Hubert Huertas (France Culture, 20 juin 2013) :
" Faut-il reporter l’âge légal du départ à la retraite à 65 ans ?
Au vu des premières escarmouches entre la Droite, le Medef, et le gouvernement, ce serait le point stratégique de la négociation qui va s’ouvrir avec la conférence sociale. Or ce qui frappe dans ce débat qui se réclame du réalisme, c’est son irréalisme, et ses effets d’optique.
Une étude de l’Insee, datée de 2007, donc d’avant les crises successives, chiffrait en effet à vingt-trois ans l’âge moyen d’entrée dans un premier emploi.
Ainsi, comme le propose le rapport Moreau, si la durée de cotisation devait être portée à quarante quatre ans, l’âge de départ pour une retraite complète ne serait pas possible avant soixante sept ans.
Et ne parlons pas des diplômés, dont le premier emploi survient à l’âge de 26 ans, et qui devraient alors travailler jusqu’à soixante dix ans.
Soixante-sept ans, voire soixante-dix ans sont donc envisagés, mais l’UMP et le MEDEF, estiment que c’est trop mou, et qu’il faut reculer l’âge légal en le portant à soixante cinq ans.
Comment comprendre ce paradoxe ?
A gauche on explique que la Droite et le Medef font de la politique.
L’âge légal de soixante cinq ans ne serait pas un outil, mais un symbole, un marqueur.
Un Totem dans le paysage.
Une manière de régler son compte à la retraite à soixante ans décrétée par Mitterrand
L’explication n’est pas suffisante.
Il y a bien une différence comptable.
Le recul de l’âge légal permettrait de faire des économies tout de suite, alors que l’allongement de la durée de cotisation monterait en régime progressivement.
Le problème est de savoir qui paierait, tout de suite, et c’est là que les avis divergent, et que les non-dits commencent.
Officiellement, tout le monde paierait. Tout le monde serait contraint de travailler jusqu’à soixante cinq ans, point barre. Or c’est faux dans la réalité.
Dans la réalité les seniors qui sont dans l’emploi y restent aujourd’hui jusqu’à soixante trois ans et demi. Ils paieraient donc un peu la note.
Mais tous les autres paieraient beaucoup.
Et qui sont-ils, ces autres : ils sont les plus pauvres, les plus faibles.
Passé 55 ans, six hommes et femmes sur dix n’ont plus de travail.
Décréter qu’ils devront patienter jusqu’à 65 ans pour avoir droit à une pension, même amputée, revient à exiger qu’ils exercent un travail qu’ils n’ont plus, donc à les renvoyer d’abord aux minima sociaux, ensuite à des pensions rabotées par les années d’inactivité.
Tant que la question de l’emploi des seniors ne sera pas réglée, et ce n’est pas demain la veille, ce qu’on appelle pudiquement « le recul de l’âge légal » ne sera que la face présentable d’une politique imprésentable, qui programme l’appauvrissement d’une partie des français.
En d’autre terme un cache-misère…"
Dejà pointe le recul de la durée de la vie pour les catégories les plus fragiles : ceux qui font un boulot harassant et qui subissent la déréglementation et l’allongement des durées de travail.
En Allemagne par exemple, la, si belle, référence du MEDEF !
Déjà la pseudo-gauche gouvernementale obéit aux injonctions des ronds de cuir à lustrine de Bruxelles…
Déjà les pauvres deviennent plus pauvres.
Déjà les travailleurs redeviennent des esclaves.
Est esclave celui qui ne dispose pas du revenu de son travail... Celui-ci étant accaparés par le maître...
Comprenez-vous???
C’est pour cela que nous sommes tous obligés de passer par les banques.
Les banques nous contrôlent, nous épient, nous obligent, nous asservissent !
Les banques sont les esclavagistes modernes.
On trime pour elles !
Et l’on crève à cause d’elles !