Les nouveaux Mozart sont arrivés. Ils se prénomment Olivier et Dove!

Faut-il aller voir le somptueux opéra rock réalisé par les talentueux Dove Attia et Olivier Dahan?

N'en doutons pas ! C'est évidemment une merveille où l’intelligence des textes, le dispute à la qualité musicale, elle-même en compétition avec la richesse des costumes et des décors!

Qui plus est, vous vous cultiverez, vous en sortirez plus compétitif et vous aurez un sujet à la mode pour alimenter vos prochaines discussions au Fouquet's!

Et vous serez content d’avoir donné entre 25 et 85 euros pour soutenir la créativité française !

Et heureux comme si vous aviez assisté à la Star-Ac, comme si vous aviez été invité à participer à la Ferme Célébrité, comme si vous aviez soutenu notre belle Equipe Tricolore en Afrique du Sud  ou comme si Mme Woerth s’était occupé de vos pensions…

Mais quel est l’objet de ce spectacle aventureux et exaltant digne de notre belle capitalistique démocratie?

Mozart comédie musicale! Le sujet aurait pu faire fuir n’importe quel musicien habitué aux fleurons intellectuels de notre époque (Lorie, Calogero, Charlotte Gainsbourg, Johnny, Carla Bruni, Mylène Farmer, Lady Gaga)…

Heureusement nos deux génies ont su transformer cet obscur musicien en un roi du pur rock à fric !

Ils ont dévoilés l’aspect méconnu de ce … comment se nomme t’il déjà ? …. Wolfgang Amadeus quelque chose ? Ce que les générations futures, grâce à eux, vont retenir : notamment les perruques poudrées et les costumes somptueusement colorés ! (Pour l’importance des costumes et des décors  louangés ici on se reportera aux « Essais critiques » de Roland Barthes (Les maladies du costume de théâtre).

Cette endémique qualité est liée à l’esprit syncrétique des auteurs. Car Dove Attia et Olivier Dahan ont su écarter l’aspect le plus désagréable du personnage : cette prétention à vouloir faire de la musique !

Et rassurez-vous, vous ne serez pas obligé d’écouter ces musiquettes ennuyeuses de ce Môssieur Mozart : les dernières symphonies, les divertissements (La grande Partita, pouah !), les quatuors (ne m’en parlez pas !), les sonates pour piano (il a osé ? Oui !)….

Et si par hasard on fait allusion à ses opéras (notamment « La flûte enchantée » ), à sa dernière tentative (le Requiem) ce n’est que pour soutenir la palpitante action dramatique de ce spectacle avant-gardiste !

Pour affirmer (si besoin était) la richesse des textes, je ne ferai que quelques citations :

A propos de l’amour :

« J’ignore d’où vient ce fléau
J’adore l’avoir dans la peau » (original, s’pas ?)

« Le désir devient ma prison
A en perdre la raison » (j’en frissonne !)

Toujours à propos de l’ameuuure !

« C’est le bien qui fait le mal » (celle là est notée dans mes tablettes !)

« C’est si bon de souffrir » (…Sade est le strict contemporain de Mozart !)

Ou encore

« Tatoue moi sur tes seins » (Tout le monde se tatouait à l’époque…)

Et cette celle-ci (lorsque Mozart se met en ménage avec Constance) :

« Je veux graver toutes mes luxures
Sur tes dorures » (Les dorures étaient très « mode » en cette lointaine époque ! )

Mais les textes touchent parfois à la grandeur épique :

"On ...se reverra, on se reverra, là où rien n'est plus rien!!!" (Méta… comment déjà ? Ah oui métaphysique ! Ça donne à réfléchir n’est-ce pas ?)

"On part, sans savoir, où meurent les souvenirs
Notre vie défile l'espace d'un soupir" (Mais là j’attends de voir !)


Pour la musique (rendez-vous sur YouTube évidemment!) elle est magnifique et se range aux côtés des chef d’œuvres du genre : "Notre Dame de Paris", "Roméo et Juliette", l’adaptation "Le Roi Lion" (chef-d’œuvre idéologique), "Cléopâtre", "Le Roi Soleil", "Ali baba", "Le magicien d'Oz", "Cendrillon", "Les 10 Commandements"…

Pas besoin de nuancer, les faits sont là : c’est super de super original, très inspiré et surtout c'est mixé de la même façon que 98% des merveilles commerciales qui ornent les charts français pour la grandeur de la musique et le bonheur de nos oreilles (A ce propos qui a reconnu l’ « emprunt » mélodique de la magnifique « aria » « tatoue moi » ?).

Je suis consterné de lire les critiques des intellos qui n’ont rien d’autre à faire que de chercher la « petite bête » à nos valeureux créateurs qui ont passé tant de temps pour fignoler un spectacle si ancré dans notre sarkozienne période…
Tout était à reprendre (je veux dire à corriger) chez Mozart! Ses compositions étaient hâtives, peu finies… On ne pouvait vraiment les utiliser !
Surtout pour un opéra rock … c'est-à-dire croque... croque filon, et croque sou-sou !

Un opéra (K)rock français… Oui Monsieur, j’ai bien dit français !
Il fallait quelqu’un de la trempe d’un Attila, pardon d'un Attia, pour que de cette médiocrité originelle rien ne repousse et qu’enfin sur cette terre brûlée, après un travail surhumain,  il obtienne quelque chose de rentable : un spectacle vraiment digne de la…Star Ac !

Mozart te fait deux grosses bises Dove !