serait intervenue.

Je me suis approché de la vitrine pour éviter que ce la dégénère car j’avais vu de loin la personne âgée se faire prendre à parti. Mais un mystérieux individu avec une matraque nous a dit de dégager et qu’il n’y avait rien à voir. C’est le même homme que l’on voit mettre un coup de pied par derrière sur la vidéo de Reuters.

Ndgb Il s’agit de cette vidéo…

 

Je suis sûr que c’était un flic, il avait la même façon de parler et les mêmes mouvements. J’ai cherché du regard si le mec qui avait cassé la vitrine se faisait interpeller mais je n’ai rien vu. Pas d’interpellation, rien.

Sur le moment, c’est allé super vite et j’ai arrêté de me poser des questions.

J’me suis dit qu’il fallait que je m’en aille. J’aurais dû partir à ce moment là, mais ça faisait longtemps que je n’avais pas participé à une manif. Un mec s’était fait tirer dessus au flash-ball à côté de chez moi et j’avais envie de poursuivre l’action, d’autant plus que j’avais de grandes chances de me faire interpeller si je quittais la masse informe qui se dirigeait vers l’Opéra.

Nous sommes entrés dans l’Opéra où se déroulait une émission de radio, mais nous sommes sortis rapidement  car tout le monde sentait que c’était un piège et qu’on était en train de s’offrir aux flics. Mais c’était trop tard. Impossible de quitter les environs, toutes les issues de la rue étaient condamnées par des CRS.

On  est ainsi sorti de l’Opéra par une petite sortie et on a essayé de partir par un chantier car les CRS étaient de chaque côté de la rue. Mais lorsque les premiers ont atteint la sortie, ils se sont mit à crier “C’est mort demi-tour, ils sont partout” car les sorties étaient bloqués par les CRS. Une personne  a essayé d’escalader un mur qui débouchait sur les grands escaliers de Bastille mais il s’est fait directement interpeller violemment.  Tout le monde a fait marche arrière en courant. C’était un peu la panique. Lorsque l’on est revenu dans la rue, les cordons de CRS se sont rapprochés et on s’est rendu compte que l’on ne pourrait pas partir.
Un policier en capuche m’a dit de dégager et de sortir. Au moment où j’ai tenté de passer le cordon de CRS, un autre m’a dit de ne pas bouger et de “fermer ma gueule”. Il me l’a répété plusieurs fois, violemment et c’est à ce moment là qu’un collègue à lui s’est approcher et lui a glissé  discrètement “Fais attention X, on n’est pas tous seuls”. J’ai tourné la tête et j’ai vu de nombreux caméramen qui filmaient notre altercation.

Certains ont réussi à partir, la moitié environ du cortège qui se trouvait au bon endroit au bon moment. Sur le coup, je ne me faisais pas trop de souci. Quelques poubelles avaient été renversés, il y avait eu l’étrange incident de la banque (mais j’me disais que le mec avait été interpellé), mais cela ne valait pas 60 interpellations.

Ce ne sont pas les CRS qui nous ont interpelés mais les civils toujours encapuchonnés, couverts d’autocollant de manifestants.  Il devait être une cinquantaine, soit presque autant que nous. Sur le coup, ils n’ont même pas pris la peine de mettre leurs brassards de police, c’est leur chef qui 5 minutes plus tard leur a demandé de les mettre, une fois que l’on était pour la plupart contre le mur.

Serflex aux mains, tête contre le mur, à chaque mot, ils nous répétaient la même phrase : “Ferme ta gueule !”. Sur le moment, j’ai été étonné mais j’me suis dit que c’était le risque de participer à une manifestation qui n’était pas autorisée par la préfecture…

Non, c’est quelques heures plus tard que j’ai vraiment été surpris,  garde à vue  pour  “dégradation de biens en bande armé”

C’était quoi ce délire ?

On a ainsi fini par être embarqués dans deux fourgons différents au bout d’une heure environ. On a été emmenés dans le commissariat du 12e où un caméraman nous a filmés menottés. Certains se sont énervés de sa présence. De mon côté, je lui ai parlé pour en savoir plus sur sa démarche. Il venait de TF1 et travaillait sur le “phénomène de bande”. On a tous éclaté de rire en l’entendant dire ça.

On nous a dispersés dans trois commissariats. Je me disais que j’allais sortir le lendemain matin. J’ai alors découvert la garde à vue.

Nous sommes arrivés environ à 1h au commissariat. J’ai fait l’erreur (de débutant) de laisser mon sweat dans mes affaires. C’était apparemment impossible de le récupérer. Pourtant, il faisait un froid pas possible dans le sous-sol du commissariat. J’ai dû atteindre que l’avocate fasse une demande officielle pour le récupérer. Jusqu’à l’interrogatoire, je n’ai pas pu dormir. Si on dormait, on se faisait réveiller  environ toute les deux heures par des questions du genre “C’est quoi ton nom ?”.

J’ai été interrogé vers 5h du matin. Vu le début de l’interrogatoire très agressif, j’ai décidé de ne rien déclarer. A chaque question , je répète en boucle la même phrase : “rien à déclarer”. Je n’ai rien fait mais les questions sont tournées de telle sorte que je me sens en danger.

