(Pour B.... Qui est loin!)
Dans les villes grises serties de solitudes
Dans les villes malades de toutes vos certitudes
Dans les rues vides offertes aux solitaires
Les murs offrent figées les images du futur
Les murs parlent et les passants sont sourds
Car le mètre carré ici vaut le salaire annuel
D’un travailleur d’Afrique…
Dans la ville les solitudes sont friquées
Dans la ville les solitaires sont fliqués !
Jaurés entends-tu les cris sourds de la ville ?
De ceux qui vivent dans 12 mètres carrés
Chiottes et évier sur le palier
Ceux que l’on guette, ceux que l’on scrute
Des fois que dans ces têtes souvent un peu bronzées
Ne germe, oh miracle ! l’idée insoutenable de la révolte…
Pourtant la voilà prise au piège des institutions
Cette idée généreuse qui aime le partage et la fraternité !
La voilà prise au piège de ce qu’ils nomment la "démocratie" ! (Avec d'énormes guillemets tant leur conception "moderne" de cette belle idée est éloignée de celle qui naquit du temps de Périclès)
Généreux les blancs-becs: ils nous permettent
A temps calculés, sur des panneaux officiels
De voter !
Nous voici mannequins isolés et sans tête…
Nous voterons pour ceux qui se disent, qui se décrètent nos représentants…
Ils nous font défiler...
Ils nous offrent de beaux drapeaux rouges...
Ils crient, ils râlent, ils parlent pour nous...
Ils votent au parlement européen...
Ils renâclent et critiquent…
Ils serrent les mains fades des intellos rancis derrière les écrans sales de la télé…
Ils choisissent des candidats pour le "local" (comme ils disent) en fonction du bas ventre pour cette grande idée qu'est la parité… Mais ils ne font rien pour que les salaires entre femmes et hommes soient identiques...
S’ils sont au RSA, ces paravents d'occasion, ces icônes nécessaires en période électorale, c’est encore mieux! C’est bon pour leur image… Chouette dans les médias... Sans bien sûr s'enquérir des idées et des motivations de ces candidats fortuits...
L'important c'est d'agiter la marionnette pour attirer le gogo!
Ce sont les éteignoirs des révoltes immédiates et nécessaires…
Ce sont les vrais complices des chantres de la bienséance
Ce sont les jouets des marchands amusés
Ce sont des nains qui se croient des géants
Et nous, qui nous levons matin,
A l’aurore des week-end bourgeois
Pour nettoyer leur merde, les détritus de leur consommation
Nous que l’on croise à six heures les samedis et les dimanches matin
Affalés sur les banquettes du métro…
Nous que l’on guette,
Nous que l’on craint,
Nous que l’on vérifie, interpelle, signifie et condamne…
Parce que l’on manque de tout : de toit, de pain, de sommeil, d’amour et d’argent
Nous qui nous taisons trop !
Nous qui sommes frères dans le dénuement et dans le mépris des bourgeois
Nous… !!!!
Mais qu’attendons nous ???
Et d'abord refusons ces cyniques mascarades électorales!
Nos frères au ventre creux des continents voisins se sont levés…
La révolte gronde...
Une révolte qui exige la reconquête de notre dignité !
Qu’attendons nous pour chasser tous ces marioles qui ne nous connaissent que lorsqu’ils s’agit de glisser une tronche de notable dans une urne ?
Révolution, partage et démocratie directe sont les seuls mots d’ordre qui vaillent…
Et la raison raisonnante doit faire place à l’intelligence du coeur
La ville enserre, la ville enferme
Chacun vit reclus dans sa bulle
Au milieu des Niki éclatants de couleur
Et des Calder rouillés immobiles et silencieux
Les chaînes se rompent dans les jardins
Où les kiosques muets poussent au travers des arbres dénudés
La musique de l'espoir chante dans le lointain...