J’allais sur vos routes décharnées
Je traînais mon âme maladive
Et vide
La pluie battait le pesant goudron
Et mon cœur cognait dans ma poitrine
Comme l'oiseau prisonnier.
Dans une cage.
Comme aux temps lointains
Des grandes guerres barbares
Les arbres sur la route d’airain
Faisaient voir de grandes plaies bizarres
Pauvres branches broyées, arrachées, mutilées
Par les hommes, pourceaux que le temps tenaille
Voir ces grands corps noirs brisés et condamnés
Atroce !
Par ces mutilations sans raison
La noirceur d’âme de mon espèce exulte !
Comme aux temps lointains
Des grandes guerres barbares
Les arbres sur la route d’airain
Criaient les larmes et le désespoir
Oh ! Mes frères le vent ne souffle t’il pas raison
Dans vos têtes trop vides d’amour
Et trop pleines de calculs mortifères ?
Ne dit-il pas
Qu’un chêne centenaire mutilé
Ôte de la vie et de l’espoir pour vos enfants ?
De ne rien vouloir d’autre que l’argent
En faisant crever les plantations de vos pères
C’est la liberté et puis l’âme de Sologne que vous assassinez !