La journée est passée lentement. La plupart des manifestants étaient en cellule individuelle avec le sommeil comme seule occupation mais on pouvait se parler en beuglant. On ne pouvait rien faire, les murs étaient pleins de merde et de sang. Les flics nous disaient de leur dire merci car ils avaient la gentillesse de nous rendre service en nous emmenant aux toilettes.

Lorsqu’au bout de 24h, on nous a dit que nous étions prolongés, ça a été la douche froide pour tout le monde, vu que nous pensions tous être libérés rapidement.

Les policiers nous ont dit à tous lors de l’interrogatoire que la personne âgée avait eu la mâchoire fracturée et les cervicales défoncées, que l’Opéra avait été saccagés tout comme le reste du centre de Paris. Personne ne s’était rendu compte d’une telle violence, mais ils sont arrivés tout de même à nous mettre le doute : on se disait que l’on avait peut-être pas vu ce qui s’était passé en fin de cortège, vu que nous étions tout de même assez nombreux.

Au bout de 40h, on commençait à craquer et lorsque la PJ est revenu pour nous demander à tous si nous n’avions toujours rien à déclarer, ils nous ont signalé que si cela continuait, nous allions sûrement passer dans un régime d’exception avec la possibilité de faire 96 heures de garde à vue. J’ai alors repensé à l’affaire de Tarnac et je me suis dit que c’était possible. Quand la machine d’État est lancée, difficile de l’arrêter.

J’ai ainsi repensé à toute l’argumentation du gouvernement sur la violence des casseurs et des manifestants et j’me suis dit qu’on s’était fait avoir bêtement. On nous avait dirigés dans une souricière à Bastille, on s’était fait interpeller et on allait servir d’exemple.

Putain… Si on était ces fameux “anarcho –autonomes”, jamais on aurai agi de façon aussi maladroite ! Jamais on aurait gueulé de la sorte et jamais on aurait fait deux fois le tour de Nation, histoire de rameuter tous les policiers !

Pourtant c’est le discours que j’ai entendu à la sortie de mes 48h de garde à vue.

Aux différents JT on a passé et repassé l’image de la vitrine de la banque se faisant détruire et du vieux se faisant agresser par derrière. On a dit que le centre de Paris avait été ravagé. Que l’Opéra Bastille avait été détruit ! Et enfin que les fameux “blacks blocks” avaient été interpellés.

Quel délire ! Comment une telle désinformation est-elle possible ?!

Personne ne s’est interrogé sur la totalité de la vidéo passée au JT. Les gestes de la personne à la matraque télescopique, tellement étranges, tellement éloigné sde ceux d’un casseur. Aux dernières nouvelles, il n’y a pas encore de service d’ordre chez les casseurs.

Personne ne s’est interrogé sur la réalité de ces “anarcho-autonome”. Je suis étudiant et animateur, je n’ai jamais été interpellé pour quelques motifs que ce soit et la plupart des personnes qui étaient avec moi sont dans le même cas !

Personne ne s’est interrogé sur la réalité des destructions. Aucun journaliste n’est entré à l’Opéra après notre action, les CRS en interdisaient l’accès sous le motif qu’il avait été “ravagé”. Pourtant, aucune dégradation n’a eu lieu, il suffit de demander au personnel sur place !

Les médias ont ressorti exactement le même discours que j’ai entendu au commissariat et j’ai été profondément  choqué !

À quand une enquête sur le comportement des policiers en civils qui “chauffent” depuis des années  les manifestations ?

En ces temps où le mouvement syndical commence à se disloquer sous la violence des casseurs, en cette période où le gouvernement cherche à discréditer le mouvement avec ces violences , n’y aurait-il pas matière à approfondir ?

Pourquoi  y avait-il tant de caméras au moment de notre interpellation ?

Pourquoi TF1 était présent au commissariat au moment de la notification de notre garde à vue ?

Pourquoi personne ne s’est interrogé sur la réalité des destructions ?

Finalement, c’est avec énervement que l’on nous  a dit que nous étions relâchés.

Ils nous ont  mis dehors sans nous nous laisser le temps de nous rhabiller, de remettre nos lacets et nos ceintures.

Aujourd’hui, plusieurs manifestants sont passés en comparution immédiate et j’ai entendu les premières interrogations vis-à-vis du discours officiel…

“Tiens, c’est étonnant, les casseurs n’ont pas le profil décrit par le gouvernement”…

Je risque de la prison ferme et je suis suspendu à la décision du procureur de me poursuivre ou non.

Je suis davantage atterré par le manque de distance des médias vis-à-vis du discours officiel que par la peine que j’encoure.

Puisse ce témoignage rétablir quelques vérités…

Ndgb : J’ai choisi de mettre quelques passages en gras. Je tiens les coordonnées de ce garçon à la disposition des journalistes qui souhaitent enquêter. Pour ma part, je n’ai rien vérifié, je lui ai simplement donner la possibilité de s’exprimer et de donner sa version.

 

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